Les ambassadeurs et chargés d'affaires aux Pays-Bas de 10 pays d'Europe orientale et centrale ont protesté mardi contre le site internet du parti d'extrême droite néerlandais, le Parti pour la Liberté. Le site invite à dénoncer les "nuisances" occasionnées par les ressortissants d'Europe de l'Est.
Viser un groupe donné de personnes vivant aux Pays-Bas est clairement discriminatoire et dégradant dans son intention et son but", ont estimé les ambassadeurs et chargés d'affaires dans une lettre mardi. "Nous invitons la société néerlandaise et ses leaders politiques à se distancier de cette initiative déplorable", ont ajouté les représentants aux Pays-Bas de Bulgarie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie. Ils entendent ainsi protester contre le nouveau site du Parti pour la Liberté (PVV) qui invite les Néerlandais à dénoncer les nuisances occasionnées par leurs ressortissants.
Le site du PVV de Geert Wilders invite les Néerlandais à signaler les nuisances" provoquées par l'afflux de ressortissants d'Europe orientale et centrale aux Pays-Bas. Estimant que 200.000 à 300.000 Européens de l'Est vivent aux Pays-Bas, le PVV affirme sur le site internet que "cette immigration massive du travail conduit à beaucoup de problèmes, nuisances, pollution, évictions du marché du travail et problèmes d'intégration et de logement". Les plaintes seront transmises au ministre des Affaires sociales et du Travail, assure le site qui propose de remplir un questionnaire qui peut être anonyme. Lundi, Geert Wilders a affirmé avoir déjà reçu "plus de 30.000" signalements.
Recul de la Commission européenne
Le PVV, qui soutient le gouvernement de centre-droit de Mark Rutte au parlement, où il compte 24 députés sur 150, est notoirement eurosceptique et critique avec virulence les aides accordées à la Grèce. Restant sourd aux appels de nombreux partis politiques néerlandais lui demandant de s'exprimer, le Premier ministre libéral Mark Rutte avait indiqué lundi que le gouvernement n'allait "pas prendre position", soutenant que le site internet était celui d'un parti, le PVV, et non celui du gouvernement.
La Commission européenne avait dénoncé dès vendredi le site du PVV, estimant qu'il allait "totalement à l'encontre des principes" de liberté et de libre circulation en Europe. Mais ce mardi volte-face de la commission européenne qui estime que le Pays-Bas n'est pas en infraction par rapport au droit européen. Quant à son président José Manuel Barroso, il n'a pas jugé utile de s'entretenir avec le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte.