Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Le CPI a condamné quels dirigeants du hamas pour le 7 oct ?J'écoute les antisémites du forum .
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Dans le même article :
" Mohammed Deif, dont la mort a été annoncée par Israël en juillet mais n’a pas été officialisée par le Hamas, est, lui, accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre."
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Non, le mandat d’arrêt de la CPI contre Benyamin Nétanyahou n’est pas un acte antisémite
Discuter du bien-fondé de l’arrêt de Cour pénale internationale est tout à fait compréhensible mais le qualifier comme tel est un argument qui n’aidera pas ceux qui, dans nos pays où l’on déplore une augmentation dramatique de l’antisémitisme, luttent contre la haine des juifs.
Non, les Ukrainiens qui défendent leur territoire contre l’invasion russe ne sont pas des nazis. Ceux qui – il s’en trouve même en France – soutiennent cette accusation absurde de Moscou sont aveuglés par leur haine de l’Europe et de la démocratie. Non, combattre la bataille culturelle de l’islamisme en France ne constitue pas de l’islamophobie, cette confusion, qui trahit une méconnaissance ou une détestation de la laïcité, nuit à la vraie lutte contre les vraies discriminations qui minent notre société… De la même façon, non, le mandat d’arrêt de la CPI pris à l’encontre du Premier ministre israélien et de son ancien ministre de la défense n’est pas, comme l’affirment Benyamin Nétanyahou (ce dernier se compare même à Alfred Dreyfus) et plusieurs commentateurs en France, une décision à caractère antisémite.
La chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a émis jeudi 21 novembre des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza. Le débat existe, parmi les spécialistes de justice internationale et au sein des classes politiques du monde entier sur le fait de savoir si l’action de l’armée israélienne à Gaza peut être qualifiée de génocide. En revanche, le pilonnage massif de ce territoire densément peuplé et le bilan effrayant s’agissant des civils, le meurtre ciblé de journalistes, la destruction d’infrastructures civiles, la restriction drastique des autorisations pour acheminer l’aide humanitaire peuvent désormais être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est du moins ce que considère la CPI.
Pression et amalgame
Discuter du bien-fondé de l’arrêt de Cour pénale internationale est tout à fait compréhensible mais le qualifier d’antisémite est un argument qui n’aidera pas ceux qui, dans nos pays où l’on déplore une augmentation dramatique de l’antisémitisme, luttent contre la haine des juifs. «Pas d’amalgame», scandait-on après les attentats des années 2010 en France pour ne pas que les musulmans dans leur ensemble soient rendus solidaires des actions des terroristes islamistes aux yeux du reste de la population. Une partie de la population, surtout dans les quartiers peuplés en majorité de citoyens de confession musulmane, peut être tentée, à son tour, de voir en chaque juif un potentiel massacreur de musulmans. Les juifs de France ressentent cette pression et subissent cet amalgame qu’il faut ranger sous la bannière de l’antisémitisme.
Ceux qui confondent cet antisémitisme avec l’action politique, diplomatique et maintenant judiciaire de la communauté internationale effarée par la tournure des événements au Proche-Orient et la responsabilité écrasante du gouvernement d’extrême droite israélien agissent sciemment pour fracturer les démocraties. La quasi-totalité de la société israélienne, opposition comprise, est outrée par l’arrêt de la CPI et considère que le reste du monde ne comprend pas l’état d’insécurité vitale dans lequel se trouve leur petite démocratie. Mais ce sentiment ne doit pas conduire à galvauder l’antisémitisme, à le banaliser. Ce serait faire un trop beau cadeau aux antisémites. En dénonçant à de multiples reprises l’antisémitisme de l’ONU et de tous ceux qui lui reprochent la démesure de sa réponse aux attentats terroristes (et pour le coup antisémites) du 7 Octobre, Benyamin Nétanyahou participe au terrible et cynique concours victimaire qui ne fait que fracturer les sociétés multiethniques et multiconfessionnelles comme peut l’être la France, premier pays d’Europe pour sa population musulmane et juive.
https://www.liberation.fr/politique/non ... K7YBFQSNQ/
Discuter du bien-fondé de l’arrêt de Cour pénale internationale est tout à fait compréhensible mais le qualifier comme tel est un argument qui n’aidera pas ceux qui, dans nos pays où l’on déplore une augmentation dramatique de l’antisémitisme, luttent contre la haine des juifs.
Non, les Ukrainiens qui défendent leur territoire contre l’invasion russe ne sont pas des nazis. Ceux qui – il s’en trouve même en France – soutiennent cette accusation absurde de Moscou sont aveuglés par leur haine de l’Europe et de la démocratie. Non, combattre la bataille culturelle de l’islamisme en France ne constitue pas de l’islamophobie, cette confusion, qui trahit une méconnaissance ou une détestation de la laïcité, nuit à la vraie lutte contre les vraies discriminations qui minent notre société… De la même façon, non, le mandat d’arrêt de la CPI pris à l’encontre du Premier ministre israélien et de son ancien ministre de la défense n’est pas, comme l’affirment Benyamin Nétanyahou (ce dernier se compare même à Alfred Dreyfus) et plusieurs commentateurs en France, une décision à caractère antisémite.
La chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a émis jeudi 21 novembre des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza. Le débat existe, parmi les spécialistes de justice internationale et au sein des classes politiques du monde entier sur le fait de savoir si l’action de l’armée israélienne à Gaza peut être qualifiée de génocide. En revanche, le pilonnage massif de ce territoire densément peuplé et le bilan effrayant s’agissant des civils, le meurtre ciblé de journalistes, la destruction d’infrastructures civiles, la restriction drastique des autorisations pour acheminer l’aide humanitaire peuvent désormais être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est du moins ce que considère la CPI.
Pression et amalgame
Discuter du bien-fondé de l’arrêt de Cour pénale internationale est tout à fait compréhensible mais le qualifier d’antisémite est un argument qui n’aidera pas ceux qui, dans nos pays où l’on déplore une augmentation dramatique de l’antisémitisme, luttent contre la haine des juifs. «Pas d’amalgame», scandait-on après les attentats des années 2010 en France pour ne pas que les musulmans dans leur ensemble soient rendus solidaires des actions des terroristes islamistes aux yeux du reste de la population. Une partie de la population, surtout dans les quartiers peuplés en majorité de citoyens de confession musulmane, peut être tentée, à son tour, de voir en chaque juif un potentiel massacreur de musulmans. Les juifs de France ressentent cette pression et subissent cet amalgame qu’il faut ranger sous la bannière de l’antisémitisme.
Ceux qui confondent cet antisémitisme avec l’action politique, diplomatique et maintenant judiciaire de la communauté internationale effarée par la tournure des événements au Proche-Orient et la responsabilité écrasante du gouvernement d’extrême droite israélien agissent sciemment pour fracturer les démocraties. La quasi-totalité de la société israélienne, opposition comprise, est outrée par l’arrêt de la CPI et considère que le reste du monde ne comprend pas l’état d’insécurité vitale dans lequel se trouve leur petite démocratie. Mais ce sentiment ne doit pas conduire à galvauder l’antisémitisme, à le banaliser. Ce serait faire un trop beau cadeau aux antisémites. En dénonçant à de multiples reprises l’antisémitisme de l’ONU et de tous ceux qui lui reprochent la démesure de sa réponse aux attentats terroristes (et pour le coup antisémites) du 7 Octobre, Benyamin Nétanyahou participe au terrible et cynique concours victimaire qui ne fait que fracturer les sociétés multiethniques et multiconfessionnelles comme peut l’être la France, premier pays d’Europe pour sa population musulmane et juive.
https://www.liberation.fr/politique/non ... K7YBFQSNQ/
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Non pas si étrange que cela en fait. Puis qu'Israël dicte à Washington la conduite à tenir dans tout ce qui concerne ses propres intérêts. Même durant le mandat Obama ( qui était plus que distant à l'égard de Netanyahou) le PM israélien s'est rendu une fois à Washington sans y être invité et, en boudant ostensiblement Obama, s'est rendu directement au Congrès pour y faire un discours auprès de ses affidés républicains. Il est comme chez lui à Washington et d'autant plus avec Trump au pouvoir.scorpion3917 a écrit : ↑22 novembre 2024 18:44Étrange d'ailleurs qu un grand pays démocratique comme les EU ne reconnaît pas la CPI ?![]()
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Pourtant, il semblerait que même Trump ait pu être agacé par le sans gêne et l'arrogance de ce personnage durant son premier mandat.
Ceci dit l'alliance demeure indéfectible entre ces deux états qui ne reconnaissent pas la CPI en raison du poids et de l'influence du lobby juif aux Etats Unis.
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
N'en déplaise aux autorités américaines.
Israël-Hamas : pourquoi la CPI peut poursuivre Netanyahou
Contrairement à ce qu’affirment les États-Unis, la Cour pénale internationale a bien juridiction sur Israël, même si le pays n’a pas ratifié le statut de la Cour. Dans le cadre, des mandats d’arrêt émis mercredi 21 novembre 2024 par la CPI, ni le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ni son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant, ne bénéficient d’immunité.
La vision américaine est claire : “La CPI n’a aucune compétence sur cette affaire”. C’est avec cette déclaration que le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a accueilli la demande de mandat d’arrêt formulée lundi 20 mai par le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) contre les dirigeants du Hamas et d’Israël.
Lors d’une allocution télévisée, Karim Khan, ancien avocat britannique en poste à La Haye depuis 2021, a expliqué avoir “de bonnes raisons de penser” que la responsabilité pénale des deux camps pourrait être engagée pour crime contre l’humanité et crime de guerre. Côté Hamas, il reproche à Yahya Sinwar (chef du Hamas à Gaza), Mohammed Diab (commandant de sa branche militaire) et Ismail Haniyeh (chef de son bureau politique), la “prise d’otage d’au moins 245 personnes”, des “viols et autres formes de violences sexuelles”, ainsi que des actes de “torture” et des “traitements cruels”. Côté israëlien, il soupçonne Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant “d’affamer délibérément des civils” – Israël bloque notamment l’acheminement de vivres à Rafah – et de “diriger intentionnellement des attaques contre la population civile”.
Il ne s’agit pour l’instant que de demandes de mandats d’arrêt, que les juges de la chambre préliminaire de la Cour pourront rejeter en partie ou en intégralité. Toutefois, s’ils estiment que les conditions sont réunies pour que ceux-ci soient délivrés, les dirigeants d’Israël et les chefs du Hamas devront bien répondre de ces accusations.
La Palestine, État partie à la CPI
Pour contester la légitimité de la Cour, le secrétaire d’État américain s’appuie sur l’absence de reconnaissance de celle-ci par Israël. En effet, si l’État hébreu a signé le Statut de Rome en 2000, il ne l’a jamais ratifié. Il ne lui a donc jamais conféré le pouvoir de juger les crimes les crimes internationaux de génocide, de crime contre l’humanité, crime de guerre et crime d’agression, concernant sa population ou son territoire. Néanmoins, la Palestine a, elle, bien adhéré à la CPI. En 2015, elle a demandé à l’Assemblée de ses États parties – son organe délibérant – de lui reconnaître le statut d’État, uniquement dans le cadre de cette juridiction, pour pouvoir le faire.
L’article 12 du Statut de Rome précise que la Cour peut juger les crimes commis sur le territoire d’un État qui a accepté sa compétence, et les crimes commis par le ressortissant d’un État qui est partie au Statut. “La Cour est donc compétente pour tous les crimes internationaux commis sur le territoire de la Palestine, ou par les ressortissants palestiniens en Israël”, explique Mathilde Philip-Gay, professeure de droit public à l’université Jean Moulin Lyon 3, spécialisée sur la justice pénale internationale.
Pas d’immunité, et obligation de livrer les personnes recherchées
En plus de ces critères, les détracteurs de la CPI pourraient être tentés d’invoquer la carte de l’immunité personnelle des chefs d’État en exercice. Là encore, elle ne tient pas : l’article 27 du Statut de Rome, intitulé “Défaut de pertinence de qualité officielle”, dispose que “Les immunités ou règles de procédure spéciales qui peuvent s’attacher à la qualité officielle d’une personne, en vertu du droit interne ou du droit international, n’empêchent pas la Cour d’exercer sa compétence à l’égard de cette personne”. Selon Aude Brejon, docteure en droit public et chercheuse au Centre de recherche sur les droits de l’Homme et le droit humanitaire (CRDH), “cela écarte toute possibilité d’immunité pour un chef d’État”.
Benjamin Netanyahou et son ministre de la Défense – qui sont les seuls représentants étatiques visés par la demande de mandat d’arrêt – pourraient donc être tenus responsables. Si le mandat d’arrêt est effectivement lancé, les 123 pays parties au Statut de Rome, dont la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, seraient d’ailleurs dans l’obligation d’arrêter et de livrer le Premier ministre israélien à la justice internationale s’il se trouvait sur leur territoire. L’article 89 du Statut de la Cour prévoit en effet que “Les États Parties répondent à toute demande d’arrestation et de remise conformément aux dispositions du présent chapitre et aux procédures prévues par leur législation nationale”.
En pratique, la remise d’un dirigeant reste subordonnée à des négociations politiques et prend du temps. Omar el-Béchir, resté trente ans à la tête du Soudan, fait toujours l’objet de mandats d’arrêt, émis en 2009 et 2010 pour crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide au Darfour. Il était notamment passé en Afrique du Sud – partie au Statut de Rome – en 2015, sans y être arrêté, ce qui avait valu au pays de devoir s’expliquer en audience devant la CPI. Ce n’est que deux ans après son renversement, en 2021, et d’âpres négociations, que le Soudan a annoncé son intention de le livrer à la justice internationale.
Certes, le Premier ministre israélien ne figurera sans doute pas immédiatement sur le banc des accusés. L’émission d’un tel mandat compliquerait toutefois considérablement les déplacements et les relations diplomatiques d’un dirigeant déjà fragilisé depuis l’attaque du 7 octobre.
https://www.lessurligneurs.eu/israel-ha ... etanyahou/
Israël-Hamas : pourquoi la CPI peut poursuivre Netanyahou
Contrairement à ce qu’affirment les États-Unis, la Cour pénale internationale a bien juridiction sur Israël, même si le pays n’a pas ratifié le statut de la Cour. Dans le cadre, des mandats d’arrêt émis mercredi 21 novembre 2024 par la CPI, ni le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ni son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant, ne bénéficient d’immunité.
La vision américaine est claire : “La CPI n’a aucune compétence sur cette affaire”. C’est avec cette déclaration que le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a accueilli la demande de mandat d’arrêt formulée lundi 20 mai par le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) contre les dirigeants du Hamas et d’Israël.
Lors d’une allocution télévisée, Karim Khan, ancien avocat britannique en poste à La Haye depuis 2021, a expliqué avoir “de bonnes raisons de penser” que la responsabilité pénale des deux camps pourrait être engagée pour crime contre l’humanité et crime de guerre. Côté Hamas, il reproche à Yahya Sinwar (chef du Hamas à Gaza), Mohammed Diab (commandant de sa branche militaire) et Ismail Haniyeh (chef de son bureau politique), la “prise d’otage d’au moins 245 personnes”, des “viols et autres formes de violences sexuelles”, ainsi que des actes de “torture” et des “traitements cruels”. Côté israëlien, il soupçonne Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant “d’affamer délibérément des civils” – Israël bloque notamment l’acheminement de vivres à Rafah – et de “diriger intentionnellement des attaques contre la population civile”.
Il ne s’agit pour l’instant que de demandes de mandats d’arrêt, que les juges de la chambre préliminaire de la Cour pourront rejeter en partie ou en intégralité. Toutefois, s’ils estiment que les conditions sont réunies pour que ceux-ci soient délivrés, les dirigeants d’Israël et les chefs du Hamas devront bien répondre de ces accusations.
La Palestine, État partie à la CPI
Pour contester la légitimité de la Cour, le secrétaire d’État américain s’appuie sur l’absence de reconnaissance de celle-ci par Israël. En effet, si l’État hébreu a signé le Statut de Rome en 2000, il ne l’a jamais ratifié. Il ne lui a donc jamais conféré le pouvoir de juger les crimes les crimes internationaux de génocide, de crime contre l’humanité, crime de guerre et crime d’agression, concernant sa population ou son territoire. Néanmoins, la Palestine a, elle, bien adhéré à la CPI. En 2015, elle a demandé à l’Assemblée de ses États parties – son organe délibérant – de lui reconnaître le statut d’État, uniquement dans le cadre de cette juridiction, pour pouvoir le faire.
L’article 12 du Statut de Rome précise que la Cour peut juger les crimes commis sur le territoire d’un État qui a accepté sa compétence, et les crimes commis par le ressortissant d’un État qui est partie au Statut. “La Cour est donc compétente pour tous les crimes internationaux commis sur le territoire de la Palestine, ou par les ressortissants palestiniens en Israël”, explique Mathilde Philip-Gay, professeure de droit public à l’université Jean Moulin Lyon 3, spécialisée sur la justice pénale internationale.
Pas d’immunité, et obligation de livrer les personnes recherchées
En plus de ces critères, les détracteurs de la CPI pourraient être tentés d’invoquer la carte de l’immunité personnelle des chefs d’État en exercice. Là encore, elle ne tient pas : l’article 27 du Statut de Rome, intitulé “Défaut de pertinence de qualité officielle”, dispose que “Les immunités ou règles de procédure spéciales qui peuvent s’attacher à la qualité officielle d’une personne, en vertu du droit interne ou du droit international, n’empêchent pas la Cour d’exercer sa compétence à l’égard de cette personne”. Selon Aude Brejon, docteure en droit public et chercheuse au Centre de recherche sur les droits de l’Homme et le droit humanitaire (CRDH), “cela écarte toute possibilité d’immunité pour un chef d’État”.
Benjamin Netanyahou et son ministre de la Défense – qui sont les seuls représentants étatiques visés par la demande de mandat d’arrêt – pourraient donc être tenus responsables. Si le mandat d’arrêt est effectivement lancé, les 123 pays parties au Statut de Rome, dont la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, seraient d’ailleurs dans l’obligation d’arrêter et de livrer le Premier ministre israélien à la justice internationale s’il se trouvait sur leur territoire. L’article 89 du Statut de la Cour prévoit en effet que “Les États Parties répondent à toute demande d’arrestation et de remise conformément aux dispositions du présent chapitre et aux procédures prévues par leur législation nationale”.
En pratique, la remise d’un dirigeant reste subordonnée à des négociations politiques et prend du temps. Omar el-Béchir, resté trente ans à la tête du Soudan, fait toujours l’objet de mandats d’arrêt, émis en 2009 et 2010 pour crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide au Darfour. Il était notamment passé en Afrique du Sud – partie au Statut de Rome – en 2015, sans y être arrêté, ce qui avait valu au pays de devoir s’expliquer en audience devant la CPI. Ce n’est que deux ans après son renversement, en 2021, et d’âpres négociations, que le Soudan a annoncé son intention de le livrer à la justice internationale.
Certes, le Premier ministre israélien ne figurera sans doute pas immédiatement sur le banc des accusés. L’émission d’un tel mandat compliquerait toutefois considérablement les déplacements et les relations diplomatiques d’un dirigeant déjà fragilisé depuis l’attaque du 7 octobre.
https://www.lessurligneurs.eu/israel-ha ... etanyahou/
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
AH on y est. Le terrorisme intellectuel distillé par la grabataire du forum. Ils t'ont donné une permission a l'EHPAD pour utiliser internet? En tous les cas le discours de Netanyahou a bien fait rire le monde entier, le type il bombarde des civils de manière incessante et ensuite vient chialer a l'antisémitisme. On devrait nommer Dieudonné ambassadeur de France a Tel Aviv, ca pourrait mettre du piquant dans les relations

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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
oui mais faut suivre un peu.
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
L'âge n'a rien a voir avec ce constat de la réalité ..sofasurfer a écrit : ↑25 novembre 2024 08:53AH on y est. Le terrorisme intellectuel distillé par la grabataire du forum. Ils t'ont donné une permission a l'EHPAD pour utiliser internet? En tous les cas le discours de Netanyahou a bien fait rire le monde entier, le type il bombarde des civils de manière incessante et ensuite vient chialer a l'antisémitisme. On devrait nommer Dieudonné ambassadeur de France a Tel Aviv, ca pourrait mettre du piquant dans les relations![]()
Ce monsieur pose une question ..et tu l'insultes au lieu de lui répondre I
Le CPI a t'il mis la tête a prix des dirigeants du Hamas ? ..Ben oui ou non ..pourtant ils sont responsables de la Tuerie ..
Avant de t'en prendre (comme tu sais le faire) a ceux qui ne vont pas dans ton sens ..
Réponds à la question ...

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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
si vous vous informiez comme il faut, vous n'auriez pas besoin de poser bêtement cette question.mic43121 a écrit : ↑25 novembre 2024 11:55L'âge n'a rien a voir avec ce constat de la réalité ..sofasurfer a écrit : ↑25 novembre 2024 08:53
AH on y est. Le terrorisme intellectuel distillé par la grabataire du forum. Ils t'ont donné une permission a l'EHPAD pour utiliser internet? En tous les cas le discours de Netanyahou a bien fait rire le monde entier, le type il bombarde des civils de manière incessante et ensuite vient chialer a l'antisémitisme. On devrait nommer Dieudonné ambassadeur de France a Tel Aviv, ca pourrait mettre du piquant dans les relations![]()
Ce monsieur pose une question ..et tu l'insultes au lieu de lui répondre I
Le CPI a t'il mis la tête a prix des dirigeants du Hamas ? ..Ben oui ou non ..pourtant ils sont responsables de la Tuerie ..
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Fonck1 a écrit : ↑25 novembre 2024 11:58si vous vous informiez comme il faut, vous n'auriez pas besoin de poser bêtement cette question.mic43121 a écrit : ↑25 novembre 2024 11:55
L'âge n'a rien a voir avec ce constat de la réalité ..
Ce monsieur pose une question ..et tu l'insultes au lieu de lui répondre I
Le CPI a t'il mis la tête a prix des dirigeants du Hamas ? ..Ben oui ou non ..pourtant ils sont responsables de la Tuerie ..
Avant de t'en prendre (comme tu sais le faire) a ceux qui ne vont pas dans ton sens ..
Réponds à la question ...![]()
Mais je sais que c'est oui pour certains responsables du hamas .les premiers sont morts
mais d'autres sont dans le viseur .
Pourquoi insulte t'il les gens au lieu de répondre ???
de plus QUI ne voit pas tous les jours les massacres de gaza ?
On est tous d'accord pour que ça cesse ..

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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Il ne me semble pas que la CPI soit compétente pour traiter les attentats ponctuels, qu'ils agissent plutôt contre les crimes de guerre et crimes contre l'humanité. D'où le fait de s'en prendre au gouvernement israélien, c'est sa juridiction, mais pas aux actes terroristes des dirigeants du Hamas, car ça n'est pas leur rôle.mic43121 a écrit : ↑25 novembre 2024 11:55 L'âge n'a rien a voir avec ce constat de la réalité ..
Ce monsieur pose une question ..et tu l'insultes au lieu de lui répondre I
Le CPI a t'il mis la tête a prix des dirigeants du Hamas ? ..Ben oui ou non ..pourtant ils sont responsables de la Tuerie ..
Avant de t'en prendre (comme tu sais le faire) a ceux qui ne vont pas dans ton sens ..
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
Selon la diplomatie française, Netanyahu bénéficie d'une immunité du fait qu'Israël n'a pas ratifié la CPI.Mandats d’arrêts de la CPI : sur l’immunité de Benjamin Netanyahu, la France ment
https://www.ldh-france.org/mandats-darr ... ance-ment/
Argument étrange qui peut s'appliquer également à Poutine, puisque la Russie non plus ne reconnaît pas la CPI.
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
sofasurfer a écrit : ↑25 novembre 2024 08:53AH on y est. Le terrorisme intellectuel distillé par la grabataire du forum. Ils t'ont donné une permission a l'EHPAD pour utiliser internet? En tous les cas le discours de Netanyahou a bien fait rire le monde entier, le type il bombarde des civils de manière incessante et ensuite vient chialer a l'antisémitisme. On devrait nommer Dieudonné ambassadeur de France a Tel Aviv, ca pourrait mettre du piquant dans les relations![]()
L'intello bafouille,il fait réver les antisémites .Parler de corrida c'est une chose ,descendre dans l'arêne s'en est une autre .Vous n'êtes pas équipé pour y descendre,because manque de .ouilles .Vous n'avez pas vu les juifs se cacher pendant la guerre de peur de déportation .Vous n'êtes pas du style à les cacher.Vous devriez avoir honte,mais la honte ne vous dérange pas.Vos idoles du CPI condamnent un membre du hezbollah déjà mort ..pour équilibrer ! Discutez avec vos copains antisémites et lachez moi la grappe svp.
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Re: Cour pénale internationale : pour Benyamin Nétanyahou, le coup d’arrêt
«Immunité» de Nétanyahou : une pluie de condamnations à gauche, de vives critiques de juristes et d’ONG
Insoumis et écologistes en tête, des membres du Nouveau Front populaire jugent «honteuse et scandaleuse» la position française vis-à-vis du Premier ministre israélien. Associatifs et spécialistes l’estiment intenable juridiquement.
Une déclaration qui ne passe pas. Mercredi 27 novembre, le ministère des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a estimé dans un communiqué que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, bénéficiait d’une «immunité» et qu’il ne serait pas arrêté en France s’il y venait. Une annonce qui a provoqué l’ire de la gauche, en particulier de La France insoumise. Dans un message sur X, en réponse à un tweet de l’Agence France Presse relayant l’information, le député LFI David Guiraud assène : «Dans la boue du génocide.» Pour le coordinateur du parti, Manuel Bompard, la position du Quai d’Orsay est «totalement scandaleuse». «Posture indigne pour soutenir une personne poursuivie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, qui malmène un droit international déjà fragilisé dans la région», renchérit sur X la députée de Seine-Saint-Denis, accusant la France de se «défausse[r] de ses obligations auprès de la Cour pénale internationale.»
L’ensemble des partis du Nouveau Front populaire ont dénoncé le communiqué du ministère des Affaires étrangères, qualifié de «honteux et scandaleux» par la députée écologiste Sabrina Sebaihi. «On emporte par le fond la justice internationale et le système multilatéral que l’on a patiemment construit pendant des décennies», critique à son tour sur X la secrétaire générale des Ecologistes, Marine Tondelier. Pour la communiste Elsa Faucillon, cette position «foule aux pieds le doit international». A l’instar du secrétaire général du Parti socialiste, Olivier Faure : «La France ne doit avoir qu’une seule boussole : celle du droit international. Il ne doit donc pas y avoir d’exception pour qui que ce soit.»
«Nous recevrons donc et Nétanyahou et Poutine»
Mais au-delà de l’immunité qui serait attribuée au Premier ministre israélien, c’est la justification du Quai d’Orsay qui ne passe pas : Israël ne reconnaissant pas la CPI, Benyamin Nétanyahou ne pourrait donc pas être arrêté par la France s’il s’y trouve, malgré le mandat d’arrêt. Pour plusieurs spécialistes, cela ne tient pas. «[La diplomatie française] aurait-elle mal lu l’article 27 du statut de Rome, stipulant clairement qu’il n’y a pas d’immunité qui tienne pour les crimes les plus graves relevant de la CPI ?» questionne Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG Human Rights Watch, pour qui la position française est «profondément choquante».
«Il y a une obligation juridique et sans ambiguïté de tout Etat partie au statut de Rome à exécuter les mandats d’arrêt de la CPI», affirme Me Clémence Bectarte, spécialiste en droit international des droits de l’homme. L’obligation vis-à-vis de la CPI l’emporte sur toute autre obligation ou considération.» Amnesty International insiste par ailleurs sur «les obligations fondamentales de la France en tant qu’Etat partie à la CPI». L’incompréhension tient aussi au fait que la France n’avait pas été sur cette ligne après le mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine, le 17 mars 2023. «Si l’on va au bout de la logique de ce que dit ce communiqué, que doit-on comprendre ? Que Poutine ne sera pas arrêté s’il vient à l’Unesco ?» s’interroge Marine Tondelier, déplorant une «erreur historique, très très lourde». «Je suis perplexe. Nous recevrons donc et Nétanyahou et Poutine. Le diplomate s’en félicite, le citoyen s’interroge», ironise l’ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud.
«La France a cédé aux exigences israéliennes»
Le communiqué du ministre Jean-Noël Barrot prend une autre dimension après les révélations du journal israélien Haaretz. Selon une source israélienne citée par le quotidien d’opposition, l’«immunité» de Nétanyahou faisait partie du deal dans les négociations sur le cessez-le-feu entre l’Etat hébreu et le Hezbollah. «La France a cédé aux exigences israéliennes, on n’aurait pas fait ça avec Poutine», regrette l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, contactée par Libé. L’élue dénonce l’absence de transparence sur ce qui constituerait les véritables causes du communiqué. «C’est la porte ouverte à une appréciation subjective de conventions internationales, on assiste une faillite totale. Je suis dépitée», ajoute-t-elle.
D’autant que plusieurs déclarations du camp présidentiel, ces derniers jours, semblaient aller dans le sens du droit international. Michel Barnier avait affirmé, mardi devant l’Assemblée nationale, que la France «appliquerait rigoureusement les obligations qui lui incombent» concernant le mandat d’arrêt de la CPI. Des propos similaires avaient été tenus quelques heures plus tôt, au micro de Sud Radio, par la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet.
A droite et à l’extrême droite, les réactions se font plus rares. Sollicité par Libération, le président délégué du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Jean-Philippe Tanguy, n’a pas souhaité répondre. Jordan Bardella et Marine Le Pen n’ont pas non plus réagi. Même silence chez Les Républicains, qui n’ont pas communiqué sur les réseaux sociaux. Contactés par Libé, le porte-parole du parti Vincent Jeanbrun et l’un des vice-présidents, Fabien Di Filippo, n’ont pas non plus donné suite.
https://www.liberation.fr/politique/imm ... OYCU7STZA/
Insoumis et écologistes en tête, des membres du Nouveau Front populaire jugent «honteuse et scandaleuse» la position française vis-à-vis du Premier ministre israélien. Associatifs et spécialistes l’estiment intenable juridiquement.
Une déclaration qui ne passe pas. Mercredi 27 novembre, le ministère des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a estimé dans un communiqué que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, bénéficiait d’une «immunité» et qu’il ne serait pas arrêté en France s’il y venait. Une annonce qui a provoqué l’ire de la gauche, en particulier de La France insoumise. Dans un message sur X, en réponse à un tweet de l’Agence France Presse relayant l’information, le député LFI David Guiraud assène : «Dans la boue du génocide.» Pour le coordinateur du parti, Manuel Bompard, la position du Quai d’Orsay est «totalement scandaleuse». «Posture indigne pour soutenir une personne poursuivie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, qui malmène un droit international déjà fragilisé dans la région», renchérit sur X la députée de Seine-Saint-Denis, accusant la France de se «défausse[r] de ses obligations auprès de la Cour pénale internationale.»
L’ensemble des partis du Nouveau Front populaire ont dénoncé le communiqué du ministère des Affaires étrangères, qualifié de «honteux et scandaleux» par la députée écologiste Sabrina Sebaihi. «On emporte par le fond la justice internationale et le système multilatéral que l’on a patiemment construit pendant des décennies», critique à son tour sur X la secrétaire générale des Ecologistes, Marine Tondelier. Pour la communiste Elsa Faucillon, cette position «foule aux pieds le doit international». A l’instar du secrétaire général du Parti socialiste, Olivier Faure : «La France ne doit avoir qu’une seule boussole : celle du droit international. Il ne doit donc pas y avoir d’exception pour qui que ce soit.»
«Nous recevrons donc et Nétanyahou et Poutine»
Mais au-delà de l’immunité qui serait attribuée au Premier ministre israélien, c’est la justification du Quai d’Orsay qui ne passe pas : Israël ne reconnaissant pas la CPI, Benyamin Nétanyahou ne pourrait donc pas être arrêté par la France s’il s’y trouve, malgré le mandat d’arrêt. Pour plusieurs spécialistes, cela ne tient pas. «[La diplomatie française] aurait-elle mal lu l’article 27 du statut de Rome, stipulant clairement qu’il n’y a pas d’immunité qui tienne pour les crimes les plus graves relevant de la CPI ?» questionne Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG Human Rights Watch, pour qui la position française est «profondément choquante».
«Il y a une obligation juridique et sans ambiguïté de tout Etat partie au statut de Rome à exécuter les mandats d’arrêt de la CPI», affirme Me Clémence Bectarte, spécialiste en droit international des droits de l’homme. L’obligation vis-à-vis de la CPI l’emporte sur toute autre obligation ou considération.» Amnesty International insiste par ailleurs sur «les obligations fondamentales de la France en tant qu’Etat partie à la CPI». L’incompréhension tient aussi au fait que la France n’avait pas été sur cette ligne après le mandat d’arrêt de la CPI contre Vladimir Poutine, le 17 mars 2023. «Si l’on va au bout de la logique de ce que dit ce communiqué, que doit-on comprendre ? Que Poutine ne sera pas arrêté s’il vient à l’Unesco ?» s’interroge Marine Tondelier, déplorant une «erreur historique, très très lourde». «Je suis perplexe. Nous recevrons donc et Nétanyahou et Poutine. Le diplomate s’en félicite, le citoyen s’interroge», ironise l’ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud.
«La France a cédé aux exigences israéliennes»
Le communiqué du ministre Jean-Noël Barrot prend une autre dimension après les révélations du journal israélien Haaretz. Selon une source israélienne citée par le quotidien d’opposition, l’«immunité» de Nétanyahou faisait partie du deal dans les négociations sur le cessez-le-feu entre l’Etat hébreu et le Hezbollah. «La France a cédé aux exigences israéliennes, on n’aurait pas fait ça avec Poutine», regrette l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, contactée par Libé. L’élue dénonce l’absence de transparence sur ce qui constituerait les véritables causes du communiqué. «C’est la porte ouverte à une appréciation subjective de conventions internationales, on assiste une faillite totale. Je suis dépitée», ajoute-t-elle.
D’autant que plusieurs déclarations du camp présidentiel, ces derniers jours, semblaient aller dans le sens du droit international. Michel Barnier avait affirmé, mardi devant l’Assemblée nationale, que la France «appliquerait rigoureusement les obligations qui lui incombent» concernant le mandat d’arrêt de la CPI. Des propos similaires avaient été tenus quelques heures plus tôt, au micro de Sud Radio, par la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet.
A droite et à l’extrême droite, les réactions se font plus rares. Sollicité par Libération, le président délégué du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Jean-Philippe Tanguy, n’a pas souhaité répondre. Jordan Bardella et Marine Le Pen n’ont pas non plus réagi. Même silence chez Les Républicains, qui n’ont pas communiqué sur les réseaux sociaux. Contactés par Libé, le porte-parole du parti Vincent Jeanbrun et l’un des vice-présidents, Fabien Di Filippo, n’ont pas non plus donné suite.
https://www.liberation.fr/politique/imm ... OYCU7STZA/