Covid-19 : les patients en réanimation sont de plus en plus jeunes
Sous l’effet de la campagne de vaccination, la part des plus de 70 ans en réanimation recule depuis le début de l’année. Celle des moins de 60 ans progresse en revanche, un effet potentiel du variant britannique.
Par Gary Dagorn, Camille Stromboni et Léa Sanchez
Une infirmière aspire une patiente intubée depuis quatre jours, dans le service de réanimation de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil, le 22 mars.
Une infirmière aspire une patiente intubée depuis quatre jours, dans le service de réanimation de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil, le 22 mars. JULIE BALAGUÉ POUR « LE MONDE »
C’est l’une des particularités de la « troisième vague » épidémique observée depuis le début de l’année. A mesure que le variant B.1.1.7 du SARS-CoV-2 (le variant dit britannique) progresse partout en France et que la pression se fait plus forte sur les hôpitaux, les patients admis en soins critiques sont plus jeunes que ceux que les médecins réanimateurs ont pris en charge lors des précédentes vagues.
A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), plusieurs indicateurs viennent, désormais, confirmer cette impression.
« Depuis un mois, l’évolution s’est stabilisée et confirmée », relate Antoine Vieillard-Baron, chef de service en médecine intensive-réanimation à l’hôpital Ambroise-Paré. L’âge médian des patients Covid-19 en réanimation est passé de 65 ans en 2020 à 63 ans en 2021, selon l’AP-HP. « Cette baisse peut paraître faible, mais ce chiffre ne suffit pas à refléter l’importance du signal que nous voyons », ajoute le professeur Vieillard-Baron.
Constat identique dans les hôpitaux
En regardant l’âge des nouveaux entrants, depuis près d’un mois, c’est plus spectaculaire : « Ces dix derniers jours, plus de 40 % des patients admis en réanimation ont moins de 60 ans, c’est bien supérieur à ce que l’on a observé lors des précédentes vagues, où les moins de 60 ans représentaient plutôt 30 % des entrées », affirmait-il au Monde le 19 mars. Depuis, la part des moins de 60 ans atteint ces derniers jours presque 50 % des nouveaux entrants en réanimation.
Le constat est le même dans plusieurs autres hôpitaux en première ligne du rebond épidémique : à Nice, par exemple, l’âge moyen est passé de 64 à 62 ans lors des précédentes vagues, à Lille, de 63 à 60 ans.
le reste est payant
Coronavirus : la campagne de vaccination entraîne une baisse de la moyenne d'âge des patients hospitalisés
Jeudi 25 février 2021 à 19:09 - Mis à jour le vendredi 26 février 2021 à 12:23 - Par Bénédicte Courret, France Bleu
Jean Castex et son ministre de la Santé ont souligné ce jeudi soir la baisse de la moyenne d'âge des patients hospitalisés pour Covid-19. "Ça veut dire qu'il y a moins de personnes très âgées qui sont malades, du fait de la vaccination" a assuré Olivier Véran.
A Bessines, près de Niort (Deux-Sèvres), dans un centre de vaccination contre le coronavirus.
On est passé d'une moyenne d'âge des patients hospitalisés de 63 ans à 55 ans ces derniers jours ont expliqué Jean Castex et Olivier Véran ce jeudi 25 février 2021 au cours d'un point sur la situation épidémiologique en France. D'après le Premier ministre et son ministre de la Santé, c'est la campagne vaccinale lancée depuis début janvier qui fait son office. "Ça ne veut pas dire que le virus est plus grave chez les jeunes, ça veut dire qu’il y a moins de personnes très âgées qui sont malades, du fait de la vaccination et du fait que ces personnes sont protégées" a insisté Olivier Véran. "On peut espérer, ce serait la suite logique, que pour 100 malades donnés, il y ait moins de formes graves proportionnellement, ce serait évidemment une très bonne nouvelle" a-t-il ajouté.
Avant lui, Jean Castex avait affirmé que "le virus circule moins chez les personnes âgées que dans la population générale et que l’incidence baisse chez les plus de 80 ans depuis deux semaines." Un motif d'espoir selon le Premier ministre alors que 20 départements ont été placés "sous surveillance renforcée" et que le variant anglais représente "à peu près la moitié" des cas positifs. Jean Castex a également annoncé ce jeudi l'ouverture de la vaccination aux plus de 65 ans à partir de début avril.
Les 75 ans et plus moins hospitalisés
Les "premiers effets" de la campagne de vaccination se dessinent chez les personnes âgées de plus de 75 ans, notamment les résidents en Ehpad, a confirmé Santé publique France vendredi, notant une _"amélioration" d_es indicateurs dans cette tranche d'âge. Au 23 février, 80% des résidents en Ehpad avaient reçu au moins une dose de vaccin, et 50,6% avaient reçu les deux doses. Et au total, hors ou en Ehpad, près de 25% des personnes âgées de 75 ans et plus avaient reçu au moins une dose de vaccin, selon le bulletin hebdomadaire de l'agence sanitaire.
Cette amélioration, "reflet probable de la vaccination", est notable sur la majorité des indicateurs, notamment une diminution de l'incidence et une baisse de la proportion de personnes hospitalisés par rapport aux autres classes d'âge. Ainsi, même si les personnes âgées restent "fortement touchées", le taux d'incidence chez les plus de 75 ans a diminué la semaine du 15 au 21 février de 6% par rapport à la semaine précédente, tandis qu'il augmentait dans quasiment toutes les autres classes d'âge.
"Forte diminution" des décès
Les données montrent également une "forte diminution" des décès (-22,5%, soit -143 morts) dans les établissements sociaux (dont font partie les Ehpad) la semaine précédente. Les données consolidées ne sont pas disponibles pour la semaine du 15 au 21 février, et encore moins pour la semaine en cours mais les derniers chiffres de mortalité publiés mardi, dans ces établissements, semblent appuyer cette tendance, avec 121 morts (contre 235 une semaine plus tôt).
"Les résidents des Ehpad représentaient 44% des morts ; si tout le monde dans les Ehpad est vacciné, la mortalité va diminuer", a commenté vendredi sur RFI l'épidémiologiste Catherine Hill, qui estime elle aussi que cette vaccination a déjà commencé à faire baisser la mortalité.
Circulation toujours active du virus
Sur l'ensemble de la population, Santé publique France souligne toutefois que les indicateurs se maintiennent à un niveau "très élevé, témoignant de l’intensité de la circulation du SARS-CoV-2 sur le territoire". L'organisme s'inquiète notamment du niveau très élevé du nombre d'hospitalisations, notamment en réanimation.
"La tension sur le système hospitalier risque de s'aggraver du fait de la hausse récente des infections dans la communauté qui se traduira d’ici quelques jours par une accentuation des nouvelles hospitalisations déjà à un niveau très élevé", met en garde le bulletin, soulignant notamment la progression du variant britannique plus contagieux.
Ce variant est désormais suspect dans 49,3% des tests positifs. Les variants sud-africain et brésilien représenteraient eux 5,6% des cas.
Coronavirus Covid-19
le chômage n'augmente pas, il y a un manque d'emploi.
Muriel Penicaud ministre du travail. France-Inter le 30/07/2018.
"y a pas que les bonbons qui font tomber les dents" célèbre citation de la BAC nantaise.