C’est tout simplement ce qui caractérise une vraie démocratie. Et le vote populaire apparaît clairement dans les résultats officiels et définitifs des élections. Comme pour les élections de 2016 (Hillary Clinton vs Donald Trump) où l’on peut constater qu’Hillary Clinton remporte 48,18 % des suffrages contre 46,09 % pour Trump. Hillary Clinton a donc réuni 2.900 .000 de voix de plus autour de sa candidature que celles autour de Trump. Tout est ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lec ... ne_de_2016sofasurfer a écrit : ↑04 novembre 2024 14:19C'est quoi le vote populaire?Once a écrit : ↑04 novembre 2024 13:07 Quel sera le résultat du vote populaire ? Parce que si Harris l'emporte en vote populaire tout en perdant au niveau du collège électoral, cela confirmera bien que le collège électoral profite davantage au camp républicain qu'au camp démocrate. Même si pour des tas de raisons ni un camp ni l'autre ne souhaite vraiment la remise en question du collège électoral et du bipartisme qu'il entraîne aux Etats-Unis...
Le développement de nouveaux partis au centre et sur leurs ailes gauches et droites, les affaibliraient et engendreraient trop de nuances qui déplairaient à l'électorat mainstream américain qui demeure très attaché à cette idéologie simpliste des "rouges conservateurs" contre les "bleus progressistes"de deux camps bien tranchés et irréconciliables.
Aux USA c'est du suffrage indirect, les électeurs vote pour des grands électeurs dans chaque état, qui détermine une majorité fédérale.
On sait tout cela. Mais il faut creuser un peu plus pour constater à quel point ce système conçu à l’époque des Pères fondateurs et dans un contexte d’esclavagisme ne correspond plus aux réalités démographiques, économiques et sociales d’aujourd’hui.
Les pères fondateurs ont hésité entre le vote populaire (le suffrage universel direct que tout le monde connaît bien) et le collège électoral (correspondant à une élection indirecte).
A l'époque, ce sont les états de Sud esclavagistes qui ont fait pencher la balance en la faveur du collège électoral pour une raison précise : c'est qu'ils regroupaient moins d'électeurs (blancs bien sûr) en fonction de leur importante population noire esclave que ceux du nord (où les esclaves étaient nettement moins nombreux et les blancs électeurs plus nombreux).
Donc, le vote populaire a été abandonné et, une fois pour toutes, sur cette base historique initiale qui n'a plus rien à voir avec la situation présente.
Oui, car, depuis, alors que la composition de la population américaine a énormément changé (avec les composantes hispaniques et asiatiques sans oublier l'émancipation des populations noires ) ce système du collège électoral a perduré et perdure toujours malgré de nombreuses controverses et tentatives de réformes qui ont toujours échoué : il favorise clairement les conservateurs républicains mais les démocrates y tiennent aussi parce qu'il maintient un bi-partisme tranché qui ne permet pas l'émergence d'autres partis qui pourraient menacer sa propre hégémonie en tant que parti progressiste ( partis "verts", partis des minorité etc )
En fait ce système est un vrai poison pour la démocratie en avantageant certains états au détriment d’autres. Et ceux qui sont avantagés ne veulent pas renoncer à leurs privilèges : pour citer un exemple, un petit état comme le Wyoming n’est pas prêt à renoncer au privilège de compter bien beaucoup trop de grands électeurs (3) par rapport à son faible poids démographique (576.000 habitants en 2020).
Bref : l’écart croissant entre le vote populaire et celui des grands électeurs devient problématique.
Avec ce système, la présidentielle ne se déroule réellement que dans une dizaine d’Etats pivots qui basculent dans un camp ou un autre selon les scrutins. Dans la quarantaine d’autres Etats, les jeux sont faits d’office et les électeurs du camp minoritaire constatent avec dépit que leur vote ne compte plus.
Bref : selon l’état dont il est question, le vote devient un privilège géographique ou non.
Ce n’est pas le sujet en fait pour une simple raison : c’est qu’il y a eu aux Etats-Unis jusqu’ici 700 tentatives de réformer ou d’abolir le collège électoral. Le dernier essai sérieux fut en 1969. Les Américains les plus avertis se sentent les premiers concernés et y ont déjà réfléchi sans avoir à tenir compte des points de vue « franchouillards ».Comme je l'ai rappelé maintes fois, il faut arrêter avec cette mentalité bien franco française egocentrique que tout ce qui est Français c'est ce qui est le meilleur.
De ce fait, c'est un non sens d'analyser ces élections avec un oeil franchouillard, comme le font certains sur ce forum, c'est totalement stérile…