
Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
-
- Dieu D'Interaldys
- Messages : 21747
- Enregistré le : 21 novembre 2015 16:20
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Mr Bayrou n’était pas QUE et UNIQUEMENT ministre de l’éducation. Mde n’intervenait pas dans un établissement public de Dunkerque et leurs enfants n’étaient pas scolarises dans un autre établissement de Brest ou de Nancy .Mais bon on est juste pas d’accord sur le Monsieur ,pas grave il sera certainement retourné la ou il est toujours Maire alors que nous n’en parlerons plus ici 

-
- Posteur DIVIN
- Messages : 16830
- Enregistré le : 27 juin 2017 17:22
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Avec l'expérience qui est la sienne ,je ne crois pas que les réflexions de qqs uns sur les réseaux sociaux l'inquiètent.Il serait plutot un fan de Lao Tseu :"Si qq'un t'a offensé ,ne cherche pas à te venger.Assieds toi au bord de la rivière,tu verras passer son cadavre".Il est trop fort l'ancien.
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 19950
- Enregistré le : 19 février 2017 21:40
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
L'important ce n'est pas ce que panse Bayrou, mais cette foule de gens qui interpellent, s'interrogent, doutent, critiquent, ne se laissent pas berner ni enfermer par l'omerta de la bien pensance provinciale.latresne a écrit : ↑08 mars 2025 23:49 Avec l'expérience qui est la sienne ,je ne crois pas que les réflexions de qqs uns sur les réseaux sociaux l'inquiètent.Il serait plutot un fan de Lao Tseu :"Si qq'un t'a offensé ,ne cherche pas à te venger.Assieds toi au bord de la rivière,tu verras passer son cadavre".Il est trop fort l'ancien.
Mais c'est vrai que ça dépasse l'entendement des Latresne, toujours à la bourre!
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 15986
- Enregistré le : 25 août 2020 20:42
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Vous n'avez pas l'impression que c'est un procès d'une ancienne manière de penser qui n'a plus cour aujourd'hui ? Les parents savaient que l'école était sévère et que l'on y envoyait les enfants difficiles ou que l'on voulait voir filer droit sans savoir bien sûr quoi que ce soit sur les dérapages sexuels. Comme on dénonce, bien sûr à juste titre, aujourd'hui les incestes que l'on taisait.UBUROI a écrit : ↑09 mars 2025 03:11L'important ce n'est pas ce que panse Bayrou, mais cette foule de gens qui interpellent, s'interrogent, doutent, critiquent, ne se laissent pas berner ni enfermer par l'omerta de la bien pensance provinciale.latresne a écrit : ↑08 mars 2025 23:49 Avec l'expérience qui est la sienne ,je ne crois pas que les réflexions de qqs uns sur les réseaux sociaux l'inquiètent.Il serait plutot un fan de Lao Tseu :"Si qq'un t'a offensé ,ne cherche pas à te venger.Assieds toi au bord de la rivière,tu verras passer son cadavre".Il est trop fort l'ancien.
Mais c'est vrai que ça dépasse l'entendement des Latresne, toujours à la bourre!
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 16830
- Enregistré le : 27 juin 2017 17:22
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
UBUROI a écrit : ↑09 mars 2025 03:11L'important ce n'est pas ce que panse Bayrou, mais cette foule de gens qui interpellent, s'interrogent, doutent, critiquent, ne se laissent pas berner ni enfermer par l'omerta de la bien pensance provinciale.latresne a écrit : ↑08 mars 2025 23:49 Avec l'expérience qui est la sienne ,je ne crois pas que les réflexions de qqs uns sur les réseaux sociaux l'inquiètent.Il serait plutot un fan de Lao Tseu :"Si qq'un t'a offensé ,ne cherche pas à te venger.Assieds toi au bord de la rivière,tu verras passer son cadavre".Il est trop fort l'ancien.
Mais c'est vrai que ça dépasse l'entendement des Latresne, toujours à la bourre!
Ecoute mon grand ce n'est pas ce que tu penses ou ce que je pense qui est important mais le verdict de la justice .Bayrou est acquitté dans les 2 affaires où il était cité.Vérifie mais tu dois pouvoir trouver des cours du soir.
- mic43121
- Rang Tisiphonesque
- Messages : 32955
- Enregistré le : 23 mars 2016 19:42
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Moi j'attend que Mediapart fasse une enquête sur Soisson ..
Est on sur que ce n'est pas Clovis qui a cassé le vase ...
J'ai des doutes ...
Est on sur que ce n'est pas Clovis qui a cassé le vase ...
J'ai des doutes ...

La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 19950
- Enregistré le : 19 février 2017 21:40
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
2 semaines de silence de nos forumeurs sur Bettharam et ces boîtes à curés protégées par la nomenklatura régionale du Béarn et d'ailleurs.
Je remets sur le métier ce sujet ""gênant" en vous permettant de lire un article du Monde, gratuitement, présenté sous forme d'enquête journalistique avec de vrais témoignages...enfin, souvent anonymes, car "...chez ces gens là...on ne parle pas des choses qui dérangent l'ordre si bien établi".
Lisez surtout ceux qui défendent le "système" et les "ceusses qui ne savaient pas", ces bourgeois ventripotents, installés, souvent agiles du chapelet mais à la langue fourchue!
Par Robin Richardot
Publié hier à 05h30, modifié à 06h17
Ca commence là...
Merci au Monde
Je remets sur le métier ce sujet ""gênant" en vous permettant de lire un article du Monde, gratuitement, présenté sous forme d'enquête journalistique avec de vrais témoignages...enfin, souvent anonymes, car "...chez ces gens là...on ne parle pas des choses qui dérangent l'ordre si bien établi".
Lisez surtout ceux qui défendent le "système" et les "ceusses qui ne savaient pas", ces bourgeois ventripotents, installés, souvent agiles du chapelet mais à la langue fourchue!
Rien que le titre dit l'essentiel sur le silence des institutions, Ministère, Rectorat et ses Inspections académiques, Eglise, Elus des Municipalités, Conseil Général qui devint Départemental -sacrée réforme! et Régional, silence des parents, des enseignants, des syndicats du privé etc...Avec l’affaire de Bétharram, le silence gêné de la bourgeoisie : « C’est le sujet du moment. J’espère que cela va s’estomper, cela fait du mal à notre région »
Reproduction sociale des élites...Les Notaires austères, les Avocats au verbe haut, les Médecins qui soignent les bobos, mais pas tous!, les Dirigeants d'entreprise à l'efficience redoutable, les Elus politiques et leurs banquets agricoles, des Hauts Fonctionnaires sourds et muets, même des polytechniciens branchés Equation de Drake...Enquête
Près de Pau, le pensionnat catholique et sa stricte discipline assure depuis des décennies la reproduction sociale des élites locales. Les 150 plaintes portées par d’anciens élèves pour des violences physiques et sexuelles plongent les notables dans un embarras qui frise parfois le déni. Par crainte, avant tout, du qu’en-dira-t-on.
Par Robin Richardot
Publié hier à 05h30, modifié à 06h17
Ca commence là...
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article ... 00055.htmlAvant même de s’asseoir à la terrasse ensoleillée d’un café de Pau, offrant une vue superbe sur toute la chaîne des Pyrénées, Hélène s’excuse : son mari ne pourra pas venir au rendez-vous, il est au golf. Puis elle explique qu’elle aussi a failli sécher cet entretien. Parler des dernières révélations sur Notre-Dame de Bétharram la met « très mal à l’aise ». Elle a envoyé son fils dans cet établissement catholique du Béarn dans les années 1980. Cette femme de 79 ans comprend la gravité des accusations de violences physiques et sexuelles portées par d’anciens élèves, mais, selon elle, ce sujet « pollue l’Aquitaine » désormais, autant que ses dîners.
« On ne peut plus se retrouver entre amis sans en parler, souffle-t-elle. C’est le sujet du moment. J’espère que cela va s’estomper. Il y a constamment des blagues dessus, cela fait du mal à notre région. » D’un air désolé, elle montre un photomontage envoyé sur son téléphone : François Bayrou, premier ministre et maire de Pau, y est caricaturé dans une barque surnommée « Le bêta rame ». Pour ne pas être mêlée à cette « polémique », comme elle dit, Hélène refuse de voir son nom figurer dans l’article. Un nom à particule – « ce qui a ses avantages et ses inconvénients, souligne-t-elle, car les gens vous cataloguent rapidement » – légué par la famille aristocrate de son mari en même temps qu’un château proche de Pau.
La bourgeoisie du Sud-Ouest n’aime guère s’épancher sur le dossier Bétharram. Les langues se délient péniblement pour évoquer ces plus de 150 anciens élèves de Notre-Dame de Bétharram qui ont dénoncé des violences physiques, des agressions sexuelles et des viols. Jusque-là, l’établissement des Pyrénées-Atlantiques était une institution intouchable, avec une réputation établie, autant pour son taux de réussite au baccalauréat que pour sa rigueur et sa capacité à « redresser » les enfants jugés trop turbulents. Beaucoup venaient de très bonnes familles. De Pau à Bordeaux, en passant par le Pays basque, des notables de toute la région y ont envoyé leurs enfants, autant pour construire leurs réseaux que pour les confronter à une éducation à la dure.
Un choix traditionnel pour les élites
Pourquoi ce choix de la part de familles bourgeoises ? « Ça se faisait », répondent-elles souvent. Comme une évidence que l’on ne questionne plus, dans une logique de reproduction sociale. L’institution a formé des garçons devenus avocats, médecins, journalistes, hommes politiques, directeurs de banque… Avant d’y faire entrer son fils au collège pour deux ans, Hélène avait eu « de bons échos » de Bétharram. Fille de notaire, elle-même était passée par la case pension en région paloise et y avait été très heureuse.
Alors, en 1982, son mari et elle choisissent cette option pour leur fils qui, d’après eux, ne travaille pas assez à l’école. Ils étaient conscients que ce ne serait pas un établissement « de Bisounours », mais, de toute façon, précise Hélène, ils n’ont pas élevé « une chochotte ». « C’était un cadre que l’on cherchait, plus qu’autre chose, explique-t-elle. Une éducation rigoureuse qui soit bien posée. A la maison, il n’arrivait pas à travailler. »
La stricte discipline est plutôt bien vue par cette bourgeoisie d’obédience catholique, inquiète de l’arrivée au pouvoir de la gauche de François Mitterrand en 1981 et d’un supposé laxisme dans l’éducation des enfants. Le quotidien Sud Ouest offrait un aperçu de cette mentalité dans un article du 13 avril 1996 : « Bétharram, dans le Sud-Ouest aquitain, est un symbole. L’un des derniers bastions (d’aucuns affirment le dernier) d’une éducation “à la dure”, capable de tenir tête aux coups de boutoir d’une société permissive triomphante depuis mai 1968. »
Hélène se souvient qu’un jour, son fils lui a raconté avoir été puni et envoyé dehors en pleine nuit dans le froid sur le perron du collège. « Si tu n’avais pas fait une connerie, tu serais resté dans le dortoir », lui avait-elle alors répondu. Aujourd’hui, elle ne sait pas si elle porterait plainte pour cela. Elle n’exprime pas de regrets d’avoir envoyé son fils à Bétharram. « Il n’y a pas été malheureux », affirme-t-elle.
Une institution qui « vendait du rêve »
Avec le recul, Jean-Rémy Arruyer, cartographe, analyse les liens entre l’institution catholique et le milieu bourgeois comme « un jeu social ». Ce sexagénaire a été pensionnaire à Bétharram de 1973 à 1980, du CM2 à la 1ʳᵉ, et fait partie de la centaine de plaignants. Il y a subi des agressions sexuelles et mettra près de quarante ans à en parler à ses proches. Le jeune Jean-Rémy n’a jamais été un enfant turbulent, il collectionnait au contraire les prix d’excellence. « Cela correspondait aux bonnes valeurs d’un entre-soi bourgeois : tu avais une maison, deux voitures, tu allais à la messe et au ski le week-end, et tu avais ton fils à Bétharram », analyse-t-il.
A l’époque, son père possède une coopérative de produits laitiers et sa mère enseigne dans le privé. Elle vient d’une famille aisée du Gers et ses cousins germains ont tous été scolarisés à Notre-Dame de Garaison, un établissement catholique des Hautes-Pyrénées, lui aussi récemment mis en lumière à la suite de dénonciations de mauvais traitements et d’agressions sexuelles par des anciens élèves – tout comme les collèges Notre-Dame du Sacré-Cœur, dit « Cendrillon », à Dax, ou Saint-François-Xavier, à Ustaritz, dans la même région. Si cette mère de famille s’en veut énormément, à 93 ans, d’avoir mis son fils à Bétharram, à l’époque elle le vit comme une vraie « fierté » et un « marqueur social », a-t-elle rapporté à son fils après les révélations de l’affaire.
Lire aussi le récit | Article réservé à nos abonnés Dans le sillage de l’affaire de Bétharram, la libération de la parole lève le voile sur l’ampleur des violences passées dans des établissements catholiques
Entre les années 1970 et 2000, Notre-Dame de Bétharram met tout en œuvre pour vendre du rêve aux parents. L’établissement met en avant les nombreux équipements sportifs, dont une grande piscine, les sorties au ski le mercredi après-midi, la nature autour du pensionnat. « Le père directeur recevait généralement les parents avant la rentrée pour finir de les convaincre, raconte Jean-Rémy Arruyer, qui vit toujours dans la maison familiale, à Pau. Ce n’était pas le petit curé de la paroisse du coin, il faisait partie des gens d’un tout autre calibre. Tout cela était vu comme le gage d’une réussite sociale à venir. J’étais programmé pour être magistrat ou militaire en sortant de là. » Il restera pourtant traumatisé par son passage dans l’établissement.
Un sujet difficile à évoquer
Dans les familles bourgeoises, Bétharram n’a jamais été un sujet de discussion. Pas plus aujourd’hui qu’hier. Comme au sein de ce couple originaire de la région paloise, parti pour sa retraite dans une ville de la côte basque. Ils ont tous deux fait partie des grands notables de Pau et préfèrent ne pas voir leur nom associé à cette affaire. Leur fils, Matthieu, aujourd’hui médecin dans la région de Marseille, a fait sa 1ʳᵉ et sa terminale à Notre-Dame de Bétharram dans les années 1980. Une idée de ses parents, selon lui, car il avait redoublé sa 1ʳᵉ. Son père et sa mère soutiennent, eux, qu’il y est allé de sa propre volonté.
« C’est difficile d’en parler, reconnaît l’ancien pensionnaire. J’ai baigné dans une éducation religieuse. Ces affaires remettent aussi en question tout un univers éducatif. » Matthieu assure n’avoir subi aucune violence, ce qui l’interroge au regard des témoignages publiés ces derniers mois : « Je me demande si les classes plus aisées n’étaient pas plus protégées que les gens plus pauvres. Les “fils de” étaient peut-être moins la cible des surveillants et des prêtres, notamment en ce qui concerne les violences sexuelles. »
De leur côté, ses parents reconnaissent ne s’être jamais posé de questions. « Quand on est proche de ses enfants, ils parlent, ils vous racontent tout, soutient le père de Matthieu. Pour ceux qui ont subi des violences et qui n’ont pas osé parler, il y a sans doute un problème de lien avec leurs parents. » Une rhétorique identique à celle de François Bayrou. A la sortie de la réunion avec des représentants du collectif des victimes le 15 février, à la mairie de Pau, le premier ministre avait en effet répondu aux journalistes que, si ses enfants scolarisés dans l’établissement avaient subi des violences, ils lui en auraient parlé. Il « n’aurai[t] pas pu ignorer cela pour [ses] enfants ».
Des faits déjà dénoncés dans les années 1990
François-Xavier Tourot, 55 ans, ne croit pas un instant que la parole est plus facile à libérer dans certaines familles plutôt que dans d’autres. « Peut-être encore plus que dans d’autres milieux, il y avait ce déni et cette omerta dans les familles bourgeoises », assure ce graphiste, victime de violences physiques et d’agressions sexuelles à Bétharram pendant trois ans, de 1980 à 1983. Sa famille, dont deux membres appartenaient à la direction du groupe pétrolier Elf Aquitaine, habitait à Trespoey, le quartier chic de Pau. S’attaquer à une institution dirigée par des prêtres est, selon lui, impensable dans ces milieux très catholiques et dénoncer les faits risque de mettre en péril la réputation de toute une famille.
A 11 ans et demi, le jeune François-Xavier ne parvient pas à parler à ses parents des violences dont il est victime. Il ne trouve pas les mots justes, a peur de les décevoir ou de se plaindre de quelque chose qui ne serait pas si grave. Il laisse transparaître son mal-être autrement. Un soir, chez sa mère (ses parents sont divorcés), il boit une demi-bouteille de whisky, jusqu’au coma éthylique. Quand il se réveille, le lendemain, sa mère n’a aucune réaction. « Quelle honte », lui reproche-t-elle simplement. Celui qui fait partie des actuels plaignants n’a pu en parler à ses proches et publiquement que début 2024.
Déjà en 1996, l’avocat palois Jean-François Blanco avait observé cette capacité du milieu bourgeois à protéger son institution. A l’époque, il défend la famille Lacoste-Séris, dont le fils Marc, 14 ans, élève à Bétharram, a porté plainte contre un surveillant qui lui a infligé une gifle si forte qu’il en a perdu 40 % de son audition. Un reportage du journal Sud Ouest, daté du 14 avril 1996, soit le lendemain de l’article cité précédemment, raconte l’ambiance un vendredi soir à 19 h 45, à la gare routière de Mériadeck, à Bordeaux. Des mères et des pères y attendent les cars ramenant leurs enfants de Bétharram pour le week-end.
« Les parents patientent, chacun dans leur BMW, Volvo, Mercedes, Audi, 4 × 4… (…) On se hasarderait presque à une relation de cause à effet entre la cylindrée des autos parentales et la “dureté” de crâne de leurs fistons… », écrit le journal. Interrogé, un père de famille, « impassible », déclare : « Depuis qu’il est à Bétharram, mon fils est transformé. A la maison, c’était le Club Med, il ne fichait rien. Là-bas, il est obligé de travailler. Mieux, quand il fait une connerie, il prend un brin. Et ça, monsieur, c’est précieux ! Je suis entièrement solidaire de la direction. » Dans les années 1980-1990, pour soutenir l’institution, il n’était d’ailleurs pas rare que certaines familles fortunées ajoutent un pourboire généreux au chèque d’inscription de leur enfant (10 000 francs pour l’année).
Un « ordre » solidaire
A l’époque, dans toute la région, et même à Paris, des comités de soutien à l’établissement se montent, portés par d’anciens élèves devenus des grands noms : Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international et ancien gouverneur de la Banque de France ; l’ancien député RPR des Yvelines Michel Péricard (mort en 1999) ou encore le couturier Jean-Charles de Castelbajac. Dans le Béarn se forme une association composée de huit avocats, anciens de Bétharram. « Nous nous sommes regroupés pour dire que nous sommes choqués du battage médiatique. Pour dire aussi que nous sommes solidaires de Bétharram », expliquait, le 12 avril 1996 dans La République des Pyrénées, l’avocat Serge Legrand (décédé en 2019), qui a défendu des membres de l’institution dans différents procès.
Jean-François Blanco leur fait alors face : « On avait vraiment la sensation de s’être attaqué à une institution intouchable et de déranger un ordre », se souvient-il aujourd’hui. A la tête de cet « ordre » selon ce dernier, François Bayrou, alors ministre de l’éducation nationale, prend la défense de l’établissement lors d’une visite officielle à Notre-Dame de Bétharram en mai 1996. « Nombreux sont les Béarnais qui ont ressenti ces attaques avec un sentiment douloureux et un sentiment d’injustice. Ce n’est pas le ministre, ce n’est pas le parent d’élèves qui parle, c’est le Béarnais », avait déclaré l’actuel premier ministre.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Affaire de Bétharram : trente ans d’inertie à l’éducation nationale
En 2025, la levée de boucliers est moins manifeste. Il n’y a plus de comité de soutien public, les reproches se font désormais en privé. Certains mettent en doute des témoignages d’anciens élèves, ou du moins la réalité de leur nombre. Au fil des conversations, les mêmes phrases reviennent : « Pourquoi tous ces gens se réveillent-ils cinquante ans après les faits ? » « Et si tout cela n’était qu’une grotesque instrumentalisation politique pour faire tomber François Bayrou ? » « C’est toujours les catholiques qui en prennent plein la figure », râle Hélène. Ces prochains jours, elle doit organiser un déjeuner pour une association chrétienne au service de personnes en situation de précarité. En guise de soutien, elle a décidé de réserver dans un restaurant de Lestelle-Bétharram, où est installé le collège-lycée, car elle a lu dans la presse que « cette polémique impactait beaucoup le village ».
Des initiatives encore isolées
Jean-Marc Veyron, 80 ans, fait, lui, partie des rares parents de la bourgeoisie du Sud-Ouest à avoir osé briser cette omerta et à exprimer publiquement son soutien aux victimes de Bétharram. Cet ancien directeur de site industriel dans la région paloise, qui alterne entre son domicile à La Ferté-Bernard (Sarthe) et un pied-à-terre à Paris, près du parc Monceau, n’a appris qu’il y a trois ans le viol de son fils, Eric, par le père Carricart à Bétharram. « J’étais assommé, raconte-t-il. J’ai mis quinze jours à m’en remettre, à réfléchir, à me demander pourquoi je n’avais rien vu. Je me sens énormément coupable aujourd’hui, car mon fils est détruit. Je m’en voudrai toujours de l’avoir mis là-bas. »
En 1978, pourtant, Notre-Dame de Bétharram semblait pour lui la meilleure option. Divorcé, Jean-Marc Veyron n’a pas le temps de s’occuper de son fils à cause de son travail et de ses déplacements. L’institution catholique lui est décrite comme « le must de la région ». Les lieux et sa rencontre avec le directeur de l’école, le père Carricart, lui inspirent « toute confiance ». La réputation d’école à la dure ne le dérange pas – son fils a besoin d’être cadré –, pas plus que le coût de l’école. « Ça coûtait cher, mais je m’en fichais. Je n’avais aucun problème d’argent. Tout ce que je voulais, c’est que mon fils soit bien et parfaitement suivi. »
Jean-Marc Veyron a vécu les dernières révélations comme « une trahison ». Il estime avoir été trompé par la direction de Bétharram et a décidé de porter plainte et de monter un collectif de parents de victimes. Pour l’instant, la mobilisation a du mal à prendre. La peur du qu’en-dira-t-on est encore forte. « Certains parents n’osent pas se mouiller, regrette-t-il. Surtout des pères, d’ailleurs, ils sont moins courageux que les mères. Ils me disent qu’ils sont connus dans la région, qu’ils ont une réputation à tenir. C’est peut-être encore plus dur en province qu’à Paris. »
François-Xavier Tourot, lui, a progressivement coupé les ponts avec sa famille. Sa vie de graphiste, opposée au style de vie, plus bourgeois, de ses cousins, l’a éloigné de ses proches. S’il avait pu recevoir quelques messages de soutien quand il s’était livré sur les violences subies, il n’a en revanche reçu aucun message depuis le déferlement médiatique de l’affaire en février, ce qui a scellé la rupture. « Je suis devenu le mouton noir de la famille », résume-t-il. Sa mère lui a quand même avoué avant sa mort qu’elle regrettait de l’avoir mis à Bétharram. Mais, auparavant, ils n’en avaient jamais vraiment parlé. François-Xavier Tourot voulait inconsciemment la protéger de ses malheurs, suppose-t-il aujourd’hui. L’ancien de Bétharram s’est en revanche confié à ses deux enfants. Le sujet devenait inévitable, selon lui. Et comme la famille habite en face d’une école privée catholique, le père, encore traumatisé, a été jusqu’à leur promettre qu’ils n’y mettraient « jamais les pieds ».
Lire aussi | Affaire de Bétharram : « Bien sûr que M. Bayrou sera auditionné », déclare la présidente de la commission d’enquête sur les violences scolaires
Merci au Monde
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 19950
- Enregistré le : 19 février 2017 21:40
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
C'est trop long?
Fait "mal la tête"?
Ou alors, on est passé à autre chose. Au suivant..., comme gueulait le sergent proxo du BMC
Fait "mal la tête"?
Ou alors, on est passé à autre chose. Au suivant..., comme gueulait le sergent proxo du BMC
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 15986
- Enregistré le : 25 août 2020 20:42
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
OUF ! Trop long ? Sûrement pas pour votre prochain roman de 300 pages.
Surprenant ? Non, tout le monde a compris que l'institut était sévère ( beaucoup trop), mais que la sévérité n'était pas un critère de rejet à l'époque. En revanche les dérapages sexuels ont surpris, puis scandalisé comme ceux de l'abbé Pierre. Tout le monde soutient les victimes et souhaite que les sanctions s'appliquent et que ce type de dérapages ne se reproduisent plus nulle part.
- Kelenner
- Posteur DIVIN
- Messages : 18112
- Enregistré le : 05 juin 2013 09:03
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Justement non, beaucoup se rangent du côté des agresseurs. Des faits d’une telle gravité et d’une telle ampleur, étalés sur des décennies, n’auraient jamais pu se produire dans un établissement public. C’est bien parce que Betharram est un repaire de la bourgeoisie catholique locale que les autorités ont fermé les yeux.
-
- Posteur Titanesque
- Messages : 9289
- Enregistré le : 01 avril 2022 08:03
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Il ne faut pas non plus oublier que, à cette époque, la parole de l'enfant ne valait pas grand chose et ce, généralement, dans toutes les écoles.Kelenner a écrit : ↑24 mars 2025 13:42 Justement non, beaucoup se rangent du côté des agresseurs. Des faits d’une telle gravité et d’une telle ampleur, étalés sur des décennies, n’auraient jamais pu se produire dans un établissement public. C’est bien parce que Betharram est un repaire de la bourgeoisie catholique locale que les autorités ont fermé les yeux.
Si le gamin se faisait frapper par son instituteur, c'était en raison d'une quelconque bêtise faite, forcément. La parole de l'enseignant faisait foi, et non celle de l'élève.
Je parle en terme général. Dans ce collège, il y avait une terrible omerta, et dont chaque autorité porte sa propre responsabilité. Il est fort probable que ces abus existaient également dans d'autres lieux d'éducation, la parole est entrain de se libérer.
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 15986
- Enregistré le : 25 août 2020 20:42
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Qui aujourd'hui soutient les agresseurs ? Personne.Kelenner a écrit : ↑24 mars 2025 13:42 Justement non, beaucoup se rangent du côté des agresseurs. Des faits d’une telle gravité et d’une telle ampleur, étalés sur des décennies, n’auraient jamais pu se produire dans un établissement public. C’est bien parce que Betharram est un repaire de la bourgeoisie catholique locale que les autorités ont fermé les yeux.
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 15986
- Enregistré le : 25 août 2020 20:42
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Aujourd'hui la fessée est interdite. Pourtant je n'ai jamais cru qu'une fessée à un enfant piquant sa crise était scandaleuse par sa violence. Mais en revanche je me rappelle que nombre de familles avaient le martinet à la maison. Et je me souviens d'être intervenu quand j'étais enseignant pour arrêter les gestes vraiment violents de certains parents envers leur progéniture.Patchouli38 a écrit : ↑24 mars 2025 14:03Il ne faut pas non plus oublier que, à cette époque, la parole de l'enfant ne valait pas grand chose et ce, généralement, dans toutes les écoles.Kelenner a écrit : ↑24 mars 2025 13:42 Justement non, beaucoup se rangent du côté des agresseurs. Des faits d’une telle gravité et d’une telle ampleur, étalés sur des décennies, n’auraient jamais pu se produire dans un établissement public. C’est bien parce que Betharram est un repaire de la bourgeoisie catholique locale que les autorités ont fermé les yeux.
Si le gamin se faisait frapper par son instituteur, c'était en raison d'une quelconque bêtise faite, forcément. La parole de l'enseignant faisait foi, et non celle de l'élève.
Je parle en terme général. Dans ce collège, il y avait une terrible omerta, et dont chaque autorité porte sa propre responsabilité. Il est fort probable que ces abus existaient également dans d'autres lieux d'éducation, la parole est entrain de se libérer.
-
- Dieu D'Interaldys
- Messages : 21747
- Enregistré le : 21 novembre 2015 16:20
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Si si les parents des ptits prêtrophiles , ces gamins lubriques qui agressent sexuellement ces pov’ curés si démunispapibilou a écrit : ↑24 mars 2025 18:27Qui aujourd'hui soutient les agresseurs ? Personne.Kelenner a écrit : ↑24 mars 2025 13:42 Justement non, beaucoup se rangent du côté des agresseurs. Des faits d’une telle gravité et d’une telle ampleur, étalés sur des décennies, n’auraient jamais pu se produire dans un établissement public. C’est bien parce que Betharram est un repaire de la bourgeoisie catholique locale que les autorités ont fermé les yeux.


- Kelenner
- Posteur DIVIN
- Messages : 18112
- Enregistré le : 05 juin 2013 09:03
Re: Violences au collège-lycée Bétharram : Bayrou dit n’avoir «jamais été informé» des dérives....
Énormément de monde au contraire. Tu es le premier à nier les faits ou à les minimiser ouvertement, ce qui revient au même. Le discours public va globalement dans ce sens. Ce type d’établissement est protégé au plus haut niveau, du fait qu’il accueille les rejetons de la bourgeoisie.papibilou a écrit : ↑24 mars 2025 18:27Qui aujourd'hui soutient les agresseurs ? Personne.Kelenner a écrit : ↑24 mars 2025 13:42 Justement non, beaucoup se rangent du côté des agresseurs. Des faits d’une telle gravité et d’une telle ampleur, étalés sur des décennies, n’auraient jamais pu se produire dans un établissement public. C’est bien parce que Betharram est un repaire de la bourgeoisie catholique locale que les autorités ont fermé les yeux.