Quelques centaines de «gilets jaunes» en France et à Genève
Par Le Figaro avec AFP Mis à jour le 31/08/2019 à 19:04 Publié le 31/08/2019 à 19:00
Quelques centaines de «gilets jaunes» ont de nouveau défilé samedi à Paris, Toulouse et Bordeaux pour l'«acte 42» de ce mouvement de contestation de la politique du gouvernement, ont constaté des journalistes de l'AFP.
À Paris, un cortège de quelques centaines de manifestants est parti de la place Gambetta, à l'est, peu avant 14h. Arrivé au pied du Sacré-Cœur, à Montmartre, il s'est dispersé dans le calme en fin d'après-midi. «Climat, emploi, retraites, même combat», «Urgence pour les urgences» : dans le défilé, les pancartes plaidaient pour une convergence des luttes en cette rentrée.
«La réforme des retraites peut évidemment fédérer contre elle», estiment Isabel et Nathalie, deux sœurs de 61 et 57 ans. Toutes deux croient à la promesse d'un «septembre noir» faite par les «gilets jaunes» au gouvernement. «C'est sûr et certain, ça va recommencer».
«Ce qui me fait tenir, c'est la conscience aiguë que Macron est en train de dépecer notre modèle social», explique Isabel, en dénonçant pêle-mêle le projet de privatisation d'Aéroports de Paris et les accords de libre-échange avec le Canada et le Japon.
À Toulouse, 100 à 150 «gilets jaunes» ont pris part à une manifestation dans le centre, entonnant leurs traditionnels chants anti-Macron. Jean-Pierre, 66 ans, chauffeur de poids-lourds à la retraite, dit revenir du G7 de Biarritz : «Avec 700 euros de retraite par mois, c'est normal que je sois encore là et j'y serai encore les semaines suivantes.»
À Bordeaux, une centaine de manifestants ont défilé dans le centre-ville. «Samedi prochain, ça va reprendre parce qu'il y a l'université d'été de LREM à Bordeaux», estime l'un d'eux, Pascal.
Environ 800 «gilets jaunes» se sont également rendus à Genève, en Suisse, pour dénoncer les violences policières et pour défendre le droit de manifester, indique l'agence de presse Keystone-ATS. Comme en février dernier, ils se sont rassemblés sur la place des Nations.
Plusieurs personnes se présentant comme victimes de la répression policière étaient présentes dans le cortège, comme par exemple David Breidenstein, grièvement blessé à l’œil gauche par un tir de LBD 40 en mars à Paris.
«Je suis fier d'être venu de Troyes (est de la France), je suis très heureux d'être là», a-t-il affirmé. «Je remercie surtout les Suisses de nous avoir accueillis comme ça parce que la police suisse nous respecte à mort, c'est un truc de fou», alors qu'«en France, c'est direct du matraquage».
Un cadeau pour la Haut-commissaire aux droits de l'Homme
Le secouriste qui avait pris en charge David Breidenstein en mars était également parmi les manifestants. Jean-Marie David, installé place des Nations où il a entamé une grève de la faim, avait un cadeau pour la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, dont les bureaux sont à Genève. «Je voulais lui montrer et lui donner un petit collier (auquel est accroché un projectile de LBD) si elle rencontre M. Macron, qu'elle puisse lui montrer avec quoi on tire sur le peuple français et sur les secouristes», a-t-il expliqué.
En mars, la Haut-Commissaire avait réclamé une «enquête approfondie» sur les violences policières qui se seraient produites pendant les manifestations de «gilets jaunes» depuis mi-novembre.
En début d'après-midi, ils avaient également tenté de constituer une chaîne humaine depuis la place des Nations en direction de Ferney-Voltaire (Ain), à la frontière suisse.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/quelq ... e-20190831
Plus que des actions de masse qui, comme on a pu le voir, donnent prétexte à un répression brutale, démultiplier des actions ciblées peut se révéler une meilleure stratégie
Le gouvernement, et les détracteurs du mouvement d'une façon générale, veulent à tout prix coller une image "modélisée" à l'ensemble des Gilets Jaunes alors qu'ils représentent presque toutes les catégories sociales, tous les corps de métiers oubliés de la politique actuelle, tous les objectifs visant le simple droit à la dignité humaine.
Désigner l'ennemi à abattre en considérant un périmètre délimité au seul mouvement des Gilets Jaunes est très réducteur, voire inconscient ... l'individualisme prévaut encore sur la convergence pour l'instant mais ce ne sera peut être pas toujours le cas