A quelques jours du 20e anniversaire du putsch manqué des conservateurs soviétiques, Mikhaïl Gorbatchev raconte lors d'un entretien dans le journal Rossiïskaïa Gazeta que les Etats-Unis l'avaient prévenu deux mois avant le coup d'Etat, lui révélant même les noms des putschistes.
« Bush [George Bush Snr, ndlr] m'a appelé. Il tenait cette information du maire de Moscou, Gavriil Popov », a indiqué le père de la perestroïka, ajoutant, en évoquant les putschistes, qui avaient tenté alors de prendre le pouvoir
par la force, au moment où le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev
était en vacances en Crimée (sud) :
« Je pensais qu'il fallait être idiot pour jouer son va-tout […] Mais malheureusement c'étaient des idiots. »
Il ajoute aussitôt :
« Et nous, nous étions des semi-idiots, y compris moi-même. J'étais épuisé. Je n'aurais pas dû partir en vacances. C'était une erreur. »
Soutenus par le chef du KGB, Vladimir Krioutchkov, et le ministre de la Défense, Dmitri Iazov, les putschistes avaient assuré que le président était « incapable d'assumer ses fonctions pour raisons de santé ».
Le 19 août, alors que Mikhaïl Gorbatchev est isolé dans sa villa de Crimée, avec son épouse Raïssa et sa famille, l'état d'urgence est décrété pour six mois.
Crise diplomatique
Washington et Londres expriment alors leur soutien à Boris Eltsine, président de la république soviétique de Russie à l'époque. L'Allemagne reste fidèle à Mikhaïl Gorbatchev. Quant à François Mitterrand, il « prend acte » dans un premier temps des déclarations des putschistes, une reconnaissance de fait qui lui sera reprochée par la suite.
Mais les putschistes manquent de détermination, ou leurs ordres ne sont pas exécutés, rappelle le journal Le Matin. Le 21, le putsch est défait. Le 22, Gorbatchev revient à Moscou, mais son pouvoir est chancelant face à Boris Eltsine.
Lors de cet entretien, Mikhaïl Gorbatchev se rappelle le caractère de Boris Eltsine :
« Il aimait le pouvoir, il était irascible et ambitieux […] J'aurais dû l'envoyer ambassadeur dans une république bananière pour qu'il y fume le narguilé. »
Il se révèle nostalgique de l'URSS, « où tout se mélangeait, la culture, l'éducation, les langues, l'économie ».
Les événements historiques de ce mois d'août 91 ont scellé le sort de l'Union soviétique qui sera finalement dissoute en décembre 1991.
« Gorby sur Eltsine :J'aurais dû l'envoyer fumer le narguilé
- tisiphoné
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Re: « Gorby sur Eltsine :J'aurais dû l'envoyer fumer le narguilé
L'Histoire, ça tient souvent à peu de choses....
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.
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