http://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/ ... rge/462314Chabal, dernière charge
A 36 ans et après 16 saisons au plus haut niveau (Bourgoin, équipe de France, Sale, Racing-Métro et Lyon), Sébastien Chabal, icône du rugby entre 2007 et 2012, met fin à sa carrière. Le premier «people» ovale a ouvert la voie l'hyper-médiatisation. Avec l'annonce de sa retraite, une page du rugby se tourne.
Il l’a annoncé, c’est fini ! La barbe la plus fameuse du rugby, tous continents confondus, ne touchera plus un ballon ovale en match officiel. A la fin de la saison de proD2, c’est-à-dire dimanche 11 mai en ce qui le concerne, l’homme des cavernes quittera les terrains, direction sa nouvelle vie.
Sébastien Chabal, disait Jean-Pierre Rives en 2011, se situe «entre l’homme des cavernes et Jésus-Christ». L’ancien flanker et capitaine du XV de France ajouta : «Il est en mission vis-à-vis des enfants du rugby. Chabal fait du bien à ce jeu. Il se comporte en équipier et ne déroge pas à ça, même s’il est devenu ce qu’on appelle une star. On a l’impression qu’il est joueur de rugby mais on s’aperçoit qu’il est davantage que ça.» Cette retraite annoncée, par certain qu’il faudra, concernant Chabal, conjuguer les verbes de Rives au passé.
Lui, c'est autre chose
Jean Prat, Lucien Mias, Walter Spanghero, Jo Maso, Jacques Fouroux et, plus près de nous, Jean-Pierre Rives, Serge Blanco, Philippe Sella et Frédéric Michalak furent de grands joueurs et même davantage, invités à l’Elysée, sur les plateaux télé, à la une des magazines people, voire dans les défilés de mode. Mais le phènomène Chabal, c’est encore autre chose.
Plus de vingt millions de pages vues sur internet pour le seul site You Tube, reconnaissance quasi planétaire exprimée par les réactions web après son plaquage dévastateur sur Masoe, en juin 2007. Du coup, lui le remplaçant, fut plébiscité par les annonceurs et les partenaires du XV de France. Bernard Laporte lui trouva alors une petite place pour qu'il dispute le Mondial organisé par la France.
Lancé par Bourgoin en 1998
Chabal restera à jamais l’icône de la ménagère de moins de cinquante ans, un produit d’appel, une tête de gondole, bref, tout ce qui pouvait, entre 2007 et 2012, donner du lustre au rugby. «Une bête de pub», dira Jacques Séguéla, spécialiste de la chose. Sacré en 2009 sportif français le plus célèbre, devant Manaudou, Mauresmo, Henry, Loeb et compagnie, il n’a pourtant jamais pleinement convaincu sur le terrain, mis à part son épisode anglais, à Sale, entre 2004 et 2009, mis sur orbite par PSA.
Chabal a découvert le rugby à 17 ans, à Beauvallon. Repéré par le flanker berjallien Alexandre Chazalet, il rejoindra Bourgoin en 1998, l’équipe de France en 2000, Sale en 2004, le Racing-Métro en 2009 et, viré, Lyon en 2012 pour y finir sa carrière. Le LOU sera en Top 14, la saison prochaine. Pas Chabal, le corps fatigué après 16 saisons au plus haut niveau, lui qui n’a jamais économisé ses charges, ses percussions, ses plaquages, ses emportements... D’autres aventures s’ouvrent à lui. Plus ou moins proches du rugby dont il fut, pile-poil, l’ambassadeur le plus percutant.
Palmarès :
Challenge Européen 2005 (avec Sale)
Champion d'Angleterre 2006 (avec Sale)
Champion de France de Pro D2 2014 (avec le LOU)
Vainqueur du Tournoi des 6 Nations en 2007 et 2010
62 sélections en Equipe de France entre 2000 et 2011