On parle aujourd’hui beaucoup plus ouvertement des problèmes de pannes sexuelles de ces messieurs. Et bien moins de l’absence de désir féminin, qui concernerait près de la moitié des Françaises. Enquête sur une dysfonction sexuelle qui fait désormais l’objet d’un livre co-signé par le sexologue Pascal de Sutter.
Ils sont restés ensemble douze ans. Durant les huit premières années, tout allait pour le mieux. Ils faisaient régulièrement l’amour (Monsieur avait de « gros besoins ») et étaient très complices. Peut-être trop. « Mon mari a fini par perdre son rôle d’amant pour endosser celui de meilleur ami », raconte Camille, 44 ans. Et ce qui devait arriver arriva : cette jolie quadragénaire a fini par rencontrer un autre homme. « Au début, je pensais que je pouvais vivre une aventure sans lendemain tout en préservant mon couple, mais au fil du temps, j’ai perdu tout désir pour mon époux que j’ai quitté pour mon amant », confie-t-elle.
Le psychiatre Jean-Paul Mialet, auteur de Sex Aequo, le quiproquo des sexes (Éd. Albin Michel), analyse : « Contrairement aux hommes qui regardent toutes les femmes avec concupiscence, une femme désire « son » compagnon. Lorsque ce désir s’éteint pour s’allumer ailleurs, c’est qu’il était noyé dans une multitude d’autres (avoir des enfants, un statut social,…) qui deviennent alors prioritaires. C’est en tous cas le signe que la relation n’est plus épanouissante. Le risque de tomber amoureux d’un autre est dès lors plus élevé. »
Contrairement à Johanna qui a transféré son désir d’un homme (le sien) vers un autre (son amant), certaines femmes perdent soudainement tout intérêt pour le sexe. On parle alors de désir sexuel hypoactif (DSH). Une situation que Françoise, productrice de 52 ans, a rencontrée juste après la naissance de son fils. « Durant les cinq mois qui ont suivi mon accouchement, ma libido était totalement en berne », se souvient-elle. Si l’arrivée d’un bébé justifie souvent la disparition temporaire du désir (Junior prenant alors toute la place) d’autres facteurs peuvent également jouer. En tête : la fatigue. « On pointe souvent du doigt la routine mais les journées des femmes sont tellement chargées, entre le travail, les enfants et les tâches ménagères, que le soir elles n’aspirent qu’à une chose : dormir ! » constate le professeur de sexologie, Pascal de Sutter. Selon lui, « de nombreuses études sérieuses indiquent qu'aujourd'hui, près de la moitié des Françaises affirment souffrir d'un manque de désir sexuel pour leur conjoint
"Ce n’est un problème que si c’est vécu douloureusement"
Fatigue, quotidien, survenue d’un deuxième enfant,… La liste est longue. Près d’une Française sur deux dirait adieu à la bagatelle pour l’une de ces raisons. « Si rien n’est fait pour l’endiguer, le DSH peut conduire à une détresse psychologique voire une dépression. Blessé, le partenaire peut, de son côté, se sentir rejeté et être tenté d’aller voir ailleurs », alerte-t-il.
Soucieux d’éviter ces conséquences, Pascal de Sutter a co-écrit, avec Valérie Doyen, Désir, roman sexo-informatif (1), qui vient de paraître chez Odile Jacob, dans la collection « Vivre mieux ». Le concept ? Un livre combinant l’évasion et le plaisir du roman couplé aux conseils et informations scientifiques d’un spécialiste. « Des études ont montré que ce format entraînait un taux de guérison plus élevé car les lectrices s’identifient à l’héroïne de l’histoire », justifie-t-il. Et la bonne nouvelle, c’est que l’héroïne s’en sort ! Gare cependant à toutes celles qui pensent qu’il suffit de lire consciencieusement cet ouvrage pour retrouver leur libido. « Cela demande beaucoup d’énergie », prévient le professeur en sexologie.
Il est important de faire renaître le désir en s’aménageant du temps
D’où cette question : ma sexualité est-elle une priorité ? « Je suis restée neuf ans avec le géniteur de mon fils. Pendant toutes ces années, j’ai mis mon désir entre parenthèses. Avoir des relations sexuelles ne m’intéressait pas. Ce n’est qu’après l’avoir quitté que j’ai ouvert la boîte de pandore ! » témoigne Clara, 57 ans. Une anecdote qui inspire ce commentaire à Pascal de Sutter : « L’absence de désir n’est un problème que si c’est vécu douloureusement. Certaines s’en accommodent très bien. Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait intervenir dans ce cas. » Si en revanche, c’est une souffrance, le spécialiste conseille de commencer par cesser de se trouver des excuses et agir. « Au bout d’un certain nombre d’années, le désir n’est plus aussi spontané. Il est donc important de l’entretenir ou de le faire renaître en s’aménageant du temps, en développant son univers fantasmatique et en cultivant son égocentrisme ! » Il a été démontré que les femmes qui s’occupent d’elles et de leur apparence, prennent du temps pour voir leurs copines, se font des cadeaux,… auraient en effet plus de désir que les autres. De là à se faire offrir par son chéri une paire d’escarpins aux talons vertigineux ou des sous-vêtements sexy au motif que c’est thérapeutique, il n’y a qu’un pas que le sexologue encourage vivement à franchir !
Ils sont restés ensemble douze ans. Durant les huit premières années, tout allait pour le mieux. Ils faisaient régulièrement l’amour (Monsieur avait de « gros besoins ») et étaient très complices. Peut-être trop. « Mon mari a fini par perdre son rôle d’amant pour endosser celui de meilleur ami », raconte Camille, 44 ans. Et ce qui devait arriver arriva : cette jolie quadragénaire a fini par rencontrer un autre homme. « Au début, je pensais que je pouvais vivre une aventure sans lendemain tout en préservant mon couple, mais au fil du temps, j’ai perdu tout désir pour mon époux que j’ai quitté pour mon amant », confie-t-elle.
Le psychiatre Jean-Paul Mialet, auteur de Sex Aequo, le quiproquo des sexes (Éd. Albin Michel), analyse : « Contrairement aux hommes qui regardent toutes les femmes avec concupiscence, une femme désire « son » compagnon. Lorsque ce désir s’éteint pour s’allumer ailleurs, c’est qu’il était noyé dans une multitude d’autres (avoir des enfants, un statut social,…) qui deviennent alors prioritaires. C’est en tous cas le signe que la relation n’est plus épanouissante. Le risque de tomber amoureux d’un autre est dès lors plus élevé. »
Contrairement à Johanna qui a transféré son désir d’un homme (le sien) vers un autre (son amant), certaines femmes perdent soudainement tout intérêt pour le sexe. On parle alors de désir sexuel hypoactif (DSH). Une situation que Françoise, productrice de 52 ans, a rencontrée juste après la naissance de son fils. « Durant les cinq mois qui ont suivi mon accouchement, ma libido était totalement en berne », se souvient-elle. Si l’arrivée d’un bébé justifie souvent la disparition temporaire du désir (Junior prenant alors toute la place) d’autres facteurs peuvent également jouer. En tête : la fatigue. « On pointe souvent du doigt la routine mais les journées des femmes sont tellement chargées, entre le travail, les enfants et les tâches ménagères, que le soir elles n’aspirent qu’à une chose : dormir ! » constate le professeur de sexologie, Pascal de Sutter. Selon lui, « de nombreuses études sérieuses indiquent qu'aujourd'hui, près de la moitié des Françaises affirment souffrir d'un manque de désir sexuel pour leur conjoint
"Ce n’est un problème que si c’est vécu douloureusement"
Fatigue, quotidien, survenue d’un deuxième enfant,… La liste est longue. Près d’une Française sur deux dirait adieu à la bagatelle pour l’une de ces raisons. « Si rien n’est fait pour l’endiguer, le DSH peut conduire à une détresse psychologique voire une dépression. Blessé, le partenaire peut, de son côté, se sentir rejeté et être tenté d’aller voir ailleurs », alerte-t-il.
Soucieux d’éviter ces conséquences, Pascal de Sutter a co-écrit, avec Valérie Doyen, Désir, roman sexo-informatif (1), qui vient de paraître chez Odile Jacob, dans la collection « Vivre mieux ». Le concept ? Un livre combinant l’évasion et le plaisir du roman couplé aux conseils et informations scientifiques d’un spécialiste. « Des études ont montré que ce format entraînait un taux de guérison plus élevé car les lectrices s’identifient à l’héroïne de l’histoire », justifie-t-il. Et la bonne nouvelle, c’est que l’héroïne s’en sort ! Gare cependant à toutes celles qui pensent qu’il suffit de lire consciencieusement cet ouvrage pour retrouver leur libido. « Cela demande beaucoup d’énergie », prévient le professeur en sexologie.
Il est important de faire renaître le désir en s’aménageant du temps
D’où cette question : ma sexualité est-elle une priorité ? « Je suis restée neuf ans avec le géniteur de mon fils. Pendant toutes ces années, j’ai mis mon désir entre parenthèses. Avoir des relations sexuelles ne m’intéressait pas. Ce n’est qu’après l’avoir quitté que j’ai ouvert la boîte de pandore ! » témoigne Clara, 57 ans. Une anecdote qui inspire ce commentaire à Pascal de Sutter : « L’absence de désir n’est un problème que si c’est vécu douloureusement. Certaines s’en accommodent très bien. Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait intervenir dans ce cas. » Si en revanche, c’est une souffrance, le spécialiste conseille de commencer par cesser de se trouver des excuses et agir. « Au bout d’un certain nombre d’années, le désir n’est plus aussi spontané. Il est donc important de l’entretenir ou de le faire renaître en s’aménageant du temps, en développant son univers fantasmatique et en cultivant son égocentrisme ! » Il a été démontré que les femmes qui s’occupent d’elles et de leur apparence, prennent du temps pour voir leurs copines, se font des cadeaux,… auraient en effet plus de désir que les autres. De là à se faire offrir par son chéri une paire d’escarpins aux talons vertigineux ou des sous-vêtements sexy au motif que c’est thérapeutique, il n’y a qu’un pas que le sexologue encourage vivement à franchir !