...............................................«C'est la crise»: Les influenceurs à la recherche de nouvelles sources de revenus.
Avec la chute des placements de produit,le business model des influenceurs s'effondre...Pour compenser cette perte de revenu,les stars des réseaux sociaux misent sur les prestations en boîte de nuit et sur la vente de photos de charme.
Source:Le Figaro.Combinaison de ski Dior pour ses vacances à Courchevel,acquisition d'une propriété à Dubaï, bolide rutilant pour se rendre en soirée, etc.Maeva Ghennam,influenceuse,exhibe son quotidien de luxe à ses trois millions d'abonnés sur Instagram.
Pendant dix ans, les likes et les abonnés s'enchaînent au même rythme que les partenariats de marque. À coups de stories hautement rémunérées, la star du petit écran se transforme en vitrine publicitaire pour ses millions d'abonnés. Et l'argent coule à flots. Un véritable conte de fées... du moins en apparence.
Selon plusieurs experts du secteur, l'ancienne candidate de téléréalité a vu ses revenus divisés par dix.
Comme Maeva Ghennam, les influenceurs ont connu le succès - et les millions - en quelques clics. Mais depuis un an, les paillettes ont laissé place aux arnaques, formations douteuses et autres produits dangereux pour la santé. La loi pour réguler le secteur, examinée par le Sénat, donne le coup de grâce.
La grande époque des partenariats est terminée. «C'est la fin d'un modèle»,tranche Jeff Lang,Youtubeur spécialisé dans la téléréalité.«En vendant tout et n'importe quoi, les influenceurs ont définitivement terni leur image et perdu la confiance de leurs abonnés.»
Les partenariats ne font plus vendre et les annonceurs revoient les salaires à la baisse. Cindy Reymond s'est lancée dans l'influence en 2020. À l’époque, les placements de produits atteignent des sommets. La mère de famille obtient 2 000 euros pour un post Instagram. «Maintenant, c'est la crise. Le chèque ne dépasse pas les 500 euros», déplore-t-elle.
«Pourtant, ma communauté est bien plus grande qu'avant.» D'autres stars d'Instagram, dotées de communautés de plusieurs millions d'abonnés, ont vu leur rémunération passer de 400 000 euros par mois à 40 000 euros, selon nos informations. Des sommes qui paraissent encore extravagantes...
Le booking,un retour en arrière:
Faute de revenus, «les influenceurs sont obligés de se réinventer», analyse Nisrine Boussarhane, consultante influence pour l'agence OTTA. «Ils recherchent de nouvelles sources de revenu... ou recyclent d'anciennes pratiques.»
Depuis plusieurs mois, beaucoup de stars du petit écran renouent avec les «bookings», ces apparitions en boîte de nuit contre rémunération. Dans une publication sur Instagram, Jazz Correira (4 millions d'abonnés) propose sa présence dans des discothèques en France. Tendance similaire chez Julien et Manon Tanti. Une vidéo les montre au VIP Ice à Saint-Savin, près de Lyon, le 10 mars.
«Il reste encore des trous dans le planning. Si vous êtes un restaurant, un coiffeur, un bowling, un karting, peu importe, n'hésitez pas !», chantonne la star aux trois millions de fans dans une vidéo sur Instagram.
«Depuis leur starification,les candidats trouvaient ça dégradant de se montrer en boîte»,relate Varruecos,blogueur spécialisé dans la téléréalité.«Ce retour en arrière,c'est une humiliation pour beaucoup d'influenceurs.Mais ils n'ont plus le choix s'ils veulent maintenir leur train de vie»,grince l'expert.
Après une pause de plusieurs mois - pour laisser derrière lui les scandales - Simon Castaldi a repris le booking. En octobre, le jeune homme de 23 ans animait une soirée au What's, à Caen. Il y a quelques semaines, le candidat a été aperçu enfilant un costume de mascotte lors d'une fête pour enfants. Les palmiers de Dubaï et les sacs de luxe paraissent bien loin.
Simon Castaldi facture entre 1 000 et 1 500 euros la prestation, en fonction de la durée. «C'est la moyenne, surtout avec la crise actuelle», se justifie-t-il. Car les montants réclamés par les influenceurs flambent. «Les cachets peuvent monter à 6 000 euros pour une soirée. Il y a dix ans, c'était 500 euros», chiffre le blogueur Varruecos. Mais proposer ses services sur les réseaux sociaux est loin d'être suffisant.
«Encore faut-il que des établissements soient prêts à les accueillir», rappelle l'expert. Car les influenceurs n'ont plus la même notoriété qu'il y a dix ans. Deux mois après sa publication sur Instagram, Jazz Correira n'a encore signé aucun contrat de booking.
100 000 euros par mois sur MYM:
Face à ce constat, certains influenceurs se tournent vers des solutions plus lucratifs pour arrondir leur fin de mois et créent des comptes sur Mym ou Only Fans. Moyennant un abonnement d'une dizaine d'euros, les internautes ont accès à des clichés privés souvent érotiques, et parfois pornographiques. Un business qui rapporte gros.
«Les montants atteignent rapidement 30 000 euros après quelques mois de présence», souligne JeffLang2Vip. Pour les plus connus, les sommes s'envolent. «Rien que le mois dernier, j'ai gagné plus de 100 000 euros sur la plateforme», avoue à demi-mot une candidate.
Sur MYM ou Onlyfans, l'abonnement n'est pas la seule source de revenu des créateurs. Les abonnés peuvent demander des photos et des vidéos exclusives contre de l'argent.
«On mise beaucoup sur les demandes de contenus privés », fait remarquer Amandine Pellissard. La mère de famille s'est lancée dans l'influence en 2020, après l'émission Familles nombreuses. Elle le reconnaît volontiers : «Mes revenus en avaient pris un coup ces derniers temps. Mais avec MYM, on gagne très très bien notre vie avec mon mari.»
Depuis décembre, les photos et vidéos sulfureuses du couple s'arrachent. Les prix varient d'une cinquantaine d'euros à 150 euros, selon la demande et la durée de la prestation. «Un abonné a déjà dépensé 2 000 euros en un week-end !», s'exclame la mère de famille.
Depuis sa reconversion, Amandine Pellisard a abandonné les émissions télé et les placements de produit. L'influenceuse envisage d'investir dans un studio pour filmer ses contenus de charme. «C'est le meilleur choix de notre vie », insiste-t-elle. Et surtout le plus lucratif.
https://www.lefigaro.fr/medias/c-est-la ... s-20230505