À partir de ce mardi et tout au long de l'été, cinq millions de flyers seront distribués par les policiers et gendarmes pour «rappeler à chacune et chacun les gestes à avoir lorsqu'on est témoin ou victime d'une agression».
Source:Le Figaro.Le ministre de l'Intérieur Gérarld Darmanin a annoncé le lancement d'une «grande opération pour la sécurité des femmes»: A partir de ce mardi 30 mai et tout au long de l'été, ce seront cinq millions de flyers qui seront distribués par les policiers et les gendarmes.
Ce document, distribué partout en France, s'inscrit dans la démarche «d'aller vers nos concitoyens». Le but est donc d'informer et «rappeler à chacune et chacun les gestes à avoir lorsqu'on est témoin ou victime d'une agression».
Son contenu est composé d'un QR code qui redirige vers le site masecurite.fr, un site du ministère de l'Intérieur pour signaler des faits et discuter avec les policiers et gendarmes 24h/24. Il explique également les démarches à suivre si vous êtes une victime ou témoin d'une agression.
Huit femmes sur dix ont peur de rentrer seules chez elles le soir:
Le rapport annuel du Haut-Commissariat à l'Égalité (HCE) a fait état cette année d'une situation «alarmante» sur le sexisme en France. Malgré une hausse en 2022 du budget dédié la lutte contre ces violences, le nombre et la gravité des actes à l'encontre des femmes augmentent.
Parmi les données avancées, neuf femmes interrogées sur dix affirment «anticiper les actes et les propos sexistes des hommes et adoptent des conduites d'évitement pour ne pas les subir».Cela concerne entre autres le fait de sortir et de faire des activités seules (55 %) ou de s'habiller comme elles le souhaitent (52 %). Par ailleurs, huit femmes sur dix ont peur de rentrer seules chez elles le soir.
Le rapport s'appuie notamment sur des enquêtes menées par Interstats,le service statistique ministériel de la sécurité intérieure.Il montre qu'en 2020,220.000 personnes ont été enregistrées comme victimes d'infractions sexistes par la police et la gendarmerie nationales soit 8% de plus qu'en 2019.La grande majorité des victimes sont des femmes, 86%, et 16% d'entre elles sont mineures.
Une autre enquête de ce service datant de 2022 pointe également une augmentation de 32% des violences sexuelles dans les transports en commun, soit la plus forte hausse parmi l'ensemble des atteintes enregistrées.
Il est intéressant de noter que le HCE met en évidence «un manque de confiance important de la part des personnes interrogées à l'égard des pouvoirs publics portant la lutte contre le sexisme et l'inefficacité des outils mis en place». On parle ici d'efforts «insuffisants» face à une situation qui s'aggrave.
De plus,l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (aujourd'hui rattaché à l'Insee) a montré que 78% des femmes interrogées entre 2011 et 2017 ne sont pas allées porter plainte après avoir subi des violences sexuelles. Parmi les raisons: les trois-quarts des affaires seraient classées sans suite.
https://www.lefigaro.fr/actualite-franc ... c-20230526