Bidon Bardella ?...C'est carrément une bonbonne !
Jordan Bardella est-il… bidon?…
EDITORIAL - Pour les Européennes, Jordan Bardella caracole en tête des sondages. Dans tous les sondages.
Pourtant, en grattant l’image très contrôlée du « phénomène » Bardella, force est de constater que le profil du « petit génie » s’assombrit.
À quelques semaines des élections européennes (le 9 juin prochain), les sondages, tous les sondages sans aucune exception, - peu importe l’institut - annoncent un triomphe du Rassemblement national. Trente points et plus alors que la liste « macroniste », elle, se « traîne » entre 16 et 18 %. Le « grand » discours d’Emmanuel Macron consacré à l’Europe est resté sans aucun effet, lettre morte, rien de moins rien de plus. Comme si le contexte politique et électoral était appelé à rester figé jusqu’au jour du scrutin. Comme si le triomphe de Jordan Bardella était acquis. C’est sans doute le cas.
Le « phénomène » Bardella éclaire pourtant de façon éclatante la perversité inhérente à la construction médiatique. Depuis quelques mois déjà, l’ensemble des médias, quelles que soient leurs sensibilités culturelles ou idéologiques, s’esbaudissent en stéréo du « talent » de ce « jeune homme » président du RN à 28 ans, d’origine italienne, natif de Seine-Saint-Denis. Une sorte de néomodèle qui cocherait toutes les (bonnes) cases dans un univers politique à la fois enkysté et décati.
On en arriverait presque à regretter que Jordan Bardella soit d’extrême droite avec toutes les tares, et elles sont nombreuses, liées à cet engagement d’adolescent, en particulier le racisme et la xénophobie.
Pourtant, cette « tache » originelle ne nuit pas à la construction d’une sorte de légende, celle d’un surdoué de la politique qui s’apprêterait à tout renverser et, d’abord, Marine Le Pen qu’il concurrencerait déjà pour l’épreuve présidentielle en 2027.
Le jeu de la dissimulation
Du Figaro à Libération sans négliger Le Point, on ébauche partout le portrait d’un surdoué de la politique, un as de la communication, capable croit-on de « traiter » la plupart des dossiers importants, insensible à la provocation puisque d’un imperturbable sang-froid, évitant tout impair, à l’exception d’un embarrassant « je ne sais pas » quand un journaliste « tordu » lui demande si, oui ou non, Jean-Marie Le Pen est antisémite… Sinon, il est parfait, Bardella. Parfait en effet, mais en partie dans le jeu, si courant et convenu en politique, de la dissimulation.
Parce que, à relire de près ses déclarations et interviews, il ne se mouille pas, ne se dévoile pas, ne prend aucun risque, dès lors qu’on lui demande d’aborder les principaux sujets qui tenaillent l’extrême droite et, malheureusement, une bonne partie de la société française.
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Il privilégie donc la discrétion sur les dossiers les plus chauds. La discrétion à 30 %, c’est confortable.
Mais cela ne durera qu’un temps. Quant à Marine Le Pen, elle surveille, y compris sa « chose », Jordan Bardella. Le double jeu et la guerre civile sont des pratiques si ancrées à l’extrême droite…
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