da capo a écrit : ↑16 mai 2024 20:36
Kelenner a écrit : ↑16 mai 2024 13:20
On observe pourtant tout le contraire depuis des décennies. Israël n’a jamais voulu la paix, sauf peut-être durant une courte décennie avec Rabin, avant que les extrémistes ne reprennent définitivement la main. Ils savent qu’ils disposent d’un avantage écrasant, et du soutien inconditionnel des USA. La paix, pour eux, signifierait des concessions -a minima renoncer intégralement aux territoires colonisés illégalement, probablement d’autres abandons de souveraineté voire le retour de certains réfugiés. Mais le rapport de force est tellement favorable qu’ils n’ont aucune raison de le souhaiter. La guerre permanente, pour Israël, ce sont certes quelques inconvénients, mais c’est surtout la raison d’être du pays et le meilleur moyen de préserver l’union sacrée a l’intérieur.
A contrario, les palestiniens ont tout à gagner à l’arrêt du conflit, même sur une base inéquitable.
Je ne pense pas que les Israëliens veuillent la guerre, mais sont dans l'obligation de maintenir un rapport de force militaire, car c'est pour eux une question de survie.
Mais l'opinion israëlienne n'est pas figée, elle évolue au fil des évènements et en toute logique, se radicalise lorsque l'État hébreu est harcelé par des tirs incessants de roquettes depuis le sud-Liban, des attentats contre des civils et des attaques comme celle du 07/10/23, cette dernière on le sait, n'avait d'autre but que de provoquer sa réaction contre le Hamas et donc Gaza afin de retourner l'opinion internationale contre Israël.
Mais qui en premier lieu veut entretenir une guerre permanente ?
Israël, ou bien ceux qui ont massacré 1200 civils et fait 250 otages ?
Si on y réfléchit un peu...
Le Hamas a besoin d'entretenir la guerre, c'est une évidence, pour des raisons qu'il est inutile de développer. Sans conflit, pas de Hamas.
Si véritablement les israéliens, dans leur majorité, souhaitaient la paix, ils pourraient l'obtenir très facilement, dans le rapport de force actuel. Avec quelques concessions assez indolores de leur point de vue, ils arriveraient assez aisément à convaincre les palestiniens, c'est ce qui a failli arriver à l'époque Rabin-Arafat. Leur suprématie militaire serait une garantie de sécurité largement suffisante, d'autant qu'avec un Etat palestinien viable, le conflit perdrait sa raison d'être.
Mais depuis l'assassinat de Rabin, il est évident que l'objectif a changé. Il n'est plus question de trouver un moyen de cohabiter en bon voisinage, mais de trouver la solution la plus efficace pour faire disparaître les palestiniens. Les israéliens votent et soutiennent massivement la colonisation illégale, qui leur coûté pourtant une fortune pour une poignée de fanatiques totalement allumés. Ils votent et soutiennent une politique basée sur le blocus de Gaza et le rejet de tout processus de paix. Ils soutiennent les crimes de guerre de Tsahal. Ils ont eu à de multiples reprises, au cours des 25 dernières années, la possibilité de changer de cap, ils ne l'ont jamais saisi, il faut en tirer les conclusions qui s'imposent.
A l'heure actuelle, il est effectivement difficile d'être optimiste à court terme, quand on recherche un règlement juste et pacifique au conflit, ce qui n'est PAS le cas de la plupart des populations locales. Israël s'est engagé dans une voie qui ne peut se terminer, de leur point de vue, que par l'annihilation presque total du parti adverse, un peu à la manière de ce que les américains ont fait avec les Indiens -les similitudes sont frappantes. Il faudrait des dirigeants avec une volonté politique incroyable pour renverser la tendance, car ça impliquerait aujourd'hui de renoncer au contrôle des Territoires, expulser des dizaines de milliers de colons par la force, tendre la main à des extrémistes religieux, ce qui semble impossible dans le contexte actuel. Il est plus probable que, d'ici 30 ou 50 ans, les palestiniens aient plus ou moins disparu de leur terre historique. Mais évidemment, il fau s'attendre à de multiples soubresauts avant d'atteindre cette conclusion, et inévitablement à de nouveaux attentats, probablement de plus en plus meurtriers et sauvages. C'est le prix que bon nombre d'israéliens semblent prêts à payer, manifestement, bien que cela me dépasse.