Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républicaines
- Corvo
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Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républicaines
Qu'en pense et qu'en dit le monde éducatif de ce forum ?...
Trois professeurs racontent comment le discours d’extrême droite s’est banalisé au sein du corps enseignant de leur collège ou leur lycée.
Propos sexistes, racistes, transphobes… S’ils restent minoritaires, ces discours gagnent aussi du terrain en salle des profs, portés par un climat politique plus radicalisé. Chez les enseignants, le vote pour l’extrême droite n’est plus anecdotique : il a bondi en quinze ans, en passant de 1 % à la présidentielle de 2007 à 25 % en 2022, selon une enquête du chercheur au CNRS Luc Rouban. Trois professeurs racontent à Libé leur inquiétude face à la banalisation de propos réactionnaires au sein de leur établissement.
«Une liste syndicale avec de vrais idéologues à l’intérieur»
Hugo, 24 ans, professeur d’histoire-géographie dans un lycée à Savigny-sur-Orge (Essonne)
«Il y a deux ans et demi, une liste syndicale de quatorze profs s’est présentée comme apolitique, mais on a très vite vu que plein de ses membres se rapprochaient d’un positionnement à droite, à l’extrême droite même. La deuxième année, ils étaient trente dans cette liste, avec quelques vrais idéologues à l’intérieur.
«Ça s’est traduit par des remises en cause d’actions comme pour la journée du 8 mars l’an dernier. Des élèves avaient mis des collages féministes sur les murs, c’était validé par l’administration, mais les profs de cette liste ont contesté ça en conseil d’administration. Le 17 mars, pour la journée de lutte contre les LGBTphobies, ils ont même retiré des affiches de l’Education nationale de lutte contre l’homophobie. Il y a des choses plus triviales encore. Dans le cadre de la semaine des langues, le chef cuisinier avait fait des petits panneaux pour expliquer d’où venaient les plats. Un midi, il y avait une chorba : il y était écrit que c’était un plat qu’on trouvait notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, traditionnellement servi pour rompre le jeûne. Les profs de cette liste ont dénoncé un entrisme musulman, c’est ridicule.
En salle des profs, toutes les listes syndicales ont des espaces d’affichages et sur le leur, il y avait des propos transphobes, sexistes sous la forme de longues litanies. Notre administration a fini par réagir, heureusement.
«Face à eux, je me suis battu de pied ferme avec quelques collègues pendant deux ans et, électoralement, ils ont bien reculé, ils sont vingt maintenant. On a tout fait pour mobiliser les collègues moins politisés, pour qu’ils prennent la mesure de cette menace, par le biais d’AG, d’heures syndicales, de contre-affichages. J’y ai laissé des plumes parce que j’étais une bonne cible pour eux en tant que prof d’histoire-géo et queer. J’avais droit à des attaques personnelles.»
«On est juste sidérés par certains propos»
Agathe (1), 40 ans, professeure de français dans un collège de la région Occitanie
«Si le RN arrive au pouvoir en France, j’ai des collègues prêts à suivre les instructions. Dans mon collège, trois d’entre eux tiennent de plus en plus ouvertement un discours d’extrême droite. Ils nous ont déjà dit que des médias comme France Inter et le Monde véhiculaient des fake news sur Trump. Ils tiennent des propos sexistes, parfois racistes ou homophobes, transphobes. Pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, le principal a proposé une heure de vie de classe sur l’égalité filles-garçons et l’un de ces trois collègues a répondu ne pas vouloir organiser de débat là-dessus, en expliquant en avoir marre qu’on considère toujours les femmes comme des victimes. Il estime que les femmes doivent agir sans se faire remarquer et que les garçons ne peuvent plus draguer. Il est pourtant professeur d’histoire-géo et d’enseignement moral et civique ! C’est donc son devoir de transmettre ces valeurs d’égalité.
«On connaissait les positions de ces profs mais ils font bloc désormais et il y a de moins en moins de personnes pour leur tenir tête. Parce qu’on a souvent peu de temps en salle des profs pour se lancer dans un débat politique, qu’on n’est pas toujours préparé à argumenter ou qu’on est juste sidérés par certains de leurs propos. Je me demande si certains collègues ne commencent pas à partager leurs opinions. Ils adhèrent à des discours antiféministes, sécuritaires, critiques de l’écologie – en reprenant l’expression «écologie punitive» par exemple. Pour beaucoup, quand des élèves se traitent de “PD”, ce n’est pas homophobe.»
«Ce sont toujours les élèves issus de l’immigration qui prennent»
Yaid (1), 47 ans, prof de lettres et d’histoire-géographie dans un lycée professionnel à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
«J’ai senti une bascule au moment des gilets jaunes, à l’automne 2018. Depuis, des profs de mon lycée ont une parole raciste décomplexée, radicale, à mille lieues des valeurs républicaines. C’est complètement aberrant dans une profession comme la nôtre qui doit apprendre la tolérance aux élèves. Un collègue m’a déjà balancé que le multiculturalisme avait échoué et qu’il fallait retrouver des classes à dominante blanche.
«Dans une salle informatique, un collègue regardait un jour la vidéo d’une classe parisienne avec des élèves qui foutaient le bordel et beaucoup étaient issus de l’immigration. Il s’est tourné vers moi alors qu’il y avait d’autres profs, et m’a pris à partie juste parce que je suis issu de l’immigration, en disant : “Tu trouves ça normal ? Ce sont des sauvages.”
«Face à ça, je prends sur moi, par peur de mal réagir. Mais je garde une rancœur mauvaise. Ça me fait surtout mal de voir que ces profs racistes s’en prennent à des élèves issus de l’immigration. Quand leur classe déborde, ce sont toujours eux qui prennent et au moindre faux pas, ils peuvent être virés et ils se retrouvent après en décrochage scolaire. A côté de ça, on a aussi des classes avec des élèves qui ont un discours raciste et LGBTphobe, assumé devant les profs. Ça aussi, c’est très dur.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.
https://www.liberation.fr/societe/educa ... ASGAX6PT4/
Trois professeurs racontent comment le discours d’extrême droite s’est banalisé au sein du corps enseignant de leur collège ou leur lycée.
Propos sexistes, racistes, transphobes… S’ils restent minoritaires, ces discours gagnent aussi du terrain en salle des profs, portés par un climat politique plus radicalisé. Chez les enseignants, le vote pour l’extrême droite n’est plus anecdotique : il a bondi en quinze ans, en passant de 1 % à la présidentielle de 2007 à 25 % en 2022, selon une enquête du chercheur au CNRS Luc Rouban. Trois professeurs racontent à Libé leur inquiétude face à la banalisation de propos réactionnaires au sein de leur établissement.
«Une liste syndicale avec de vrais idéologues à l’intérieur»
Hugo, 24 ans, professeur d’histoire-géographie dans un lycée à Savigny-sur-Orge (Essonne)
«Il y a deux ans et demi, une liste syndicale de quatorze profs s’est présentée comme apolitique, mais on a très vite vu que plein de ses membres se rapprochaient d’un positionnement à droite, à l’extrême droite même. La deuxième année, ils étaient trente dans cette liste, avec quelques vrais idéologues à l’intérieur.
«Ça s’est traduit par des remises en cause d’actions comme pour la journée du 8 mars l’an dernier. Des élèves avaient mis des collages féministes sur les murs, c’était validé par l’administration, mais les profs de cette liste ont contesté ça en conseil d’administration. Le 17 mars, pour la journée de lutte contre les LGBTphobies, ils ont même retiré des affiches de l’Education nationale de lutte contre l’homophobie. Il y a des choses plus triviales encore. Dans le cadre de la semaine des langues, le chef cuisinier avait fait des petits panneaux pour expliquer d’où venaient les plats. Un midi, il y avait une chorba : il y était écrit que c’était un plat qu’on trouvait notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, traditionnellement servi pour rompre le jeûne. Les profs de cette liste ont dénoncé un entrisme musulman, c’est ridicule.
En salle des profs, toutes les listes syndicales ont des espaces d’affichages et sur le leur, il y avait des propos transphobes, sexistes sous la forme de longues litanies. Notre administration a fini par réagir, heureusement.
«Face à eux, je me suis battu de pied ferme avec quelques collègues pendant deux ans et, électoralement, ils ont bien reculé, ils sont vingt maintenant. On a tout fait pour mobiliser les collègues moins politisés, pour qu’ils prennent la mesure de cette menace, par le biais d’AG, d’heures syndicales, de contre-affichages. J’y ai laissé des plumes parce que j’étais une bonne cible pour eux en tant que prof d’histoire-géo et queer. J’avais droit à des attaques personnelles.»
«On est juste sidérés par certains propos»
Agathe (1), 40 ans, professeure de français dans un collège de la région Occitanie
«Si le RN arrive au pouvoir en France, j’ai des collègues prêts à suivre les instructions. Dans mon collège, trois d’entre eux tiennent de plus en plus ouvertement un discours d’extrême droite. Ils nous ont déjà dit que des médias comme France Inter et le Monde véhiculaient des fake news sur Trump. Ils tiennent des propos sexistes, parfois racistes ou homophobes, transphobes. Pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, le principal a proposé une heure de vie de classe sur l’égalité filles-garçons et l’un de ces trois collègues a répondu ne pas vouloir organiser de débat là-dessus, en expliquant en avoir marre qu’on considère toujours les femmes comme des victimes. Il estime que les femmes doivent agir sans se faire remarquer et que les garçons ne peuvent plus draguer. Il est pourtant professeur d’histoire-géo et d’enseignement moral et civique ! C’est donc son devoir de transmettre ces valeurs d’égalité.
«On connaissait les positions de ces profs mais ils font bloc désormais et il y a de moins en moins de personnes pour leur tenir tête. Parce qu’on a souvent peu de temps en salle des profs pour se lancer dans un débat politique, qu’on n’est pas toujours préparé à argumenter ou qu’on est juste sidérés par certains de leurs propos. Je me demande si certains collègues ne commencent pas à partager leurs opinions. Ils adhèrent à des discours antiféministes, sécuritaires, critiques de l’écologie – en reprenant l’expression «écologie punitive» par exemple. Pour beaucoup, quand des élèves se traitent de “PD”, ce n’est pas homophobe.»
«Ce sont toujours les élèves issus de l’immigration qui prennent»
Yaid (1), 47 ans, prof de lettres et d’histoire-géographie dans un lycée professionnel à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
«J’ai senti une bascule au moment des gilets jaunes, à l’automne 2018. Depuis, des profs de mon lycée ont une parole raciste décomplexée, radicale, à mille lieues des valeurs républicaines. C’est complètement aberrant dans une profession comme la nôtre qui doit apprendre la tolérance aux élèves. Un collègue m’a déjà balancé que le multiculturalisme avait échoué et qu’il fallait retrouver des classes à dominante blanche.
«Dans une salle informatique, un collègue regardait un jour la vidéo d’une classe parisienne avec des élèves qui foutaient le bordel et beaucoup étaient issus de l’immigration. Il s’est tourné vers moi alors qu’il y avait d’autres profs, et m’a pris à partie juste parce que je suis issu de l’immigration, en disant : “Tu trouves ça normal ? Ce sont des sauvages.”
«Face à ça, je prends sur moi, par peur de mal réagir. Mais je garde une rancœur mauvaise. Ça me fait surtout mal de voir que ces profs racistes s’en prennent à des élèves issus de l’immigration. Quand leur classe déborde, ce sont toujours eux qui prennent et au moindre faux pas, ils peuvent être virés et ils se retrouvent après en décrochage scolaire. A côté de ça, on a aussi des classes avec des élèves qui ont un discours raciste et LGBTphobe, assumé devant les profs. Ça aussi, c’est très dur.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
La situation a de quoi énerver Libé j'en conviens. Les petits profs hussards de la République n'acceptent plus de se faire chahuter, malmener, cracher dessus , et parfois assassiner, de quoi dècontenancer les journaleux d'EG.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Un peu ras le bol de prendre Libé comme une source de vérité !
- mic43121
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Les prof ont même vu l'un d'entre-eux ""perdre la tête"" ..ils s'en souviennent . 

La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
- le chimple
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Corvo a écrit : ↑26 avril 2025 07:46 Qu'en pense et qu'en dit le monde éducatif de ce forum ?...
Trois professeurs racontent comment le discours d’extrême droite s’est banalisé au sein du corps enseignant de leur collège ou leur lycée.
Propos sexistes, racistes, transphobes… S’ils restent minoritaires, ces discours gagnent aussi du terrain en salle des profs, portés par un climat politique plus radicalisé. Chez les enseignants, le vote pour l’extrême droite n’est plus anecdotique : il a bondi en quinze ans, en passant de 1 % à la présidentielle de 2007 à 25 % en 2022, selon une enquête du chercheur au CNRS Luc Rouban. Trois professeurs racontent à Libé leur inquiétude face à la banalisation de propos réactionnaires au sein de leur établissement.
«Une liste syndicale avec de vrais idéologues à l’intérieur»
Hugo, 24 ans, professeur d’histoire-géographie dans un lycée à Savigny-sur-Orge (Essonne)
«Il y a deux ans et demi, une liste syndicale de quatorze profs s’est présentée comme apolitique, mais on a très vite vu que plein de ses membres se rapprochaient d’un positionnement à droite, à l’extrême droite même. La deuxième année, ils étaient trente dans cette liste, avec quelques vrais idéologues à l’intérieur.
«Ça s’est traduit par des remises en cause d’actions comme pour la journée du 8 mars l’an dernier. Des élèves avaient mis des collages féministes sur les murs, c’était validé par l’administration, mais les profs de cette liste ont contesté ça en conseil d’administration. Le 17 mars, pour la journée de lutte contre les LGBTphobies, ils ont même retiré des affiches de l’Education nationale de lutte contre l’homophobie. Il y a des choses plus triviales encore. Dans le cadre de la semaine des langues, le chef cuisinier avait fait des petits panneaux pour expliquer d’où venaient les plats. Un midi, il y avait une chorba : il y était écrit que c’était un plat qu’on trouvait notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, traditionnellement servi pour rompre le jeûne. Les profs de cette liste ont dénoncé un entrisme musulman, c’est ridicule.
En salle des profs, toutes les listes syndicales ont des espaces d’affichages et sur le leur, il y avait des propos transphobes, sexistes sous la forme de longues litanies. Notre administration a fini par réagir, heureusement.
«Face à eux, je me suis battu de pied ferme avec quelques collègues pendant deux ans et, électoralement, ils ont bien reculé, ils sont vingt maintenant. On a tout fait pour mobiliser les collègues moins politisés, pour qu’ils prennent la mesure de cette menace, par le biais d’AG, d’heures syndicales, de contre-affichages. J’y ai laissé des plumes parce que j’étais une bonne cible pour eux en tant que prof d’histoire-géo et queer. J’avais droit à des attaques personnelles.»
«On est juste sidérés par certains propos»
Agathe (1), 40 ans, professeure de français dans un collège de la région Occitanie
«Si le RN arrive au pouvoir en France, j’ai des collègues prêts à suivre les instructions. Dans mon collège, trois d’entre eux tiennent de plus en plus ouvertement un discours d’extrême droite. Ils nous ont déjà dit que des médias comme France Inter et le Monde véhiculaient des fake news sur Trump. Ils tiennent des propos sexistes, parfois racistes ou homophobes, transphobes. Pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, le principal a proposé une heure de vie de classe sur l’égalité filles-garçons et l’un de ces trois collègues a répondu ne pas vouloir organiser de débat là-dessus, en expliquant en avoir marre qu’on considère toujours les femmes comme des victimes. Il estime que les femmes doivent agir sans se faire remarquer et que les garçons ne peuvent plus draguer. Il est pourtant professeur d’histoire-géo et d’enseignement moral et civique ! C’est donc son devoir de transmettre ces valeurs d’égalité.
«On connaissait les positions de ces profs mais ils font bloc désormais et il y a de moins en moins de personnes pour leur tenir tête. Parce qu’on a souvent peu de temps en salle des profs pour se lancer dans un débat politique, qu’on n’est pas toujours préparé à argumenter ou qu’on est juste sidérés par certains de leurs propos. Je me demande si certains collègues ne commencent pas à partager leurs opinions. Ils adhèrent à des discours antiféministes, sécuritaires, critiques de l’écologie – en reprenant l’expression «écologie punitive» par exemple. Pour beaucoup, quand des élèves se traitent de “PD”, ce n’est pas homophobe.»
«Ce sont toujours les élèves issus de l’immigration qui prennent»
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«J’ai senti une bascule au moment des gilets jaunes, à l’automne 2018. Depuis, des profs de mon lycée ont une parole raciste décomplexée, radicale, à mille lieues des valeurs républicaines. C’est complètement aberrant dans une profession comme la nôtre qui doit apprendre la tolérance aux élèves. Un collègue m’a déjà balancé que le multiculturalisme avait échoué et qu’il fallait retrouver des classes à dominante blanche.
«Dans une salle informatique, un collègue regardait un jour la vidéo d’une classe parisienne avec des élèves qui foutaient le bordel et beaucoup étaient issus de l’immigration. Il s’est tourné vers moi alors qu’il y avait d’autres profs, et m’a pris à partie juste parce que je suis issu de l’immigration, en disant : “Tu trouves ça normal ? Ce sont des sauvages.”
«Face à ça, je prends sur moi, par peur de mal réagir. Mais je garde une rancœur mauvaise. Ça me fait surtout mal de voir que ces profs racistes s’en prennent à des élèves issus de l’immigration. Quand leur classe déborde, ce sont toujours eux qui prennent et au moindre faux pas, ils peuvent être virés et ils se retrouvent après en décrochage scolaire. A côté de ça, on a aussi des classes avec des élèves qui ont un discours raciste et LGBTphobe, assumé devant les profs. Ça aussi, c’est très dur.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.
https://www.liberation.fr/societe/educa ... ASGAX6PT4/
Et oui , malgré les " testiculations " de Libé et autres , les profs du public font comme ont fait les ouvriers , ils quittent progressivement l'idéologie de gauche qui se moquent d'eux et les ont mis là ou ils sont ..
Des profs d'extrême droite dans le privé , c'est inadmissible , comme il est aussi inadmissible que des juges aient retoqué le non financement d'une école coranique dans le Nord , dans laquelle il ne doit pas y avoir que du laïque !
...C'est curieux chez les marins , le besoin de faire des phrases ...
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
le chimple a écrit : ↑26 avril 2025 12:44Corvo a écrit : ↑26 avril 2025 07:46 Qu'en pense et qu'en dit le monde éducatif de ce forum ?...
Trois professeurs racontent comment le discours d’extrême droite s’est banalisé au sein du corps enseignant de leur collège ou leur lycée.
Propos sexistes, racistes, transphobes… S’ils restent minoritaires, ces discours gagnent aussi du terrain en salle des profs, portés par un climat politique plus radicalisé. Chez les enseignants, le vote pour l’extrême droite n’est plus anecdotique : il a bondi en quinze ans, en passant de 1 % à la présidentielle de 2007 à 25 % en 2022, selon une enquête du chercheur au CNRS Luc Rouban. Trois professeurs racontent à Libé leur inquiétude face à la banalisation de propos réactionnaires au sein de leur établissement.
«Une liste syndicale avec de vrais idéologues à l’intérieur»
Hugo, 24 ans, professeur d’histoire-géographie dans un lycée à Savigny-sur-Orge (Essonne)
«Il y a deux ans et demi, une liste syndicale de quatorze profs s’est présentée comme apolitique, mais on a très vite vu que plein de ses membres se rapprochaient d’un positionnement à droite, à l’extrême droite même. La deuxième année, ils étaient trente dans cette liste, avec quelques vrais idéologues à l’intérieur.
«Ça s’est traduit par des remises en cause d’actions comme pour la journée du 8 mars l’an dernier. Des élèves avaient mis des collages féministes sur les murs, c’était validé par l’administration, mais les profs de cette liste ont contesté ça en conseil d’administration. Le 17 mars, pour la journée de lutte contre les LGBTphobies, ils ont même retiré des affiches de l’Education nationale de lutte contre l’homophobie. Il y a des choses plus triviales encore. Dans le cadre de la semaine des langues, le chef cuisinier avait fait des petits panneaux pour expliquer d’où venaient les plats. Un midi, il y avait une chorba : il y était écrit que c’était un plat qu’on trouvait notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, traditionnellement servi pour rompre le jeûne. Les profs de cette liste ont dénoncé un entrisme musulman, c’est ridicule.
En salle des profs, toutes les listes syndicales ont des espaces d’affichages et sur le leur, il y avait des propos transphobes, sexistes sous la forme de longues litanies. Notre administration a fini par réagir, heureusement.
«Face à eux, je me suis battu de pied ferme avec quelques collègues pendant deux ans et, électoralement, ils ont bien reculé, ils sont vingt maintenant. On a tout fait pour mobiliser les collègues moins politisés, pour qu’ils prennent la mesure de cette menace, par le biais d’AG, d’heures syndicales, de contre-affichages. J’y ai laissé des plumes parce que j’étais une bonne cible pour eux en tant que prof d’histoire-géo et queer. J’avais droit à des attaques personnelles.»
«On est juste sidérés par certains propos»
Agathe (1), 40 ans, professeure de français dans un collège de la région Occitanie
«Si le RN arrive au pouvoir en France, j’ai des collègues prêts à suivre les instructions. Dans mon collège, trois d’entre eux tiennent de plus en plus ouvertement un discours d’extrême droite. Ils nous ont déjà dit que des médias comme France Inter et le Monde véhiculaient des fake news sur Trump. Ils tiennent des propos sexistes, parfois racistes ou homophobes, transphobes. Pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, le principal a proposé une heure de vie de classe sur l’égalité filles-garçons et l’un de ces trois collègues a répondu ne pas vouloir organiser de débat là-dessus, en expliquant en avoir marre qu’on considère toujours les femmes comme des victimes. Il estime que les femmes doivent agir sans se faire remarquer et que les garçons ne peuvent plus draguer. Il est pourtant professeur d’histoire-géo et d’enseignement moral et civique ! C’est donc son devoir de transmettre ces valeurs d’égalité.
«On connaissait les positions de ces profs mais ils font bloc désormais et il y a de moins en moins de personnes pour leur tenir tête. Parce qu’on a souvent peu de temps en salle des profs pour se lancer dans un débat politique, qu’on n’est pas toujours préparé à argumenter ou qu’on est juste sidérés par certains de leurs propos. Je me demande si certains collègues ne commencent pas à partager leurs opinions. Ils adhèrent à des discours antiféministes, sécuritaires, critiques de l’écologie – en reprenant l’expression «écologie punitive» par exemple. Pour beaucoup, quand des élèves se traitent de “PD”, ce n’est pas homophobe.»
«Ce sont toujours les élèves issus de l’immigration qui prennent»
Yaid (1), 47 ans, prof de lettres et d’histoire-géographie dans un lycée professionnel à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
«J’ai senti une bascule au moment des gilets jaunes, à l’automne 2018. Depuis, des profs de mon lycée ont une parole raciste décomplexée, radicale, à mille lieues des valeurs républicaines. C’est complètement aberrant dans une profession comme la nôtre qui doit apprendre la tolérance aux élèves. Un collègue m’a déjà balancé que le multiculturalisme avait échoué et qu’il fallait retrouver des classes à dominante blanche.
«Dans une salle informatique, un collègue regardait un jour la vidéo d’une classe parisienne avec des élèves qui foutaient le bordel et beaucoup étaient issus de l’immigration. Il s’est tourné vers moi alors qu’il y avait d’autres profs, et m’a pris à partie juste parce que je suis issu de l’immigration, en disant : “Tu trouves ça normal ? Ce sont des sauvages.”
«Face à ça, je prends sur moi, par peur de mal réagir. Mais je garde une rancœur mauvaise. Ça me fait surtout mal de voir que ces profs racistes s’en prennent à des élèves issus de l’immigration. Quand leur classe déborde, ce sont toujours eux qui prennent et au moindre faux pas, ils peuvent être virés et ils se retrouvent après en décrochage scolaire. A côté de ça, on a aussi des classes avec des élèves qui ont un discours raciste et LGBTphobe, assumé devant les profs. Ça aussi, c’est très dur.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.
https://www.liberation.fr/societe/educa ... ASGAX6PT4/
Et oui , malgré les " testiculations " de Libé et autres , les profs du public font comme ont fait les ouvriers , ils quittent progressivement l'idéologie de gauche qui se moquent d'eux et les ont mis là ou ils sont ..
Des profs d'extrême droite dans le privé , c'est inadmissible , comme il est aussi inadmissible que des juges aient retoqué le non financement d'une école coranique dans le Nord , dans laquelle il ne doit pas y avoir que du laïque !
Et si l’extrême droite prenait le pouvoir…
Actant la défaite de son parti, Renaissance, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et un nouveau passage aux urnes dans moins de trois semaines pour élire de nouveaux députés. L’occasion pour le Café pédagogique de revenir sur le programme de Marine Le Pen, alors candidate à la présidence.
Dans le programme du parti d’extrême droite, l’école est le lieu de la bataille idéologique : vision passéiste et rétrograde, lutte contre le wokisme, mis au pas des enseignants et enseignantes, retour de l’autorité, fin du collège unique…
https://cafepedagogique.net/2024/06/11/ ... e-pouvoir/
Mais vous avez parfaitement le droit d'aimer ça.
- le chimple
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Non , Corvo , je n'aime pas ça , loin s'en faut !Corvo a écrit : ↑26 avril 2025 13:43le chimple a écrit : ↑26 avril 2025 12:44
Et oui , malgré les " testiculations " de Libé et autres , les profs du public font comme ont fait les ouvriers , ils quittent progressivement l'idéologie de gauche qui se moquent d'eux et les ont mis là ou ils sont ..
Des profs d'extrême droite dans le privé , c'est inadmissible , comme il est aussi inadmissible que des juges aient retoqué le non financement d'une école coranique dans le Nord , dans laquelle il ne doit pas y avoir que du laïque !
Et si l’extrême droite prenait le pouvoir…
Actant la défaite de son parti, Renaissance, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et un nouveau passage aux urnes dans moins de trois semaines pour élire de nouveaux députés. L’occasion pour le Café pédagogique de revenir sur le programme de Marine Le Pen, alors candidate à la présidence.
Dans le programme du parti d’extrême droite, l’école est le lieu de la bataille idéologique : vision passéiste et rétrograde, lutte contre le wokisme, mis au pas des enseignants et enseignantes, retour de l’autorité, fin du collège unique…
https://cafepedagogique.net/2024/06/11/ ... e-pouvoir/
Mais vous avez parfaitement le droit d'aimer ça.
Mais j'ose affirmer ouvertement que si la gauche a pesé sur l'enseignement public et pas dans la meilleure des raisons , aujourd'hui , ce n'est pas des méfaits de l'extrême droite dont il faut s'inquiéter , ce qui est marginal , c'est bien de l'extrême gauche ( il, y a peu , 4 connards d'extrême gauche ont fait irruption dans un amphi et ont viré le prof , impunément avec quasi les compliments , tout du moins les excuses de la directrice ) et des frères musulmans qui gagnent du terrain .
Normal , pas de réactions fermes !
L'extrême droite risque de prendre le pouvoir si la gauche ( les mâles dominants ) devient de moins en moins crédible et s'accroche à des visions envers l'islam pacifique !
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- da capo
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Si certains voulaient s'attaquer à la liberté et à la diversité des opinions dans un corps enseignant traditionnellement acquis à la gauche, ils ne s'y prendraient pas autrement.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin
Hölderlin
-
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Il y a 850 000 enseignants et 60 000 établissements scolaires et libé ( et Corvo) voudrait nous dire quoi avec un exemple à Savigny sur Orge et un autre à Saint Malo ? Que certains profs on évolué vers un vote à droite ? Mais pourquoi les enseignants se conduiraient ils différemment d'une grande partie de nos concitoyens ?
Peut-être que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Mais si libé voulait s'en donner la peine ils trouveraient sans peine des établissements scolaires avec des exemples inverses, exemples qui ne prouveraient pas plus d'ailleurs.
Peut-être que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Mais si libé voulait s'en donner la peine ils trouveraient sans peine des établissements scolaires avec des exemples inverses, exemples qui ne prouveraient pas plus d'ailleurs.
- Mesoke
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
En effet ce sont juste quelques témoignages. Mais à propos d'un "fait" (tiré d'un sondage, d'où les guillemets) sur l'augmentation du nombre de fans du RN parmi les profs, et sur une possible libération de la parole.
Mais, donc, ça n'est pas une enquête sociologique, juste quelques rares témoignages dont on ne connait pas la représentativité réelle.
Mais, donc, ça n'est pas une enquête sociologique, juste quelques rares témoignages dont on ne connait pas la représentativité réelle.
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Bon après on va pas engueuler Corvo pour nous annoncer d'avantage de pluralité dans le corps enseignant 
Après souvenons nous de ça " publication de sondages & statistiques , certainement les formes les plus élaborées du mensonge "

Après souvenons nous de ça " publication de sondages & statistiques , certainement les formes les plus élaborées du mensonge "

- Corvo
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Je ne veux rien "vous dire" d'où mon questionnement :papibilou a écrit : ↑26 avril 2025 16:31 Il y a 850 000 enseignants et 60 000 établissements scolaires et libé ( et Corvo) voudrait nous dire quoi avec un exemple à Savigny sur Orge et un autre à Saint Malo ? Que certains profs on évolué vers un vote à droite ? Mais pourquoi les enseignants se conduiraient ils différemment d'une grande partie de nos concitoyens ?
Peut-être que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Mais si libé voulait s'en donner la peine ils trouveraient sans peine des établissements scolaires avec des exemples inverses, exemples qui ne prouveraient pas plus d'ailleurs.
Qu'en pense et qu'en dit le monde éducatif de ce forum ?...
- Corvo
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Cartographie de l’extrême droite et de l’éducation


https://www.questionsdeclasses.org/cart ... education/


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- Corvo
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Re: Extrême droite : dans les écoles, «des profs ont une parole raciste décomplexée à mille lieues des valeurs républica
Aucune reconnaissance...Pffffftttt...