Les Républicains ont tenu leur meeting de lancement de campagne pour les élections européennes ce mardi, à Caen. Forts de sondages en hausse, ils se glissent dans les habits du challenger du scrutin.
Source:Le Parisien.
La campagne européenne des Républicains (LR) aurait dû être lancée à Nîmes, il y a une semaine, là où Nicolas Sarkozy avait donné le coup d’envoi de celle, victorieuse, de l’UMP en 2009. Incendie de Notre-Dame oblige, le parti de Laurent Wauquiez a dû faire l’économie de ce symbole. Et s’est plutôt élancé dans la bataille électorale à proximité des plages du Débarquement, à Caen (Calvados). Avec un autre président, celui de la région Normandie, le centriste et allié de LR, Hervé Morin.
Quelque 700 chaises ont été installées au centre des Congrès de la capitale normande, des drapeaux européens et tricolores déposés sur chacune. Dans la salle, comme à chaque meeting des Républicains, la moyenne d’âge est élevée. Plusieurs cadres du parti ont fait le déplacement, à l’image du président du Sénat Gérard Larcher, pourtant parmi les plus réticents quand circulait le nom de François-Xavier Bellamy pour prendre la tête de liste LR. Le parti, meurtri par ses défaites à toutes les dernières élections nationales, doit serrer les rangs. « Nous devons nous rassembler, c’est le préambule nécessaire à d’autres reconquêtes », insiste le patron de la chambre haute, avant de laisser le pupitre au jeune élu versaillais.
Un parallèle entre Notre-Dame et l’Europe:
François-Xavier Bellamy, présenté au micro comme une « divine surprise » pour les Républicains (plutôt maladroit quand on se souvient que l’expression était de Maurras, saluant l’arrivée au pouvoir de Pétain en 1940), se répand en politesses. Dans son style, plus conférencier-pédago que bête de scène, le candidat tisse un parallèle entre Notre-Dame, partiellement détruite, et l’Europe qu’il faudrait rebâtir. « Après le temps du deuil passé, vient le temps de la reconstruction […]. Reconstruire, refonder, reposer les fondations de l’Europe, pour rétablir les fondations de notre pays, pour rétablir la France », défend la tête de liste. Et de revenir sur le programme de LR qui veut redonner sa place à l’Europe dans la mondialisation, et la protéger face « au défi migratoire », promesse d’un « malheur » pour « nos sociétés ». La salle applaudit.
« Il faut que la campagne s’enclenche, mais j’en suis sûr, on va finir à 20 % », veut croire Didier, 65 ans, militant « depuis le RPR de Pasqua ». « Bellamy est rassurant, il sait de quoi il parle, il y a du fond », salue Virginie, la petite soixantaine. Les militants ont envie d’y croire.
«Nous avons un appétit de conquérant»:
Laurent Wauquiez, très critiqué depuis qu’il a pris la tête du parti, a lui aussi a très envie d’y croire. Car il joue gros. Quelques heures plus tôt, il assénait : « Notre liste a la plus belle dynamique depuis le début de la campagne », alors que les sondages pour LR sont en hausse, portant la liste Bellamy à 14 % d’intentions de vote. Wauquiez espère s’installer dans le rôle, plus favorable, de « challenger » face à la « double impasse » des listes défendues par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui font la course en tête. « Le choix entre l’extrême droite et des anciens d’extrême droite », balance-t-il, en allusion au passage de Nathalie Loiseau, la cheffe de file macroniste, sur une liste étudiante extrémiste en 1984 à Sciences-po. Et se plaît à imaginer une « remontada » de LR. « Il faut aller défier ce scénario écrit d’avance », martèle-t-il sans cesse.
« Nous avons un appétit de conquérant », attaque Wauquiez à la tribune. Les Républicains rêvent de reconquête, mais ils restent pour l’heure à un niveau historiquement bas. Leur chemin reste encore très long.
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