Source:Le Figaro.
Les alliances, on ne l’y reprendra plus. Alors qu’il avait accepté de s’effacer derrière Benoît Hamon à l’élection présidentielle de 2017, pour réaliser le faible score de 6,35% des voix, Yannick Jadot entend désormais faire cavalier seul. Sa liste a terminé à la troisième place des élections européennes. Légitimés par 13,47% des suffrages, les écologistes enverront 13 députés à Strasbourg et Bruxelles, et apparaissent désormais comme la première force politique à gauche.
Mais Yannick Jadot, qui réalise le meilleur score chez les 18-34 ans, revendique un «vote générationnel» et préfère se voir comme «le premier parti chez les jeunes». «La jeunesse, c’est l’avenir. Et c’est cette jeunesse qui s’est mobilisée pour que son avenir ne soit pas décidé par d’autres. C’est notre plus belle surprise», a-t-il déclaré, ce lundi, sur France Info.
Revenant sur le résultat des élections, Yannick pointe du doigt la responsabilité d’Emmanuel Macron, qui en voulant jouer un «match mano a mano», a banalisé le Rassemblement national et joué un rôle sensible dans la victoire de ce dernier. «L’extrême droite ne se combat pas pendant les scrutins électoraux, mais sur le terrain. On ne combattra le FN (sic) qu’en cassant à la racine ce qui l’alimente: le désarroi social», a-t-il estimé. La tête de liste d’Europe Écologie-Les Verts entend désormais construire une alternative crédible» au RN. «C’est parce qu’on traite au quotidien les problèmes sociaux à travers l’écologie qu’on casse les racines du Front national», a-t-il soutenu.
Yannick Jadot entend créer une nouvelle alternative au populisme et au libéralisme:
Yannick Jadot se rêve ainsi en nouveau pôle d’attraction. Il dessine une nouvelle vision du paysage politique dans laquelle les populistes s’opposent à Emmanuel Macron, qui représente «le vieux monde libéral, qui réunit la gauche et la droite qui ont échoué». Son objectif: réussir à «s’imposer comme le troisième pilier qui organise la vie politique». Mais, pour cela, il va «évidemment falloir dépasser Europe Écologie-Les Verts, construire un grand mouvement de l’écologie politique beaucoup plus large, ouvert, crédible, enthousiasmant», a-t-il reconnu. Ses mots d’ordre: écologie, justice sociale, solidarité, égalité des droits.
Et, pour ce qui est de ses futures alliances au Parlement européen, le leader écologiste résiste aux sirènes de la gauche et de la majorité. À François de Rugy, qui lui a tendu la main, l’appelant à travailler ensemble, Yannick Jadot répond: «On ne va pas faire de coalition avec les libéraux. S’ils viennent sur nos positions, tant mieux. Mais à eux de trouver un début de cohérence, car ils rejoignent un groupe qui nous a combattu sur toutes les avancées écologiques».
Idem pour Raphaël Glucksmann, qui lui a lancé un appel, ce dimanche. «On ne va pas se mettre autour d’une table entre anciens partis du XXe siècle pour faire des accords, des machins, des trucs. Ça c’est la vieille politique. Il va falloir penser valeurs, projet, et rassembler, mais des acteurs de la société, et pas des partis politiques». Mieux vaut être seul que mal accompagné, donc. Yannick Jadot persiste et signe: la recomposition de la gauche, très peu pour lui. «Ce que nous voulons faire, pour les jeunes, c’est porter haut et fort nos valeurs».
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