Source:Le Figaro.
Les «gilets jaunes» français ont mobilisé dans la rue mais pas dans les urnes. Les deux listes issues du mouvement de contestation sociale, qui a provoqué la plus grande crise du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont recueilli moins 1% des suffrages aux élections européennes, dimanche 26 mai. La liste «Alliance jaune», menée par le chanteur Francis Lalanne, a récolté environ 0,54% des suffrages, soit 122.332 voix, et la liste «Évolution citoyenne» 0,01%, soit 2117 voix, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Loin du seuil des 5% nécessaires pour envoyer des élus au Parlement européen ou de celui des 3%, nécessaires pour se voir rembourser ses frais de campagne.
«C’est décevant, je visais plutôt entre 1 et 2%», a regretté Frédéric Mestdjian, interrogé par l’AFP, cinquième sur la liste «Alliance jaune». «On nous vole le scrutin», a accusé, quant à lui, Christophe Chalençon, tête de liste d’«Évolution citoyenne». Il a déclaré à l’AFP qu’il allait déposer des recours pour «faire invalider les élections» du fait du rejet dans des bureaux de vote des bulletins de sa liste, imprimés sur du papier non conforme. Tous deux regrettent que le «vote sanction» contre le président Emmanuel Macron se soit «cristallisé» autour du Rassemblement national de Marine Le Pen, qui a récolté 23,43% des voix.
À part ces deux listes, des «gilets jaunes» étaient intégrés sur les listes des partis souverainistes Debout la France (qui a obtenu environ 3,6% des voix), Les Patriotes (entre 0,5 et 0,7%) ou l’Union populaire républicaine (UPR, environ 1%), et également sur celle du Parti communiste français (PCF, entre 2,3 et 2,7%).
Né d’une protestation contre le prix des carburants qui s’est étendue à des revendications sur le pouvoir d’achat, la justice fiscale et la participation politique, le mouvement des «gilets jaunes» a mené de nombreux samedis de manifestations, rassemblant jusqu’à 282.000 personnes lors de son premier jour de mobilisation le 17 novembre, selon le ministère de l’Intérieur. Très vite, la question d’une traduction politique et électorale du mouvement s’est posée. Dans les premiers sondages qui, dès décembre, introduisaient dans leurs enquêtes l’éventualité d’une liste «gilets jaunes», celle-ci était donnée aux alentours de 10% d’intentions de vote.
Mais à l’approche du scrutin, les intentions de vote se sont érodées. Plusieurs figures du mouvement ont tenté de monter des listes, la plupart ont abandonné. Les deux représentants qui ont persisté ont été critiqués par des historiques du mouvement.
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