Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon réalise une contre-performance en arrivant en cinquième position.
Source:Le Monde.
Les élections européennes 2019 constituent un tournant pour La France insoumise (LFI). Avec 6,3 % des voix, la liste menée par Manon Aubry, 29 ans, arrive en cinquième position, loin derrière le Rassemblement national (RN, 23,3 %), La République en marche (LRM, 22,4 %), Les Républicains (LR, 8,5 %) et Europe-Ecologie Les Verts (13,5 %), qui prend la troisième place. Ils font jeu égal avec le Parti socialiste.
En 2014, le Front de gauche, composé principalement du PCF et du Parti de gauche (PG, matrice de LFI), avait obtenu 6,6 % des voix. Ce dimanche, les « insoumis » n’ont donc pas fait mieux. « C’est un pas de plus dans la crise politique dans notre pays. Près d’une personne sur deux s’est détournée des urnes. Le RN arrive en tête, c’est toujours une mauvaise nouvelle, a déclaré la tête de liste Manon Aubry. Bien sûr, nos résultats sont décevants compte tenu de nos espérances et des efforts que nous avons déployés. Mais cela confirme que LFI s’ancre dans le paysage politique. »
Revers:
Ce résultat est un revers pour la formation mélenchoniste. L’objectif maintes fois répété était d’atteindre 11 % des voix, soit le score de LFI lors des élections législatives de 2017. Les « insoumis » en sont loin. Il va sans dire que les mines étaient déconfites, dimanche soir, au Belushi’s, le café près de la gare du Nord à Paris, où LFI avait organisé sa soirée électorale. « Ce n’est pas une soirée heureuse pour nous. Pour la seconde fois en France, l’extrême droite gagne l’élection européenne.
Notre pays prend une pente que nous continuerons à combattre », a estimé Jean-Luc Mélenchon après l’annonce des résultats qu’il a qualifiés de « décevants » pour sa formation. « M. Macron semble avoir perdu le match qu’il avait voulu installer de façon irresponsable. Notre pays s’enfonce dans une crise profonde. (…) Nous saurons assumer nos responsabilités, et j’invite à se fédérer tous ceux qui partagent cette volonté. C’est l’heure des combats et des caractères », a-t-il poursuivi.
Cet échec est d’abord celui d’une stratégie, celle de faire de ce scrutin un « référendum anti-Macron ». Pensé à l’été 2018, quand LFI jouissait de bons sondages et que le RN semblait en crise, ce mot d’ordre s’est finalement retourné contre ses concepteurs qui entendaient convaincre les nombreux abstentionnistes et profiter d’un « vote utile » contre le président de la République, sûrs de leur statut de « premier opposant ». Comble de tout, c’est le parti d’extrême droite qui a, in fine, profité du mécanisme du vote utile contre le chef de l’État, puisqu’il était le mieux placé dans les sondages pour battre la liste emmenée par Nathalie Loiseau.
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