La députée de Seine-Saint-Denis regrette que la France insoumise privilégie les déclarations polémiques plutôt que de mettre en avant les idées du parti.
Source:Sud-Ouest.
"Ce qui est en cause" dans le revers de La France Insoumise aux européennes, "c’est la ligne politique" du parti, a jugé lundi la députée Clémentine Autain, déplorant l’accent mis sur "le ressentiment" et le "clash" depuis deux ans.
"L’état d’esprit polémique et clivant a sans doute pris le dessus sur la mise en avant de notre vision du monde et de nos propositions. Or notre famille politique prospère quand elle s’appuie sur le ressort de l’espérance et non sur celui de la haine", a affirmé l’élue insoumise de Seine-Saint-Denis dans un entretien publié sur le site internet de l’Obs.
Si LFI a récolté 6,31% des voix dimanche, loin des 19,58% obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle, c’est parce que ses électeurs "ont été désarçonnés ou mécontents de la proposition politique qu’on leur a faite", a-t-elle souligné.
Autain dénonce un Mélenchon clivant:
En 2017, "on avait eu un Mélenchon rassembleur" qui "avait réussi à faire le plein au sein de la gauche radicale et à capter un électorat déçu du PS" mais "ce capital politique s’est érodé", a expliqué Autain.
Pour la parlementaire, "la séquence des perquisitions", menées en octobre au siège de LFI et au domicile de Jean-Luc Mélenchon "a évidemment pesé mais ce n’est pas le seul paramètre".
La co-directrice de publication de la revue "Regards" déplore "la récurrence de formulations" visant à "cliver" ainsi que "des murs" dressés "là où il aurait davantage fallu chercher à construire des passerelles".
La démocratie interne de LFI fait débat:
Mélenchon est-il encore le candidat naturel de LFI pour la présidentielle de 2022 ?
"Ce n’est pas le sujet. La discussion que nous devons avoir, c’est quelle stratégie et comment on se met en mouvement pour reconstruire une perspective de transformation sociale et écologiste", répond Autain. Mais dans un "travail de refondation" de LFI, "la démarche doit être collective", considère-t-elle.
"J’ai posé la question du pluralisme et de la démocratie interne il y a plus d’un an. Cela avait été très fraîchement accueilli à l’époque. On nous avait promis des changements à l’été, un meilleur fonctionnement de l’espace politique… Mais rien n’a été fait en ce sens", a-t-elle regretté.
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