...................................César 2020: Une fronde en trois actes et un ministre de la Culture qui baisse le pouce..............................
Affaiblie par la polémique Polanski et contestée pour sa gestion opaque, la direction de l’Académie a annoncé sa démission en bloc quinze jours avant sa cérémonie annuelle. Tandis que Franck Riester prône plus «d’ouverture, de transparence, de parité et de diversité».
La nouvelle direction sera élue lors d’une assemblée générale qui se réunira après la cérémonie du 28 février 2020.
Après la démission collective de la direction et du conseil d’administration des César, quinze jours avant la cérémonie annuelle du 28 février, le ministre de la Culture Franck Riester estime que la future direction «doit permettre de représenter le cinéma français dans toutes ses esthétiques et sa diversité afin de permettre à l’Académie de continuer à incarner son rayonnement».
Dans ce même message sur Twitter, le ministre qui a missionné le CNC pour préparer les nouveaux statuts de l’Académie, a appelé de ses vœux «une gouvernance guidée par un fonctionnement démocratique et des exigences d’ouverture, de transparence, de parité et de diversité».
Une assemblée générale se tiendra après la cérémonie du 28 pour élire la nouvelle direction, préparer les modifications des statuts fondateurs et mettre en œuvre des mesures de modernisation. «Démission collective des César. Imaginons la suite? Nouveau collège de votants sans entre-soi masculin, opacité et sexisme. Et on finira bien par cesser d’acclamer des violeurs, pédocriminels en cavale?», a réagi l’association Osez le féminisme. «Quand on se mobilise, les choses bougent!», a commenté sur Twitter le collectif féministe #NousToutes, avec le nom de Polanski, accolé à ce message triomphant.
Malaise au dîner des révélations, retour de la polémique Polanski et tribune au vitriol: la fronde visant la direction des César s’est développée en trois temps depuis le début de l’année.
13 janvier 2020: Malaise au dîner:
Les César organisent leur traditionnel dîner des révélations en lice aux statuettes espoirs féminins et masculins. La tradition veut qu’ils soient «parrainés» par des acteurs ou réalisateurs de premier plan. La Société des Réalisateurs de Films (SRF) s’indigne que l’Académie ait refusé deux marraines, la romancière Virginie Despentes et la réalisatrice Claire Denis, que les organisateurs jugent pas assez légitimes ni médiatiques.
Le syndicat dénonce «des agissements opaques et discriminatoires indignes». Au cours de la soirée, plusieurs réalisateurs et acteurs, dont Michel Hazanavicius, Cédric Klapisch et Marina Foïs, relaient les protestations de la SRF, refusant «qu’il y ait des artistes désirables et indésirables». L’Académie des César présente immédiatement des excuses.
29 janvier 2020: J’accuse de Polanski règne sur les nominations:
En préambule des nominations au Fouquet’s, le président des César, Alain Terzian évoque la controverse du dîner des révélations et promet déjà une réforme de l’Académie. Il évoque une «modernisation essentielle», passant par l’«ouverture» et «la parité». Quelques minutes plus tard les nommés pour la 45e cérémonie du 28 février sont dévoilés: J’accuse de Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol, domine les nominations avec douze citations. L’Académie «n’est pas une instance qui doit avoir des positions morales», souligne Alain Terzian. Avant d’ajouter: «Sauf erreur de ma part, 1,5 million de Français sont allés voir son film. Interrogez-les.»
La polémique repart de plus belle autour de Polanski, que le cinéma français est régulièrement accusé de protéger. Si le ministre de la Culture Franck Riester souligne que l’Académie «est libre de ses choix», sa collègue en charge de l’Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa s’interroge sur «le message qui est envoyé». Sans attendre de savoir si Roman Polanski assistera au gala, les associations féministes appellent à un rassemblement le soir de la cérémonie devant la salle Pleyel à Paris.
10 février 2020: La révolte des 400:
Quelque 400 personnalités du cinéma français dont Omar Sy, Bertrand Tavernier, Céline Sciamma ou Agnès Jaoui signent une tribune le 10 février dans Le Monde pour réclamer une «réforme en profondeur» de l’Académie des César.
Ils se plaignent que les membres de l’Académie n’aient «aucune voix au chapitre, ni dans les fonctionnements de l’Académie et de l’association [qui la régit, NDLR], ni dans le déroulé de la cérémonie». Ils dénoncent aussi des «dysfonctionnements», une «opacité des comptes» génératrice de fantasmes, et des statuts qui «n’ont pas évolué depuis très longtemps» et reposent encore et toujours sur «la cooptation», et jugent insuffisants les changements promis par son président Alain Terzian la veille dans le Journal du dimanche. Le président de l’Académie avait même demandé une médiation du CNC.
La crise, qui jusque-là couvait, prend une tournure totalement inattendue. Trois jours après la publication de cette tribune suivie d’une demande de médiation au Centre national du cinéma (CNC), le conseil d’administration de l’Académie des César choisit la démission collective.
Source:Le Figaro.
https://www.lefigaro.fr/cinema/ceremoni ... e-20200214
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!