...Donald Trump, battu, ne reconnaît toujours pas sa défaite et promet une bataille juridique.
Source:Le Parisien.
Joe Biden sera bien le 46e président des Etats-Unis. Et Kamala Harris, sa colistière, deviendra la première femme vice-présidente de l'histoire américaine, une femme noire de surcroît.
Une victoire historique avec le taux de participation le plus élevé depuis 1900, 66,4 %. Le candidat démocrate a recueilli près de 75 millions de voix, un autre record.
C'est ce samedi 7 novembre, en fin de matinée pour la côte Est, que l'interminable suspense de l'élection présidentielle américaine a pris fin, lorsque les derniers chiffres venus de Philadelphie dans l'Etat clé de Pennsylvanie ont propulsé le candidat démocrate au-delà des 270 grands électeurs nécessaires pour l'emporter. Dans l'après-midi, le Nevada basculait également dans le camp démocrate, portant pour l'heure son total à 279 contre 214 pour Donald Trump.
« Je serai le président de tous les Américains, a promis Joe Biden dans un communiqué. Je suis honoré et rempli d'humilité par la confiance que les Américains m'ont donnée, ainsi qu'à la vice-présidente élue […]. Le moment est venu de laisser derrière nous la colère et la rhétorique enflammée et de nous rassembler en tant que Nation ».
Le futur président devait s'adresser à la nation à 2 heures du matin, heure de Paris, depuis son fief de Wilmington dans le Delaware.
Des scènes de liesse de Los Angeles à New York:
Dès la nouvelle connue, de Washington à Philadelphie et de Los Angeles à Atlanta, des milliers d'Américains sont descendus dans la rue pour de joyeuses manifestations spontanées. Dans un New York estival, les partisans de Joe Biden, masqués en grande majorité, pandémie de Covid-19 oblige, se sont rués sur les parcs de la ville. A grands coups de klaxons, un cortège de véhicules, mêlant limousines, taxis, voitures de particuliers, camionnettes de livraison et même bus municipaux a lentement descendu une Cinquième avenue inondée de soleil.
« Un moment historique », confie Alison Berna derrière son masque, au Washington Square Park. « Ma voix est tout éraillée, j'ai célébré en hurlant no more hatred (fini la haine) pendant plus de 20 minutes »! A ses côtés, un autre supporter démocrate vêtu, comme beaucoup, du T-shirt Biden-Harris, ajoute :
"Il y a tellement de joie ici! C'est un immense soupir collectif de soulagement, comme une cocotte-minute qui exploserait". l se ravise en riant :« Non, pas d'explosion, c'est fini la violence ! »
Vers la 14e rue, une jeune lycéenne interpelle la foule : « Regardez autour de vous ! Des jeunes, des vieux, toutes les races, tous les genres. Ça prouve qu'on ne fait qu'un. A New York, j'ai l'impression qu'on est tous unis pour unir les Etats-Unis ! »
Ce sont les centres urbains de Pennsylvanie, Philadelphie et Pittsburgh en particulier, qui auront donné la victoire à Joe Biden. En Géorgie, où Biden faisait la course en tête samedi, c'est aussi la grande ville d'Atlanta qui le poussait peu à peu vers la victoire.
Un pays épuisé et profondément divisé:
Pour Joe Biden, qui fêtera ses 78 ans dans quelques jours, la troisième tentative aura été la bonne. Mais l'ancien vice-président de Barack Obama prend les rênes d'un pays épuisé par une pandémie incontrôlable, dont l'économie est au bord d'une grave récession et, surtout, profondément divisé après quatre années de Trump.
Quatre années de provocations et de scandales, mais aussi, il convient de le souligner, quatre années d'une situation économique qui satisfaisait de nombreux Américains jusqu'à la pandémie.
Et si les supporters de Biden se réjouissaient samedi, les partisans du président sortant ne cachaient pas leur amertume, souvent convaincus, comme Donald Trump, que des fraudes massives invalidaient le scrutin. « L'élection est loin d'être jouée », déclarait le candidat républicain dans un communiqué samedi, en promettant de saisir les instances judiciaires compétentes.
« Je ne me reposerai pas tant que le peuple américain n'aura pas obtenu le décompte de voix honnête qu'il mérite et que la démocratie exige ».
Jusqu'au dernier jour, Trump aura sillonné le pays pour sa campagne, mais le résultat final est là : il est entré dans le cercle très fermé des présidents qui n'auront pas été réélus pour un deuxième mandat, comme George Bush père et Jimmy Carter…
Ce dernier justement, de même que Bill Clinton et Barack Obama, a félicité Joe Biden. Confronté à d'énormes défis, le parti démocrate semble uni (Bernie Sanders a, lui aussi, évidemment félicité le vainqueur) et peut même compter sur l'appui des Républicains modérés.
...Une unité dont le pays aura bien besoin dans les jours et les mois à venir.
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