Tel est fait de pierre, tel est fait d'argile,
Mais moi, je m'argente et scintille
Je m'occupe de trahir, je m'appelle Marine,
Je suis la fragile écume marine
Tel est fait de pierre, tel est fait de chair.
Pour eux cercueils et pierres tumulaires;
Dans les fonds marins baptisée
Je suis, dans mon envol, constamment brisée.
Au travers des coeurs, au travers des rêts,
Mon bon plaisir perce son chemin
Moi - Vois-tu ces boucles déchaînées?
Je ne suis point faite de dépôts salins,
Me brisant sur vos genoux de granit,
A chaque vague je ressuscite.
Que vive l'écume, joyeuse écume,
La haute écume marine.
Caracole:
"Quoi que tu foutes,
fouille-motte,
foule-crotte,
Jean-foutre du flot
Je n'aime pas ta prose
à petites foulées
je ne goûte pas tes poses
ta gueule de gorfou huppé
Qui te fournit ton fourrage
sur ta colonne foireuse,
tes fagots d'assonances
tes petits-fours en hypallage ?
Qui te les fourgue pour ta jactance
sinon ta foule dévote et douteuse ?"
Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s'était voilée.
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s'est perdu
Comme si au-delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.
O lumière et néant de la lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l'angoisse ou l'espoir,
O cygne, lieu réel dans l'irréelle eau sombre,
O source, quand ce fut profondément le soir !
Il semble que tu connaisses les deux rives,
L'extrême joie et l'extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l'éternel.
Au début, j'avais promis de me taire
Mais plus tard, au matin,
Je vous ai vus sortir avec des sacs de cendre devant les portes
Et la répandre comme on sème le blé ;
N'y tenant plus, j'ai crié : Que faites-vous ? Que faites-vous ?
C'est pour vous que j'ai neigé toute la nuit sur la ville,
C'est pour vous que j'ai blanchi chaque chose toute la nuit - ô si
Vous pouviez comprendre comme il est difficile de neiger !
Hier soir, à peine étiez-vous couchés, que j'ai bondi dans l'espace
Il y faisait sombre et froid. Il me fallait
Voler jusqu'au point unique où
Le vide fait tournoyer les soleils et les éteint,
Tandis que je devais palpiter encore un instant dans ce coin,
Afin de revenir, neigeant parmi vous.
Le moindre flocon, je l'ai surveillé, pesé, éprouvé,
Pétri, fait briller du regard,
Et maintenant, je tombe de sommeil et de fatigue et j'ai la fièvre.
Je vous regarde répandre la poussière du feu mort
Sur mon blanc travail et, souriant, je vous annonce :
Des neiges bien plus grandes viendront après moi
Et il neigera sur vous tout le blanc du monde.
Essayez dès à présent de comprendre cette loi,
Des neiges gigantesques viendront après nous,
Et vous n'aurez pas assez de cendre.
Et même les tout petits enfants apprendront à neiger.
Et le blanc recouvrira vos piètres tentatives à le nier.
Et la terre entrera dans le tourbillon des étoiles
Comme un astre brûlant de neige.
Bouffée impétueuse éclose en vin d'honneur
Qui coule, triomphal, sur des lèvres ailées.
Eclairs d'enthousiasme embrassant les allées
Si larges que la foule y nage de bonheur!
Une ville éternelle à la splendide gloire
Eveille les regards, libres dans l'air soyeux;
Célérité bénie au fond de mille yeux
Sublimés par la neuve insolence de croire.
Que se lèvent pour nous les cantates du vent
Et de grands feux parmi les aubes ingénues;
Des battements de fièvre au coeur des avenues,
En longs frissons d'amour, s'appellent en rêvant.
Une ville féconde et jamais oublieuse
Où nos pieds attendris foulent des champs d'azur,
Et semblable toujours à l'enfant le plus pur
Dont jaillirait la foi toute délicieuse.
Immensité du temps aboli d'un seul jet
Cent matins lumineux aux secrètes audaces
Couvrent de joie énorme et les toits et les places
Et font magiquement resplendir tout projet.
J'errais solitaire comme un nuage
Qui flotte au-dessus des vallées et des monts,
Quand tout-à-coup je vis une nuée,
Une foule de jonquilles dorées ;
À côté du lac, sous les branches,
Battant des ailes et dansant dans la brise.
Drues comme les étoiles qui brillent
Et scintillent sur la Voie lactée,
Elles sétendaient en une ligne sans fin
Le long du rivage dune baie :
J'en vis dix mille dun coup d'oeil,
Agitant la tête en une danse enjouée.
Les vagues dansaient à leurs côtés ; mais
Elles surpassaient les vagues étincelantes en allégresse :
Un poète ne pouvait qu'être gai,
En une telle compagnie :
Je les contemplais, les contemplais mais pensais peu
Au présent quelles m'apportaient :
Car souvent, quand je m'allonge dans mon lit,
L'esprit rêveur ou pensif,
Elles viennent illuminer ma vie intérieure
Qui est la béatitude de la solitude ;
Et mon coeur alors, s'emplit de plaisir
Et danse avec les jonquilles.
Il peut acheter une maison mais pas un foyer.
Il peut acheter un lit mais pas le sommeil.
Il peut acheter une montre mais pas le temps.
Il peut acheter un livre mais pas le savoir.
il peut acheter une position mais pas le respect.
Il peut acheter un médecin mais pas la santé.
Il peut acheter du sang mais pas la vie.
Il peut acheter du sexe mais pas l'amour....
Pendant que j'allumais une autre cigarette
tu as quitté tes bas
assise au bord du lit
et maintenant tu n'oses pas
dans cette chambre où nous n'avons jamais dormi
lever les yeux sur moi
C'est soudain comme si le temps meurt ou s'arrête
un long alinéa
je m'approche du lit
et viens te prendre entre mes bras
dans cette douceur triste et qui nous engourdit
j'ai aussi peur que toi
Il y a au dehors des rumeurs vagabondes
nous ne nous en irons que pour un autre monde
Hélène a écrit :oui tres beau ,j'aime beaucoup toutes, ces poésis.merci
Lorsque l'urgence nous pousse parfois à perdre pied avec la réalité morose, nous reste la douceur de la poésie, pour retrouver notre âme d'enfant sensuelle et rêveuse, Hélène ...
Modifié en dernier par constance le 04 novembre 2008 19:24, modifié 2 fois.