Le Congrès qui a réuni 140 pays à Rio a demandé aux gouvernements de nommer des médiateurs et appelé les secteurs du tourisme, d'internet ou de la publicité à mieux lutter contre l'exploitation sexuelle des enfants et la prostitution qui concernerait, selon l'Organisation internationale du travail plus de 1,8 million d'enfants à travers le monde.
Après une semaine de travaux, les défenseurs des enfants ont établi une liste de recommandations pour combattre l'exploitation sexuelle et la prostitution des enfants (site du congrès mondial). Un rapport d'étape sera envoyé à la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations unies, en 2009.
Rendu public par l'Unicef (Organisation des Nations unies pour l'enfance) à l'issue du congrès, le "Pacte de Rio" demande aux gouvernements de mettre sur pied des institutions indépendantes pour les droits des enfants, telles qu'un médiateur, dans un délai de cinq ans.
Ce pacte a aussi appelé au développement de banques de données nationales sur les informations relatives à l'exploitation sexuelle des enfants d'ici à 2009 et à l'établissement d'un système d'échange régional sur ces informations avant 2013. Il appelle les pays à travailler plus étroitement avec Interpol pour fournir des informations à sa banque d'images concernant les sévices subis par les enfants.
Sévices à la maison et dans les conflits armés
Les participants réunis à Rio se sont donnés pour priorité, pour la première fois, de lutter contre les sévices sexuels subis par des millions d'enfants au sein de leur propre foyer et dans les conflits armés. Ce problème de société qui touche des millions de fillettes mais aussi de garçons dans tous les pays du monde est rarement dénoncé et reste le plus souvent impuni, selon les organisateurs du Congrès.
"L'Unicef (Organisation des Nations unies pour l'enfance) a poussé à élargir l'objet du congrès à l'exploitation sexuelle en général sans se limiter à la seule exploitation commerciale" comme la prostitution, la pornographie ou le tourisme sexuel, a déclaré le président de Unicef France, Jacques Hintzy. "Nous travaillons actuellement sur le viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo et nous voulons rester en alerte sur ce thème", a-t-il ajouté. Selon lui, la frontière entre exploitation sexuelle commerciale et non commerciale est "très poreuse". Un enfant qui a subi un viol ou un inceste au sein de sa famille peut quitter son foyer et tomber dans la prostitution. "Les deux causes principales des sevices sexuels à la maison, à l'école, dans les situations de conflits et même dans les églises, sont la pauvreté et les abus de pouvoir", a-t-il souligné
"A Rio, on a recueilli toutes les expériences pour aller plus loin dans nos stratégies" de lutte, a conclu M. Hintzy.
L'Organisation internationale du travail a recensé 1,8 million d'enfants victimes de l'exploitation sexuelle commerciale dans le monde mais cette forme d'exploitation "n'est que la pointe de l'iceberg", a déclaré à l'AFP Marie-Pierre Poirier, de l'Unicef Brésil.
Un rapport indépendant réalisé en 2006 à la demande des Nations Unies a révélé que 150 millions de filles et 73 millions de garçons de moins de 18 ans avaient subi des sévices sexuels divers. "C'est une différence énorme de chiffres qui montre toute l'ampleur et la complexité du problème", a-t-elle souligné.
Après le congrès de Stockhölm (1996) et celui de Yokohama (2001) centrés sur la prostitution et la pornographie enfantine, Rio a enregistré une particpation record de pays (137) et de participants (3.000 dont 300 jeunes de 96 pays). Il a appelé gouvernements, secteur privé et société civile à faire "cesser l'apathie", avec un leivmotiv: "il n'y a pas de spectateur innocent", a indiqué à l'AFP Helena de Oliveira chargée de la protection de enfants à l'Unicef.
La compagnie brésilienne des pétroles, Petrobras, a présenté la campagne qu'elle a organisée auprès des routiers pour "leur ouvrir les yeux" sur le fait qu'ils ne pouvaient profiter de la pauvreté des fillettes du nord et nord-est du pays qui se prostituent sur le bord des routes, souvent avec le consentement de leur famille misérable. "Le Brésil a eu le courage de parler explicitement de ce sujet encore souvent tabou. Dans les pays de l'Europe de l'Est la situation est plus cachée mais catastrophique", a précisé Mme Poirier.
Le Brésil a un statut de l'Enfant très avancé, selon Mme Poirier, mais dans la pratique la société ferme souvent les yeux sur ces violences. "En Amérique latine, il faut développer le contrôle social, que la société réagisse si la justice ne fait pas son travail afin de développer la tolérance zéro".
Claire de Oliveira (AFP)
Rendu public par l'Unicef (Organisation des Nations unies pour l'enfance) à l'issue du congrès, le "Pacte de Rio" demande aux gouvernements de mettre sur pied des institutions indépendantes pour les droits des enfants, telles qu'un médiateur, dans un délai de cinq ans.
Ce pacte a aussi appelé au développement de banques de données nationales sur les informations relatives à l'exploitation sexuelle des enfants d'ici à 2009 et à l'établissement d'un système d'échange régional sur ces informations avant 2013. Il appelle les pays à travailler plus étroitement avec Interpol pour fournir des informations à sa banque d'images concernant les sévices subis par les enfants.
Sévices à la maison et dans les conflits armés
Les participants réunis à Rio se sont donnés pour priorité, pour la première fois, de lutter contre les sévices sexuels subis par des millions d'enfants au sein de leur propre foyer et dans les conflits armés. Ce problème de société qui touche des millions de fillettes mais aussi de garçons dans tous les pays du monde est rarement dénoncé et reste le plus souvent impuni, selon les organisateurs du Congrès.
"L'Unicef (Organisation des Nations unies pour l'enfance) a poussé à élargir l'objet du congrès à l'exploitation sexuelle en général sans se limiter à la seule exploitation commerciale" comme la prostitution, la pornographie ou le tourisme sexuel, a déclaré le président de Unicef France, Jacques Hintzy. "Nous travaillons actuellement sur le viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo et nous voulons rester en alerte sur ce thème", a-t-il ajouté. Selon lui, la frontière entre exploitation sexuelle commerciale et non commerciale est "très poreuse". Un enfant qui a subi un viol ou un inceste au sein de sa famille peut quitter son foyer et tomber dans la prostitution. "Les deux causes principales des sevices sexuels à la maison, à l'école, dans les situations de conflits et même dans les églises, sont la pauvreté et les abus de pouvoir", a-t-il souligné
"A Rio, on a recueilli toutes les expériences pour aller plus loin dans nos stratégies" de lutte, a conclu M. Hintzy.
L'Organisation internationale du travail a recensé 1,8 million d'enfants victimes de l'exploitation sexuelle commerciale dans le monde mais cette forme d'exploitation "n'est que la pointe de l'iceberg", a déclaré à l'AFP Marie-Pierre Poirier, de l'Unicef Brésil.
Un rapport indépendant réalisé en 2006 à la demande des Nations Unies a révélé que 150 millions de filles et 73 millions de garçons de moins de 18 ans avaient subi des sévices sexuels divers. "C'est une différence énorme de chiffres qui montre toute l'ampleur et la complexité du problème", a-t-elle souligné.
Après le congrès de Stockhölm (1996) et celui de Yokohama (2001) centrés sur la prostitution et la pornographie enfantine, Rio a enregistré une particpation record de pays (137) et de participants (3.000 dont 300 jeunes de 96 pays). Il a appelé gouvernements, secteur privé et société civile à faire "cesser l'apathie", avec un leivmotiv: "il n'y a pas de spectateur innocent", a indiqué à l'AFP Helena de Oliveira chargée de la protection de enfants à l'Unicef.
La compagnie brésilienne des pétroles, Petrobras, a présenté la campagne qu'elle a organisée auprès des routiers pour "leur ouvrir les yeux" sur le fait qu'ils ne pouvaient profiter de la pauvreté des fillettes du nord et nord-est du pays qui se prostituent sur le bord des routes, souvent avec le consentement de leur famille misérable. "Le Brésil a eu le courage de parler explicitement de ce sujet encore souvent tabou. Dans les pays de l'Europe de l'Est la situation est plus cachée mais catastrophique", a précisé Mme Poirier.
Le Brésil a un statut de l'Enfant très avancé, selon Mme Poirier, mais dans la pratique la société ferme souvent les yeux sur ces violences. "En Amérique latine, il faut développer le contrôle social, que la société réagisse si la justice ne fait pas son travail afin de développer la tolérance zéro".
Claire de Oliveira (AFP)