C'est au titre de «fautes de gestion» qu'ils ont été condamnés.
Fin septembre 2007, le parquet de Paris avait autorisé les juges financiers Henri Pons et Jean-Marie d’Huy à enquêter sur les indemnités de départ de Jean-Pierre Tirouflet, dénoncées comme illégales par un actionnaire minoritaire, Hughes de Lasteyrie, depuis décédé.
Tirouflet avait été limogé quatre ans plus tôt, en pleine tourmente: le groupe perdait 1,3 milliard d'euros et le cours de bourse s'effondrait. Son parachute doré s'élevait à 2,1 millions d'euros, pour l'indemnité de départ, et 5,3 millions pour la retraite complémentaire. Selon Lasteyrie, Rhodia n'aurait pas dû allouer d'indemnité, Jean-Pierre Tirouflet ne bénéficiant pas d'un contrat de travail. Pendant les cinq années passées à la tête de Rhodia, il avait été rémunéré comme mandataire social. C'est donc son précédent employeur, Rhône-Poulenc, qui aurait dû supporter une mesure financière de départ.
De ce fait, le tribunal de commerce est revenu sur cette transaction. Il a aussi tenu compte de la démission de l'intéressé après la quasi-faillite de Rhodia. Mais, reprochant «des fautes de gestion» et des conditions de départ «indues», il a condamné Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Rhodia, président de la commission développement durable du Medef, et Yves-René Nanot, ancien vice-président de Rhodia, à rembourser la somme. Les deux hommes, précisent Les Echos, vont faire appel.