Antonio Ferrara a été condamné dans la nuit à 17 ans de prison, son avocat Karim Achoui à 7 ans .
La cour d'assises de Paris a également condamné le surveillant Hocine Kroziz à 12 années de réclusion après trois jours de délibérés, l'un des plus longs de l'histoire judiciaire.
Elle avait à juger le braqueur italien et ses complices de sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes en 2003.
Le verdict a été accueilli sous les huées et les menaces des proches des avocats. Il a été assorti d'un placement en détention pour les deux complices qui comparaissaient libres, coupables d'avoir "trahi" leur profession. Fidèle à sa décision de ne plus faire face à des juges menant une procédure "inéquitable", Antonio Ferrara a refusé d'y assister contre l'avis de ses avocats. Ceux-ci devraient faire appel de la condamnation tout comme ceux de Karim Achoui.
A l'issue de ce procès de dix semaines, la cour a prononcé deux acquittements, quelques peines avec sursis et des condamnations de un à 17 ans ferme, dont quatre de 15 ans pour les accusés convaincus d'avoir participé à l'assaut de la prison et tiré sur deux surveillants, parties civiles. Reconnus coupables de complicité d'évasion, destruction de biens par explosifs, de véhicules par incendie, transport d'armes ou association de malfaiteurs, la plupart des autres complices ont écopé de peines entre 2 et 11 ans.
Réactions passionnelles
"C'est le procès de la honte, la France n'en sort pas grandie!", s'est indigné Me Pascal Garbarini, avocat d'un des assaillants, en référence à l'une des originalités de ce procès : la condamnation de trois accusés, dont le principal, sans même qu'ils aient été défendus puisqu'ils ont fini par refuser de comparaître, récusant leurs avocats. De son côté, Me Lionel Moroni, l'un des avocats d'Antonio Ferrara, a dénoncé une peine d'"élimination" prononcée contre "un homme qui n'a pas de sang sur les mains" et "a été traité comme un animal".
"On ira en appel et on fera la démonstration que cette décision est absolument injuste et sans fondement", a déclaré Me Patrick Maisonneuve, un des trois conseils de Me Achoui. Celui-ci s'est emporté contre la partie civile qui a "eu la peau d'un avocat".
Dans la salle d'audience, les esprits se sont échauffés. Dans un mouvement de foule canalisé par quelque 70 gendarmes, les parents et amis des accusés ont hurlé menaces, insultes et imprécations à l'égard des juges. Ils ont accusé la cour d'avoir fait preuve de racisme en condamnant sévèrement l'avocat qui défendait Ferrara à l'époque des faits. "Il paie parce qu'il s'appelle Karim Achoui", lançait une jeune femme, tandis que Me Francis Szpiner estimait qu'en France "il ne faut être ni avocat, ni Arabe, on s'en sort mieux".
Les faits
Le 12 mars 2003 à 4 h du matin, un commando d'une dizaine d'hommes avait pris d'assaut la prison de Fresnes avec armes automatiques et explosifs pour libérer Antonio Ferrara du quartier disciplinaire. Parmi les complices présumés de cette opération minutieusement préparée, son avocat de l'époque, Karim Achoui, et un surveillant gradé de Fresnes, Hocine Kroziz. S'en était suivi une cavale de quatre mois avant son arrestation le 10 juillet 2003 dans un café parisien.
Archaoi,l'avocat qui est encore plus du milieu que les gars qu'il a défendu jusqu'ici!Mince la pègre perd un allié fort!
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!