En montant sur la scène du Zénith, le 26 décembre 2008, Robert Faurisson avait prévenu son hôte : « On va se retrouver devant la 17e (NDLR : chambre du tribunal correctionnel de Paris). » Ça n’a pas manqué, le sketch s’est poursuivi, mardi, devant les juges de la chambre dite de la presse. Dieudonné, évidemment, n’a pas résisté à cette nouvelle tribune même s’il risque une nouvelle condamnation, comme l’a réclamé le procureur, Anne de Fontette.
La magistrate, qui est d’ailleurs à l’origine des poursuites pour « injures raciales » à l’encontre de l’humoriste « sioniste », a en effet demandé qu’il écope d’une peine d’un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende.
Dans la salle d’audience surchauffée, les manches de sa chemise bleue retroussées, Dieudonné M’Bala M’Bala teste le micro. Le provocateur est prêt à balancer « une quenelle », selon son expression. Au président Nicolas Bonnal qui lui demande pourquoi il a décidé d’inviter Robert Faurisson, négationniste notoire, lors de son spectacle parisien, et de lui remettre « le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence », le prévenu lisse sa barbe. « Je sais servir aux médias de petits plats, je leur ai servi un attentat humoriste à ma sauce. J’ai fait un acte de subversion et je le referai si c’était à refaire. »
« – Vous ne pensiez pas aller au-delà de la provocation et faire du mal ?
– La liberté d’expression doit être totale…
– Il vous est reproché d’adopter les positions révisionnistes de Robert Faurisson. Aviez-vous choisi de les approuver publiquement ?
– Je savais surtout que Faurisson niait Gorée. Moi, ce qui m’intéresse, c’est la traite négrière transatlantique. – Ne faisons pas de hiérarchie dans les génocides ! »
« Confi dans une haine raciste »
Me Jacques Montacié, l’un des avocats de la Ligue des droits de l’homme, agacé, intervient : « C’est un hasard si la personne qui remet votre prix à Robert Faurisson porte un habit de déporté juif avec une étoile jaune ? Pourquoi le comédien n’était-il pas déguisé en esclave noir ? » « Il aurait fallu avoir le costume… Déjà qu’on a dû racheter un costume de déporté puisque l’autre est sous scellés… », rétorque Dieudonné. « Si vous pensiez que Faurisson était connu pour sa négation de Gorée, vous croyez qu’il aurait été autant applaudi à son arrivée sur scène ? » fustige le conseil de l’association Touche pas à mon pote.
« En mettant en scène cette chose affreuse, Dieudonné M’Bala M’Bala a montré son adhésion aux thèses de Faurisson, plaide le bâtonnier Christian Charrière-Bournazel, au nom de la Licra. Vous n’êtes pas dans la posture qui fait rire mais dans celle du négationnisme, vous êtes confit dans une haine raciste et antisémite ! » A sa suite, Me Agnès Tricoire, représentante de la Ligue des droits de l’homme, a dénoncé « la violence des propos et de la mise en scène de Dieudonné » qui « peut être analysée comme une apologie de la contestation de crime contre l’humanité » et « une injure contre les Juifs ».
Dieudonné, a rappelé le président Bonnal, a déjà fait l’objet de six condamnations pour diffamation, provocation à la discrimination, injures ou blessures involontaires. L’humoriste, lui, persiste et prévient : lors de son prochain spectacle, il a invité l’Irakien qui a lancé ses chaussures sur le président américain George Bush lors d’une conférence de presse…
La magistrate, qui est d’ailleurs à l’origine des poursuites pour « injures raciales » à l’encontre de l’humoriste « sioniste », a en effet demandé qu’il écope d’une peine d’un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende.
Dans la salle d’audience surchauffée, les manches de sa chemise bleue retroussées, Dieudonné M’Bala M’Bala teste le micro. Le provocateur est prêt à balancer « une quenelle », selon son expression. Au président Nicolas Bonnal qui lui demande pourquoi il a décidé d’inviter Robert Faurisson, négationniste notoire, lors de son spectacle parisien, et de lui remettre « le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence », le prévenu lisse sa barbe. « Je sais servir aux médias de petits plats, je leur ai servi un attentat humoriste à ma sauce. J’ai fait un acte de subversion et je le referai si c’était à refaire. »
« – Vous ne pensiez pas aller au-delà de la provocation et faire du mal ?
– La liberté d’expression doit être totale…
– Il vous est reproché d’adopter les positions révisionnistes de Robert Faurisson. Aviez-vous choisi de les approuver publiquement ?
– Je savais surtout que Faurisson niait Gorée. Moi, ce qui m’intéresse, c’est la traite négrière transatlantique. – Ne faisons pas de hiérarchie dans les génocides ! »
« Confi dans une haine raciste »
Me Jacques Montacié, l’un des avocats de la Ligue des droits de l’homme, agacé, intervient : « C’est un hasard si la personne qui remet votre prix à Robert Faurisson porte un habit de déporté juif avec une étoile jaune ? Pourquoi le comédien n’était-il pas déguisé en esclave noir ? » « Il aurait fallu avoir le costume… Déjà qu’on a dû racheter un costume de déporté puisque l’autre est sous scellés… », rétorque Dieudonné. « Si vous pensiez que Faurisson était connu pour sa négation de Gorée, vous croyez qu’il aurait été autant applaudi à son arrivée sur scène ? » fustige le conseil de l’association Touche pas à mon pote.
« En mettant en scène cette chose affreuse, Dieudonné M’Bala M’Bala a montré son adhésion aux thèses de Faurisson, plaide le bâtonnier Christian Charrière-Bournazel, au nom de la Licra. Vous n’êtes pas dans la posture qui fait rire mais dans celle du négationnisme, vous êtes confit dans une haine raciste et antisémite ! » A sa suite, Me Agnès Tricoire, représentante de la Ligue des droits de l’homme, a dénoncé « la violence des propos et de la mise en scène de Dieudonné » qui « peut être analysée comme une apologie de la contestation de crime contre l’humanité » et « une injure contre les Juifs ».
Dieudonné, a rappelé le président Bonnal, a déjà fait l’objet de six condamnations pour diffamation, provocation à la discrimination, injures ou blessures involontaires. L’humoriste, lui, persiste et prévient : lors de son prochain spectacle, il a invité l’Irakien qui a lancé ses chaussures sur le président américain George Bush lors d’une conférence de presse…