et si la menace venait de Borloo?
Le président du Parti radical Jean-Louis Borloo affirme sa volonté d'être candidat "pour gagner" l'élection présidentielle, dans un entretien à la Voix du Nord à paraître mardi, tout en précisant qu'il se prononcera officiellement sur sa candidature entre l'été et l'automne.
"Je me prépare pour gagner !", explique l'ancien ministre de l'Ecologie en évoquant "une préparation, physique et mentale à mener" ainsi qu'une "réflexion sur le président (qu'il) souhaite incarner".
Interrogé sur ce qui pourrait le faire renoncer à la candidature, comme le risque d'un 21 avril à l'envers pour Nicolas Sarkozy, le patron des radicaux marque sa détermination: "Quant aux éventuelles pressions qui pourraient me faire renoncer, ça n'existe pas!"
"Cela fait des années que je me prépare à cette éventualité et j'ai le sentiment que c'est le moment, que la présidentielle va se gagner au profit de celui ou celle qui anticipe mieux les évolutions de la société française et qui va correspondre à ses attentes", dit-il.
Quant au moment où interviendra sa probable déclaration de candidature, Jean-Louis Borloo dit rester "totalement en phase avec le calendrier (qu'il s'est) fixé".
"Personne ne m'en imposera un autre", affirme l'ex-numéro deux du gouvernement Fillon en répétant que "la réponse publique" sur sa candidature sera "exprimée entre l'été et l'automne".
"C'est normal qu'il y ait des impatiences. Mais j'ai ma cohérence et mes étapes", dit-il à l'attention de ceux parmi ses amis centristes qui le pressent de se déclarer au plus tôt.
"Quand vous prétendez aux plus hautes responsabilités, par respect pour vos concitoyens, vous devez avoir un niveau de préparation très élevé", fait-il valoir.
"Je ne m'engage pas aujourd'hui pour faire parler de moi, comme un aboutissement de carrière ou par défaut de notoriété et de popularité. Je le fais en mon âme et conscience pour les Français", ajoute-t-il en réponse à ceux qui doutent de sa détermination.
Revenant sur son parcours politique à Valenciennes et en tant que ministre pendant près de neuf ans, il demande: "En quoi cela ne me donnerait pas la légitimité pour présider le pays?"
"J'ai à la fois encore la fraîcheur, la générosité et l'énergie et une expérience politique, nationale aussi bien qu'internationale. C'est cela la légitimité", dit-il.
Interrogé sur le fait qu'il se trouverait alors opposé à Nicolas Sarkozy dont il a été numéro deux du gouvernement pendant quatre ans, il balaye: "On ne se présente pas contre quelqu'un, mais pour un projet".
"Alors, la question est plutôt, est-ce-que je suis libre, et la réponse est oui". Est-ce-que je peux proposer aux Français un chemin différent, indépendant et la réponse est également oui", dit-il en soulignant qu'il n'est "pas né en politique par la grâce de l'UMP".
Questionné sur le risque d'avoir en retour des "boules puantes" à son encontre, Jean-Louis Borloo se veut serein: "Quand vous êtes face au destin, celui du pays et le vôtre, vous ne devez pas y prêter attention".
Et puis, "cela fait partie de l'épreuve et si vous n'êtes pas capable de supporter cela, vous ne pouvez pas prétendre à commander le navire".