A peine en salle, "Présumé Coupable" suscite la polémique. C’est l’acteur Philippe Torreton qui a dénoncé ce week-end les propos tenus par l’ancien garde des Sceaux, Pascal Clément, après avoir vu le film. L’ex-ministre avait en effet déclaré en juin dernier lors d’une interview accordée à "France-Soir" : "Il faut faire attention à ce que la sensibilité ne l’emporte pas sur la raison. Ce film est extrêmement émouvant, mais dit-il la vérité ? Aujourd’hui encore, je n’en sais rien…".
"Il m'a répondu par téléphone"
Le comédien qui incarne brillamment l’huissier de justice acquitté dans l’affaire d’Outreau a donc posé la question qui s’impose : "Qui était sincère? Le garde des Sceaux qui présente des excuses en 2005 ou celui qui doute encore ? Ces gens-là cherchent à trahir encore…"
Pascal Clément a réagi hier mardi, pour récuser les propos qu’il aurait pourtant tenus en juin : "Je jure que je n'ai jamais rencontré de journalistes de "France-Soir", et c'est une ineptie de penser qu'un juriste puisse dire une chose pareille". Seulement, la journaliste de France-Soir, Gaëtane Morin, elle, persiste. Et confirme avoir bien interrogé Pascal Clément. "A la fin du film je suis partie, trop bouleversée, raconte-t-elle. Mais dès le lendemain j'ai appelé plusieurs personnalités, dont Monsieur Clément, qui m'a répondu par téléphone."
"A partir de quand cet homme est-il honnête ?"
De son côté, Christophe Rossignon, producteur du film, qui souhaite sortir de la polémique, s’avoue "outré, si cet ancien Garde des Sceaux a bien dit cela".
Reste une question que soulève justement le comédien Philippe Torreton : "Pourquoi, s’il n’a véritablement pas tenu ces propos, Pascal Clément ne les a-t-il pas démentis au moment même de leur parution, c’est-à-dire à la mi-juin ? " Touché par les déclarations de l’ancien garde des Sceaux, l’huissier de justice acquitté a rejoint l’acteur qui l’incarne en demandant : "A partir de quand cet homme est-il honnête ? Quand il faisait ses excuses aux acquittés en 2005, ou aujourd’hui, lorsqu’il doute de mon innocence? "