Certains y verront le signe que François Bayrou est entré en campagne pour de bon. Dimanche, à Giens, aux Journées d'été du MoDem, le troisième homme de 2007 a dû, faute de temps, faire pratiquement l'impasse sur la partie de son discours de clôture consacrée au "rééquilibrage des finances publiques". Il s'en est d'ailleurs excusé. Un comble, pour celui qui - il ne cesse de le rappeler - a fait campagne dès 2002 sur ce thème. En réalité, le Béarnais s'était (trop) longuement attardé sur les deux axes de sa future campagne, "produire et instruire" : emporté par son verbe, l'orateur Bayrou a dû sacrifier son thème de prédilection !
Voilà déjà plusieurs semaines, notamment depuis la parution de son livre, 2012, état d'urgence, que Bayrou met tout en oeuvre pour sortir du costume étriqué de candidat en puissance d'un parti d'opposition, pour se glisser de nouveau dans celui de l'homme d'État auquel un plus de 18% d'électeurs ont cru bon d'accorder leur vote en 2007. À cette fin, son entourage ne cesse de le présenter comme un visionnaire, à qui la crise économique donne raison, tout comme celle du pouvoir politique. Car la France est, selon lui, dans une situation que les hommes au pouvoir avaient les moyens d'éviter, et qui imposera au prochain chef de l'État, quel qu'il soit, de gouverner avec une "majorité nouvelle et centrale", élargie bien au-delà des clivages traditionnels.
La droite des "affaires" pulvérisée
Le week-end fut donc placé sous le signe du rassemblement, même si pour l'heure, l'ouverture s'est faite essentiellement sur la droite du parti, puisque aucune figure politique du centre-gauche n'était présente. Il restait, pour conclure, à définir malgré tout les limites infranchissables qui séparent le candidat d'une partie de la droite, comme de la gauche de la gauche. Bayrou a ainsi sévèrement tancé la majorité en place, notamment sur la question de la moralisation de la vie publique. Dénonçant "l'incroyable succession de scandales qui, chaque jour, comme un tsunami, se propage dans les allées du pouvoir", il n'a pas trouvé de mots assez durs : "On prétendait que les voyous étaient dans les cités et qu'on allait les nettoyer au Kärcher ! Eh bien l'on découvre qu'en réalité les voyous, les truands, les trafiquants, on les a installés au cœur de l'État", a-t-il encore lancé.
Preuve que le noyau dur d'électeurs bayrouistes n'est pas encore prêt à une "ouverture" au centre droit, la salle était presque debout à cette évocation des affaires, manifestant un vif rejet du pouvoir en place. "S'il y a ces affaires, Karachi, Djhouri, Bourgi, Tapie, Guérini, Takkiedine et compagnie, a poursuivi Bayrou, haussant progressivement la voix, tout cela nous fait honte, et c'est à ceux-là en vérité qu'il faut passer le Kärcher !" Et de conclure : "Il faut en 2012 un président de la République qui n'ait de compte à rendre à aucun de ces réseaux, qui n'ait de dépendance et d'accointance avec aucune des influences qui se sont déchaînées au sein de l'État depuis des décennies sous les deux partis alternativement majoritaires."
La gauche des "promesses" égratignée
La gauche aussi en a pris pour son grade, dimanche. Sur l'éducation notamment : le chef de file centriste, ancien ministre de l'Éducation nationale, a félicité, non sans ironie, le "changement de cap de certains responsables socialistes", qui auraient, selon lui, piqué la formule du MoDem en promettant la "protection des moyens de l'éducation sur le long terme" avec le remplacement "poste pour poste" de chaque départ à la retraite. Mais là encore, c'est pour mieux se démarquer : s'engageant à ne pas faire de "promesses intenables", il a regretté que l'on "puisse laisser croire qu'il était possible de dépenser plus", et, pire, "de créer 300 000 emplois d'avenir ou de mettre en place une allocation pour jeunes", fustigeant les largesses du PS et plus particulièrement celles de François Hollande.
Oubli involontaire ou non, le patron du MoDem n'a pas prononcé le nom du favori de la primaire socialiste, pourtant écrit sur la trame de son discours distribué aux journalistes. Comme si le tribun Bayrou souhaitait épargner l'image de son adversaire socialiste, histoire de ne pas insulter l'avenir.
Entouré, sur scène, de l'essentiel des cadres du parti - Marielle de Sarnez, Robert Rochefort, Nathalie Griesbeck, Marc Fesneau, Bernard Lehideux, Jean Lassalle, entre autres - François Bayrou a promis pour sa part de respecter le "devoir de vérité". Énumérant les fléaux qui, dit-il, minent la France, mais aussi les défis qu'il la croit capable de relever, il n'a pas hésité à la décrire comme un pays qui joue sa survie : "C'est une guerre que nous avons à mener, une guerre d'étranglement, d'enlisement, d'affaiblissement", a-t-il clamé devant ses troupes remontées à bloc. Avant de conclure avec force : "L'UMP et le PS veulent tous les pouvoirs, il est urgent de les leur refuser et de les obliger à entendre et à tenir compte de ceux, majoritaires dans le pays, qui sont en désaccord avec eux." Hourras dans le public. Tous sont ressortis enthousiasmés. Les rumeurs véhiculées ces dernières semaines - particulièrement au centre droit - sur l'éventuel renoncement de François Bayrou pour 2012, semblent bien loin.
Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
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Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
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Re: Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
Bayrou aime bien l'Elysée pourtant.Il tacle la droite mais charcle la gauche.
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
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Re: Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
Bayrou c'est un coup à droite, un coup à gauche
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Re: Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
C'est la démagogie a l’état brut.patriote51 a écrit : Bayrou c'est un coup à droite, un coup à gauche
- Jarod1
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Re: Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
Il se rapproche de l'actuelle majorité présidentielle, faisant le constat de l'échec de sa posture de ces dernières années.
Ce qui prouve que c'est un homme intelligent.
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"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
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Re: Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
si c'est le cas,il n'aura pas ma voix.mais il n'y a aucune preuve de ce que tu avances.Jarod1 a écrit : Il se rapproche de l'actuelle majorité présidentielle, faisant le constat de l'échec de sa posture de ces dernières années.
Ce qui prouve que c'est un homme intelligent.
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"nul bien sans peine".....
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Re: Bayrou, très offensif, galvanise le MoDem
ben c'est le principe du centrisme,prendre des idées de droite ou de gauche.patriote51 a écrit : Bayrou c'est un coup à droite, un coup à gauche
quels arguments pertinents :roll:NSC a écrit : C'est la démagogie a l’état brut.
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"nul bien sans peine".....
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