4 millions de vols déclarés, plus que le chiffre officiel

[tisiphoné]

Les Français ont déclaré avoir été victimes de quatre millions de vols en 2010, près de trois fois plus que les chiffres officiels, selon une enquête d'opinion dressant un état des lieux de la délinquance, «préoccupation» qui, comme la pauvreté, reste importante pour plus de 16%.
«Le taux déclaré de plaintes par les Français est parfois très faible»

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) rend publique mardi pour la cinquième année consécutive, une enquête dite de victimation qui tranche avec les statistiques officielles, souvent sujettes à controverse, qu'il est en charge de diffuser mensuellement. Avec l'Insee, l'ONDRP a interrogé les Français sur les faits de délinquance dont ils se disent victimes afin de donner un autre éclairage que les chiffres enregistrés par les forces de l'ordre souvent à partir des plaintes.

Ainsi, en 2010, selon cette enquête effectuée auprès de près de 17.000 personnes de 14 ans et plus,quelque 4 millions de vols sont déclarés contre 1,5 million rapportés dans les chiffres officiels de la police et de la gendarmerie.Pour 2009-2010, 280.000 personnes de 18 à 75 ans se déclarent aussi victimes de violences sexuelles (hors ménages) alors que 10.000 plaintes ont été enregistrées par les policiers et gendarmes en 2010. «Le taux déclaré de plaintes par les Français est parfois très faible», observe Cyril Rizk, l'un des responsables de l'observatoire.
«Pour certains délits, dix fois plus de victimes que de plaintes enregistrées»

«Il y a parfois, pour certains délits, dix fois plus de victimes que de plaintes enregistrées et moins d'un Français sur dix déclarant déposer plainte. D'où la pertinence des enquêtes de victimation pour compléter les statistiques officielles.» 290.000 personnes interrogées, dont 145.000 femmes, disent avoir été victimes de vols ou tentatives avec violences ou menaces en 2010, révèle l'étude, un chiffre en hausse «significative» entre 2008 et 2010 par rapport aux années précédentes s'expliquant par «la victimation déclarée des femmes».

Les violences physiques et sexuelles hors et intra ménages sont en baisse, elles, par rapport aux enquêtes précédentes, les secondes étant tout de même d'un ordre élevé de quelque 820.000 - sur deux ans - chez les adultes. 380.000 personnes interrogées, en grande majorité des femmes, affirment encore avoir été victimes de violences sexuelles et physiques d'un conjoint. Un «taux stable», selon l'ONDRP, montrant toutefois à nouveau l'importance et la persistance du phénomène des violences familiales que les statistiques officielles ne révèlent pas toujours.
Certaines violences aux personnes, point noir depuis plusieurs années

L'enquête reflète toutefois, selon Cyril Rizk, les mêmes «tendances» que la délinquance rapportée par le gouvernement: baisse des vols, à l'exception des cambriolage qui grimpent, hausse de certaines violences aux personnes, le point noir depuis plusieurs années. Autre phénomène peu ou jamais abordé, le sentiment d'insécurité que près de 15,8% des Français ressentent à domicile et qui reste, tout comme en 2009, selon Cyril Rizk, «à son niveau le plus élevé» en 2010 par rapport à 2008 où il était de 13,3%.

De même s'agissant de leur perception de la délinquance : pour 16,4%, ce problème est «préoccupant» - plus que les années passées -, presque autant que la pauvreté (19%), le chômage venant en tête (36,2%). «C'est difficile à expliquer», relève Cyril Rizk. «Il suffit par exemple d'une actualité médiatique ou politique de fait divers pour l'amplifier.» «Nous sommes sur un débat de société», ajoute-t-il à cet égard, «et il faut sans doute prendre en compte le tourbillon de la crise (financière) qui a son effet».

[gemmill]

qui aujourd'hui peut se prétendre étre a l'abri d'un méfait ou d'un crime ??
a part les autruches...

[Patrick_NL]

«Il suffit par exemple d'une actualité médiatique ou politique de fait divers pour l'amplifier.»
Tout est dit!! L'amplification tient de politique au gouvernement qui n'a pas de solution.

[Jarod1]

Pas du tout, c'est ce qu'on appelle "le chiffre noir de la délinquance", et c'est vieux comme le monde, le nombre effectif de délits commis est toujours très largement supérieur aux nombres de plaintes déposées ou de procédures ouvertes.

[LOFOTEN]

Vous avez des sites qui répertorient ces "faits divers"..et depuis longtemps . Donc pas de surprise....et encore moins pour les forces de l'ordre.

[scorpion3917]

Pas du tout, c'est ce qu'on appelle "le chiffre noir de la délinquance", et c'est vieux comme le monde, le nombre effectif de délits commis est toujours très largement supérieur aux nombres de plaintes déposées ou de procédures ouvertes.

Surtout si les services de police te dissuadent de porter plainte, statistiquement parlant.

[Jarod1]

Surtout si les services de police te dissuadent de porter plainte, statistiquement parlant.

C'est tout à fait exact. D'ailleurs, si les gens ne portent pas plainte, c'est aussi parce qu'ils savent que ça ne sert à rien, ce que certains flics n'hésitent pas à leur dire quand ils arrivent au commissariat. Il y a aussi bien d'autres causes aux renoncements à déposer plainte : la peur, la honte, un contexte familial, etc...

[scorpion3917]

C'est tout à fait exact. D'ailleurs, si les gens ne portent pas plainte, c'est aussi parce qu'ils savent que ça ne sert à rien, ce que certains flics n'hésitent pas à leur dire quand ils arrivent au commissariat. Il y a aussi bien d'autres causes aux renoncements à déposer plainte : la peur, la honte, un contexte familial, etc...

Un cambriolage avec arrestation de l'auteur est statistiquement plus acceptable qu'un cambriolage avec plainte contre x.
Aujourd'hui, un vol de portable n'est plus considéré comme un délit, statistiquement parlant.

[Jarod1]

De manière générale, les atteintes aux biens comme les cambriolages, donnent majoritairement lieu à dépôts de plainte, ne serait-ce que pour des questions d'assurance (encore que le coût de certaines franchises puisse parfois être dissuasif).

C'est évidemment en matière d'atteintes aux personnes, notamment de nature sexuelles, que les victimes ne portent pas plainte.