Nouvelle hausse des prix, passage du seuil symbolique des 6 euros le paquet pour de nombreuses marques : le marché des cigarettes a chuté de 5 % au cours du dernier trimestre 2011, par rapport à la même période en 2010, selon des sources concordantes.
Donnée corollaire : dans le même temps, les volumes de tabac à rouler ont augmenté de 4,7 % selon les chiffres d'Altadis Distribution France, qui dispose du monopole de livraison des 28 000 buralistes.
Le 17 octobre, en début de trimestre, le prix du tabac a augmenté d'environ 6 %, faisant passer le paquet le moins cher à 5,70 euros. Le plus vendu, le paquet de Marlboro avec 25 % des parts de marché, est passé à 6,20 euros. Cette hausse faisait suite à deux précédentes augmentations, déjà d'environ 6 %, soit 30 centimes par paquet, intervenues en novembre 2009, puis en 2010.
Une nouveau relèvement du prix du tabac, également de 6 %, est d'ores et déjà programmé : il doit intervenir au premier semestre 2012, avait annoncé le chef du gouvernement. Il ferait alors passer tous les paquets de cigarettes à 6 euros au minimum.
RECUL "INSUFFISANT"
Ces dernières années, malgré les hausses de 2009 et 2010, le marché des cigarettes avait enregistré une quasi-stabilité avec des volumes en baisse de 0,5 % pour la période janvier-octobre 2011 par rapport à janvier-octobre 2010. Concernant le recul estimé pour le dernier trimestre 2011, certains observateurs du marché estiment qu'un recul de trois mois est "insuffisant" pour conclure à une baisse durable du marché des cigarettes en France.
L'autre enjeu de la baisse des ventes de cigarettes est la question fiscale : une autre source fait remarquer que la baisse des volumes, si elle devait se confirmer, entraînerait une baisse des prévisions de rentrées fiscales pour l'Etat.
Le premier ministre François Fillon avait annoncé en août la hausse intervenue en octobre dans le cadre du premier plan de lutte contre les déficits, estimant que cette augmentation devait rapporter à l'Etat – qui touche en taxes diverses 80 % du prix du paquet de cigarettes – 90 millions d'euros fin 2011 et 600 millions en 2012. Fiscalement, la baisse des ventes de cigarettes n'est pas compensée par la hausse du tabac à rouler.