la machine à perdre est en route, ça vous étonne ?Les couacs se multiplient dans la campagne de François Hollande, sur les 60 000 postes dans l’Education, le quotient familial, le nucléaire… Le candidat est-il en train de se « ségoléniser », selon la formule de Cohn-Bendit ?
Les vieux démons du PS se réveilleraient-ils ? Depuis quelques semaines, le doute s’est installé dans le camp Hollande. Officiellement, tout va bien. Le candidat socialiste reste donné largement vainqueur au second tour dans tous les sondages. Et pourtant. Plusieurs quiproquos — sur le nucléaire, les retraites, la réforme fiscale ou le quotient familial — mais aussi la difficulté du député de Corrèze à imprimer son rythme et imposer ses thèmes, donne le sentiment que la campagne patine.
Plus grave : des voix discordantes se font désormais entendre.
Avant hier, dans un communiqué, l’aile gauche du parti emmenée par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli a dégainé contre un proche du candidat, Jérôme Cahuzac. Le président PS de la commission des finances venait d’expliquer que les 60000 postes promis par Hollande dans l’Education seraient créés par « redéploiements ». « Cela reviendrait à réduire le service public de la santé ou de l’emploi, cela n’aurait aucun sens », ont grondé les contestataires. Un air de désunion étalée au grand jour qui n’est pas sans rappeler les pires heures de la campagne de Ségolène Royal, il y a cinq ans. 2007-2012, le comparatif.
Un parti plus uni derrière son candidat…
En 2007, Royal et le parti ne travaillaient pas ensemble. La première reprochait aux « éléphants » de ne pas la soutenir. Ces derniers s’estimaient tenus à l’écart. Cette fois, le PS veut jouer l’unité et le tandem Aubry-Hollande a fini par fonctionner : « Ils ne font pas semblant de s’aimer mais ils veulent tous les deux la victoire. C’est un mariage de raison », juge un dirigeant. « Martine aide François en cognant sur Sarkozy, comme elle l’a fait notamment à Lille », ajoute un proche de la patronne du PS. Le reste des éléphants suivra-t-il son exemple ? Hier en conseil politique, Hollande a dû taper du poing sur la table pour ramener Hamon et Emmanuelli dans le rang.
Mais moins de ferveur qu’en 2007
Aucun des déplacements de Hollande ne suscite autant d’enthousiasme que ceux de Royal en 2007. Aux Antilles, où Royal avait provoqué de véritables bousculades, son ex-compagnon n’a suscité qu’une sympathie polie. « La personnalité quasi-christique de Ségolène déclenchait la ferveur aussi bien à la tribune que dans la rue. François est plus classique : sa personnalité plus réservée ne le pousse pas à fendre l’armure », explique un député socialiste. « Elle clivait, lui veut rassembler », souligne un autre.
L’ampleur des scores de second tour dont Hollande est crédité dans les sondages traduit aujourd’hui davantage un rejet de Nicolas Sarkozy qu’une adhésion à Hollande. Cela suffira-t-il pour l’emporter en mai ? Les socialistes comptent sur le premier grand meeting du candidat dimanche au Bourget pour faire « monter l’enthousiasme ».
Une organisation qui flotte
Malgré l’attention portée par Hollande à réserver une place à chacune des personnalités du PS dans son organigramme, plusieurs couacs ont eu lieu ces derniers jours. Benoît Hamon rue dans les brancards sur l’Education et Arnaud Montebourg refuse d’appliquer dans son département l’accord avec les Verts. Plus grave : de polémiques en quiproquos, François Hollande et les siens sont souvent obligés de s’y reprendre à trois fois pour expliquer leurs propositions. Au risque de brouiller le message. Il y a cinq ans, Royal déroutait ses porte-parole en lançant de son propre chef des idées sur l’encadrement militaire ou sur les jeunes. Cette fois-ci, c’est l’inverse : sur les retraites ou le quotient familial, c’est Hollande qui a dû corriger ses lieutenants pour redonner la ligne. « Une fois que le projet sera connu, il n’y aura plus de cafouillage », veut se rassurer un de ses fidèles. A voir.
c'est ce qui arrive quand il n'y a pas de candidat charismatique qui fédère, la primaire a accouché d'un candidat qui ne se détache en rien des autres, alors mettez-vous à la place des autres