«Un acte inqualifiable». Le gouvernement de transition au Mali a fermement condamné l'incendie et la profanation d'un mausolée classé au patrimoine mondial de l'Unesco à Tombouctou. L'édifice a été incendié par des membres du groupe islamiste Ansar Dine, lié à Al-Qaïda et présent depuis le printemps dans le nord du pays s'emparant Tombouctou, Gao et Kidal.
Ce lieu, qui renferme la tombe d'un érudit musulman, est l'un des plus sacrés de la capitale malienne.
Le gouvernement de transition maliena «appris avec indignation la profanation d'un mausolée perpétré par des individus sans foi ni loi» et «condamne avec la dernière énergie cet acte inqualifiable qui foule au pied les préceptes de l'islam, religion de tolérance, et le respect de la dignité humaine», selon un communiqué lu à la télévision nationale.
Les islamistes radicaux ont brisé vendredi les fenêtres et le portail en bois de la tombe de l'érudit Sidi Mahmoud Ben Amar, avant d'y mettre le feu, selon des témoins. Il s'agit de la première attaque de ce type au Mali. «Ce que vous faites est haram ! (interdit ou pêché). Demandez directement à dieu plutôt qu'à un mort», a déclaré l'un des hommes armés aux habitants, qui tentaient de se recueillir sur la tombe, a rapporté Ahmed Ibrahim, témoin de la scène et qui s'est confié à l'agence Reuters. «Après avoir prononcé ces mots, trois d'entre eux sont entrés dans le mausolée. Ils ont déchiré et brûlé aux yeux de tous des morceaux d'étoffes blanches qui recouvraient le mausolée du saint», a-t-il ajouté.
Les hommes en armes, qui considèrent la vénération du saint musulman comme contraire à l'islam, ont annoncé qu'ils reviendraient détruire d'autres mausolées.