Combien de temps dure la culpabilité ?

[Samir]

La culpabilité peut elle passer avec le temps ou bien est ce encore pire ?

[mordred]

Ca dépend de la faute et de l'individu. J'ai du remord pour certaines choses plus de 30 ans après. Des faits de famille que seul moi me reproche.

[Ex Nihilo]

"Avec le temps va tout s'en va...."
Si tu peux t'excuser, excuse toi, puis tire un trait. Le passé et en particulier la culpabilité est inutile voire néfaste pour la conscience du présent....

[tisiphoné]

la culpabilité peut résulter de faits avérés ou pas, c'est un sentiment confus.

[Samir]

Ca dépend de la faute et de l'individu. J'ai du remord pour certaines choses plus de 30 ans après. Des faits de famille que seul moi me reproche.

Comment tu le vis si je peux me permettre ? 30 ans c'est long...

"Avec le temps va tout s'en va...."
Si tu peux t'excuser, excuse toi, puis tire un trait. Le passé et en particulier la culpabilité est inutile voire néfaste pour la conscience du présent....

Comment on fait ????


Ça fait bientôt 8 ans pour moi et ça passe pas, ça empire !!!

[mordred]

Comment tu le vis si je peux me permettre ? 30 ans c'est long...

Je n'y pense pas tous les jours. Je me reproche de ne pas avoir assez aimé ma mère. Elle était malade et décéda quand j'avais 17 ans. Mais à cet âge-là, on ne voit pas les choses comme à 52.

[Ex Nihilo]

Comment on fait ????


Ça fait bientôt 8 ans pour moi et ça passe pas, ça empire !!!

Les conséquences de ton acte sont-elles graves ?

[Samir]

Tres !

[LadyAnne]

Toujours ! Si on en croit Victor Hugo :

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Echevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l'espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes
L'oeil à la même place au fond de l'horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
« Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
« Etends de ce côté la toile de la tente. »
Et l'on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :
« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l'enfant blond,
La fille de ses Fils, douce comme l'aurore ;
Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! »
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours! »
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ;
Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ;
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,
Et la ville semblait une ville d'enfer ;
L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L'oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là. »
Alors il dit: « je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.

( j'ai un peu honte de l'écrire, mais quand j'ai ingurgité ce poeme en classe, ce qui m'avait surtout étonnée, c'est de lire que Cain était assis sur une chaise...)

[Samir]

Toujours ! Si on en croit Victor Hugo :

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Echevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l'espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes
L'oeil à la même place au fond de l'horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
« Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
« Etends de ce côté la toile de la tente. »
Et l'on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :
« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l'enfant blond,
La fille de ses Fils, douce comme l'aurore ;
Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! »
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours! »
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ;
Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ;
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,
Et la ville semblait une ville d'enfer ;
L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L'oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là. »
Alors il dit: « je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.

( j'ai un peu honte de l'écrire, mais quand j'ai ingurgité ce poeme en classe, ce qui m'avait surtout étonnée, c'est de lire que Cain était assis sur une chaise...)

Merci ! Je vais partir de ce principe !

[Oummie]

Bonjour,

Tout dépend de la culpabilité que tu ressens.

Tu as commis un acte qui a eu des conséquences fâcheuses pour une (ou des) personne, et tu te sens coupable, tu fais donc preuve d'empathie qui est une grande qualité, tu pourrais fermer les yeux et t'en foutre royalement, mais non tu sais voir ton erreur, cette culpabilité est saine.
Mais comment vivre avec?
En essayant de réparer, et si ce n'est pas possible, alors faire le bilan de ce qui c'est passé, en tirer le négatif mais aussi le positif.
Quel positif?
Celui qui fait que tu apprends de ton erreur, celui qui fait que tu ne recommenceras pas cette erreur, celui qui fait que ça t'a évolué, que grâce à cela tu es une personne meilleur.
Et enfin et surtout : le pardon!!
Il est possible que la ou les personnes concernés ne te l'accordent pas, mais la personne principale qui doit t'accorder ce pardon c'est TOI, nous faisons tous des erreurs et nous avons tous le droit à notre pardon si on sait les reconnaitre, et en tirer des leçons pour être meilleur.

Enfin la culpabilité malsaine, celle où tu te sens coupable alors que tu n'y es pour rien (ex: les enfants qui se sentent coupables du divorce de leur parent) et là je te conseille de te faire aider, en discuter avec une personne neutre qui saura te montrer ce que tu ne vois pas et te faire comprendre que tu ne peux intervenir dans les choix des gens, tu peux essayer de conseiller, mais tu n'as pas de contrôle sur leur décision, il faut savoir l'accepter, les accompagner aux mieux mais savoir lâcher prise quant aux conséquences de leurs actes.

Voilà j'espère avoir pu t'aider un peu

[jmarie]

Pour arrêter de souffrir de la culpabilité, il faut travailler sur soi afin d'être prêt à proposer de réparer si l'on a causé du tort à quelqu'un.
Il faut commencer par assumer les conséquences de ses choix et de ses actes et, enfin, avoir confiance en soi et dans la vie.
Se prendre en main et avoir le courage d'aller au-devant des critiques.

[Samir]

Pour arrêter de souffrir de la culpabilité, il faut travailler sur soi afin d'être prêt à proposer de réparer si l'on a causé du tort à quelqu'un.
Il faut commencer par assumer les conséquences de ses choix et de ses actes et, enfin, avoir confiance en soi et dans la vie.
Se prendre en main et avoir le courage d'aller au-devant des critiques.

Le problème c'est que j'ai déjà fait tout ce que je pouvais et ca n'a rien changé !

[jmarie]

Le problème c'est que j'ai déjà fait tout ce que je pouvais et ca n'a rien changé !

Il ne faut savoir d'abord ce que l'autre attend et non pas faire selon sa propre vision des choses.
Se mettre complètement à l'écoute de l'autre pour comprendre son attente et ses besoins.