C'était Le Tour...

[sacamalix]

L e 12 juillet 1903, le tout premier Tour de France cycliste de l’Histoire traversait le Tarn-et-Garonne lors de sa quatrième étape. Au programme: 268 kilomètres pour rallier Toulouse à Bordeaux.

Presque une promenade comparé à l’étape précédente, Marseille-Toulouse (428 km!), que les coureurs ont bouclée en 18 heures pour les meilleurs d’entre eux!

Pour cette traversée du département, ces cyclistes aventuriers s’élancent rue de la Devise, à Toulouse, à 5 heures. Les cyclistes amateurs, invités uniquement pour cette étape, partent, eux, une heure plus tard.

Pompignan est le premier village tarn-et-garonnais traversé par la course.

L’étape se poursuit alors à Grisolles et à Canals pour se diriger ensuite vers Montauban. Dans la préfecture, un premier groupe de coureurs arrive seulement «1 h 25 après avoir quitté Toulouse» indique l’édition du 13 juillet 1903 de «La Dépêche». Parmi ces coureurs, figure Maurice Garin, le vainqueur final du tour.

Les cyclistes sont alors munis de guides pour traverser la ville et pour éviter de se perdre sur les chemins de terre dans la campagne environante.

Dans le peloton, figure le Grisollais Jean Dargassies. La mémoire locale le fait passer en tête dans son village, acclamé par la foule, mais la chronique du journal de l’époque n’évoque, à aucun moment, cet épisode. Son passage en tête de la course est-il vraiment avéré?

Toujours est-il qu’à Castelsarrasin, le Grisollais arrive avec deux minutes de retard sur le groupe de tête, où Garin «passe en trombe dans un nuage de poussière» selon «La Dépêche» d’alors.
Un chien provoque une chute à Castelsarrasin

En sortant de Castelsarrasin, un chien provoque une gigantesque chute dans le peloton, à Marchès.

Les coureurs arrivent alors à Moissac avec quelques contusions. Ils doivent crier leur nom et leur numéro en traversant la ville afin de se faire enregistrer par le contrôle de course.

Ils arrivent finalement à 7 h 15 devant l’hôtel du Luxembourg. «Un premier peloton est arrivé comme une trombe, suivi, à 3 minutes, par notre vaillant compatriote Dargassies», raconte «La Dépêche».

Quelques accidents sont à signaler tout au long de l’étape, notamment une nouvelle chute à l’entrée de Golfech.

Cette fois, ce n’est pas un chien qui percute les coureurs mais... un char qui traverse la route juste au moment du passage de la course. Aucouturier, le coureur alors en tête, se blesse dans l’accrochage. Il n’y avait pas de médecin sur la course, et le malheureux cycliste doit s’arrêter dans une pharmacie de Lamagistère pour faire panser sa jambe.

Après 8 heures et 46 minutes de lutte, le Suisse Charles Laeser arrive à Bordeaux en tête. Le Grisollais Jean Dargassies se classe 7e, finissant avec 26 minutes de retard sur le vainqueur.

[le parisien]

A cette époque là, le Tour ressemblait plus au Dakar des année 80 qu'au Tour d'aujourd'hui

Rappelons que, en 1907, quand les organisateurs ont mis en place des étapes de montagnes dans les Pyrénnées, les coureurs avaient peur... des ours !