Analyse pertinente , ca change des idiots du forum qui t'expliquent qu'ils ont vu que ou on leur a dit que...Once a écrit : ↑10 juin 2024 09:06 Mon point de vue à chaud sur la question :
1) Depuis son élection en 2017 Macron a cherché à dissoudre droite et gauche mainstream autour de son parti: aujourd'hui c'est lui qui est dissous par elles
2) Macron aurait dû attendre au moins la rentrée de septembre pour dissoudre l'Assemblée. Le pays sort d'une campagne déjà épuisante pour tous ceux qui se sont mobilisés, donc passer à une autre en 3 semaines non seulement n'est pas sérieux mais est aussi irresponsable : des français partent en vacances fin juin début juillet, de nombreuses festivités se préparent (Tour de France, JO etc...), le pays a plus besoin que jamais de sécurité et de stabilité durant cette période avec tous les risques possibles de déstabilisation ou d'attentats de toutes origines.
3) Macron joue la carte du "Eux ou Nous", c'est à dire de son point de vue : de ce qu'il appelle "l'arc républicain" englobant son parti + LR + le PS de Glusksmann (et exluant LFI)
4) Le PS de Glucksmann est pris au piège de Macron à savoir que , du point de vue de Macron, c'est : "soit vous vous ralliez à nous pour que l'on ait des chances de faire barrage au RN." (ce qui fera de Glucskmann et du PS des "socios traîtres" aux yeux des forces de gauche radicale) "Soit vous vous ralliez aux forces de gauche incluant forcément LFI (que vous avez clairement rejetés au cours de la présente campagne et qui vous boufferont car elles sont plus radicales et dans l'air du temps)"
D'où la colère de Glucskmann hier soir en apprenant la nouvelle : il se sent piégé et sommé de faire un choix pas du tout évident entre deux plaies en bien trop peu de temps.
5) LFI sort-il renforcé de cette séquence ? LFI ne peut rien sans le PS (qui ne peut rien sans LFI). On imagine Mélenchon se rêvant encore une fois en Premier ministre : s'il sort de sa réserve, il sème la zizanie dans son propre camp (où beaucoup de jeunes espoirs LFI ne le supportent plus ) et donne à Glusckmann et au PS une sérieuse envie de vomir.
6) Quoiqu'il en soit et, au moins jusqu'au soir du 7 juillet le RN sort grand vainqueur de la séquence présente et prochaine pour une raison essentielle : sa base électorale repose sur une assise cohérente d'environ 40 % d' électeurs. En face, pour prétendre rivaliser, il ne peut y avoir que des alliances de circonstances de carpes et de lapins qui se détestent et qui éclateront à la première occasion.
7) Attention toutefois aux 48,6 % d'abstentionnistes dont on ne sait pas du tout quels seront leurs choix dans 3 semaines et qui risquent d'être des forces déterminantes : soit en renforçant le RN, soit en l'affaiblissant
8- En admettant que Bardella se retrouve Premier ministre après la 7 juillet, les forces d'extrême-droite auront-elles une majorité absolue à l'Assemblée ? On peut en douter.
9) Par ailleurs, ces forces devront composer avec tous les contre-pouvoirs qui barreront la route à leurs décisions : on peut penser au rôle du Conseil Constitutionnel, par exemple.
10) Conclusion : de toute évidence le pays se trouve à une croisée des chemins sans réelle assurance de stabilité et de cohérence pour le futur et ce quel que soit le vainqueur au soir du 7/7 prochain : voilà le gros souci.
Sans oublier non plus que l'Europe regarde la France en ce moment mais pas seulement l'Europe : les alliés de la France mais ses ennemis aussi, (Poutine doit jubiler en ce moment).
Sans oublier enfin que ceux qui suivent avec attention ce nouveau psychodrame ne sont pas les moindres, je veux dire : les marchés financiers pas du tout raccords avec le programme économique du RN.
Sans leur goutte à goutte et leur assistance respiratoire, le pays est fichu.
Deux choses a préciser a mon sens :
Des élections le 30 juin et surtout le 7 juillet c'est risqué, fin juin de nombreux retraités plutôt aisés et pro macron sont en voyage, et le 7 juillet c'est lé début des vacances scolaires, une partie de l'électorat sera parti de sa résidence et cela favorisera l'abstention en défaveur de Renaissance.
Sur la carte des villes, on remarque bien que la fameuse ligne est ouest a sauté, l'ouest plutôt centriste a clairement basculé du coté du RN, y compris des bastions centenaires.
Cette élection est annonciatrice d'un changement durable dans notre paysage politique.