Seuls 32 % des sondés se disent intéressés par les élections européennes.
Source:Le Figaro.Si les élections européennes ne suscitent pas un vif engouement chez les Français, les jeunes se sentent particulièrement peu concernés, d’après une enquête de l’Ifop publiée ce jeudi 9 mai.
La faute revient-elle à l’Europe, aux candidats, ou aux jeunes Français? Quoi qu’il en soit, ces derniers semblent bien peu intéressés par le scrutin du 26 mai prochain, pour élire les représentants du pays au Parlement européen. C’est la conclusion que révèle une enquête de l’Ifop, réalisée au mois d’avril 2019 auprès de 1 500 personnes de 18 à 25 ans et publiée ce jeudi 9 mai. Seuls 32 % d’entre elles se disent intéressées par la campagne en cours, et près de la moitié (42 %) ignoraient en avril que les élections européennes auront lieu en mai prochain.
Des jeunes majoritairement de gauche:
Le désamour des jeunes pour le scrutin européen s’exprimera très probablement dans les urnes: si 79 % des jeunes sont inscrits sur les listes électorales, moins d’un quart (23 %) envisage d’aller voter le 26 mai. En bref: plus de trois jeunes sur quatre ne comptent donc pas voter. Un indice inférieur à la population française globale (40 % des Français estiment qu’ils voteront), et nettement en dessous de la mobilisation pour l’élection présidentielle de 2017. À la même période de l’année, 52 % des jeunes envisageaient de déposer un bulletin de vote pour élire leur président de la République.
Pour qui les jeunes comptent-ils voter aux Européennes? Comme à l’échelle globale, LREM et le Rassemblement national caracolent en tête, avec tous deux 19 % d’intentions de vote. En revanche, c’est le parti Europe Ecologie Les Verts qui occupe la troisième position (16 %, contre 8,5 % pour toute la population). En organisant leurs récentes marches et grèves pour le Climat, les jeunes ont montré leur préoccupation pour les enjeux écologiques. Une chose est sûre: la jeunesse française est davantage de gauche que ses aînés. Les intentions de vote atteignent 41 % d’intentions de vote chez les 18-25 ans pour la gauche de gouvernement, contre 27,5 % pour l’ensemble des électeurs. La France Insoumise est créditée de 12 % (9 % à l’échelle nationale), et les Républicains dégringolent à 9 % contre 15 % pour l’ensemble des Français.
Les jeunes se montrent plutôt indécis, puisque 50 % pourraient changer d’avis, contre 32 % de l’ensemble des électeurs. Pour la majorité d’entre eux, les 18-25 ans hésitent avec la liste des Verts. La moitié d’entre-eux entend voter pour manifester son mécontentement sur la manière dont est gérée l’union européenne, et 54 % d’entre eux voteront plutôt en fonction d’enjeux européens, contre 46 % en fonction d’enjeux nationaux.
Les 18-25 ans se méfient de l’Europe:
Une large majorité des jeunes (69 %) s’estiment mal informés sur l’Union européenne (17 % «très mal informés»), même si la plupart affirment connaître les noms de ses principales institutions. Ils méconnaissent aussi ses domaines d’action, 76 % ignorant qu’elle agit en matière de production de séries télévisées, 72 % qu’elle agit sur les congés parentaux, et 69 % en matière de tarif des forfaits de téléphone.
Ce sentiment de manque d’informations s’accompagne d’une défiance. Parmi les 18-25 ans, 71 % ont moins confiance dans les institutions européennes que dans les institutions nationales. La majorité d’entre eux préfèrent adopter des mesures à l’échelle nationale pour traiter de l’emploi (66 %), de la fiscalité (64 %), des politiques sociales (62 %), des transports (62 %), de la culture (61 %), de la santé (55 %), de l’agriculture (53 %) et même des problèmes de sécurité (52 %). En revanche, ils pensent que l’échelle européenne serait plus efficace dans la lutte contre le réchauffement climatique (79 %).
Si les jeunes se sentent si éloignés de l’Europe, c’est en grande partie par le fait qu’ils peinent à mesurer son impact sur leur quotidien. Si la majorité des sondés a déjà participé à un voyage scolaire en Europe, seuls 13 % ont déjà bénéficié d’un programme Erasmus, 12 % de la garantie jeunes. Ils ne sont que 10 % à avoir profité du volontariat de solidarité internationale et autres programmes similaires. À moins de trois semaines du scrutin, les candidats vont devoir mettre les bouchées doubles pour séduire la jeunesse française. À bon entendeur...
https://etudiant.lefigaro.fr/article/el ... 71af7bb9d/