....................................Des polluants éternels dans les cours de plusieurs écoles autour de Lyon.
Alors que les études menées par la préfecture se poursuivent après la révélation d'une pollution aux PFAS dans la vallée de la chimie, plusieurs communes ont publié des résultats d'analyses montrant des concentrations importantes dans les sols d'écoles primaires, de potagers et de terrains de sport.
Après les œufs, les poissons et l'eau du Rhône, il s'avère désormais que les cours d'école aussi contiennent des polluants éternels issus de la vallée de la chimie.
Des PFAS, produits par les usines Arkema et Daikin, qui souillent les alentours du site, ont été retrouvés en quantités élevées dans le sol de plusieurs écoles des communes alentour. Et notamment celui du groupe scolaire Dunand, à Irigny, avec des concentrations très supérieures à la norme néerlandaise, prise en référence en l'absence de barème français.
C'est ce que révèle une série d'analyses menées par la société d'ingénierie Antea à la demande de cinq communes du secteur. Les prélèvements ont été réalisés à moins de cinq centimètres de profondeur dans les écoles. Les résultats, consultés par Le Figaro, ont été présentés au mois de novembre lors d'une réunion publique en présence de l'ARS et la Dreal.
Ils montrent une concentration, mesurée dans un laboratoire néerlandais certifié Eurofins, de 33 microgrammes de différents PFAS cumulés par kilo de terre pour le prélèvement réalisé sur la butte qui se trouve entre l'école élémentaire et l'école maternelle du groupe scolaire Dunand, «à proximité immédiate des établissements», précise la maire, Blandine Freyer (DVC).
Trois fois plus que la norme néerlandaise:
C'est 30% de plus que la valeur guide danoise «permettant de garantir que les utilisations des terres à accès libre pour des utilisations sensibles sont sans danger pour la santé humaine (par exemple les jardins privés, les jardins d'enfants et les terrains de jeux)». Dans ce texte de 2021, le Danemark précise qu'une «attention particulière est accordée à l'exposition directe des jeunes enfants».
Les concentrations en PFNA (acide perfluorononanoïque) sont par ailleurs trois fois supérieures à la norme néerlandaise et dépassent de cinq fois celles de Hawaï.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a établi en juillet 2020 un lien «entre l'exposition aux PFAS et les effets sur le système immunitaire chez les enfants», notamment une moins bonne réponse aux vaccins, sans qu'il soit toutefois possible de dire si l'exposition augmente la fréquence des maladies.
Légère diminution du poids à la naissance, taux élevés de cholestérol et perturbation du fonctionnement du foie ont également été décelés.
«Le dépassement de 3 valeurs de référence provenant de différents pays pour l'échantillon prélevé à l'école du quartier d'Yvours révèle qu'un impact par les PFAS, notamment par le PFNA et le PFUnA, est avéré, conclut Antea. Pour autant, ces résultats ne permettent pas de définir si un risque existe pour les usagers de l'école».
«Au-delà des résultats, il faut voir les usages. S'il s'agit de se balader ou de courir sur ces sols, les normes internationales sont respectées», nuance Jérôme Moroge, maire de Pierre-Bénite, où les analyses sur le sol du stade du Brotillon font apparaître des taux de PFNA plus de deux fois supérieurs aux normes néerlandaises.
Potagers urbains,stades et parcs touchés:
L'impact est «modéré» sur la cour de l'école de la Selette et le stade municipal d'Yvours ou des prélèvements ont aussi été analysés, poursuite Antea. Idem pour l'école Ampère et le stade de la Clavelière à Oullins. Les parcs Leclerc, à la Mulatière, Clavel, à Vernaison, et Manillier, à Oullins, comportent aussi des traces de perfluorés à des taux variables. Les élus déplorent l'absence de consignes claires de l'ARS et de la préfecture.
«J'ai demandé mais l'État ne dit rien, ne recommande rien et moi je ne suis pas compétente pour, s'agace Blandine Freyer. Ils ont estimé qu'il n'y a pas de danger, car pas de cadre réglementaire». Et d'assurer que l'inspection académique a été mise au courant. Le rectorat s'est refusé à tout commentaire.
De leur côté, les services de l'État insistent sur la batterie d'analyses en cours dans l'eau, l'air, les végétaux et la chair des animaux réalisés depuis les révélations du documentaire Vert de Rage de France 2, il y a huit mois. D'ailleurs à La Mulatière, le potager urbain révèle des traces en quantité supérieure à la norme hawaïenne. À Pierre-Bénite, la terre n'est pas touchée mais les tomates et les salades oui. «On pense que c'est lié à l'arrosage puisqu'il y en a dans l'eau souterraine, précise Jérôme Moroge. Désormais, nous arrosons avec de l'eau potable pour voir s'il y a un changement ».
Plusieurs forages pour l'arrosage de végétaux et d'espaces verts sont en effet touchés. Pour rappel, les analyses de la préfecture en matière d'eau potable montraient un dépassement, sur le champ captant de Ternay, de la future norme qui entrera en vigueur en 2026. L'eau distribuée est supérieure à 0,1 µg/L (et approche parfois 0,2 µg/L).
Les services de l'État, n'ayant pas validé les protocoles de l'étude des élus locaux, se refusent à les commenter et ne devraient pas produire d'étude supplémentaire sur les points testés. La préfecture s'assure de l'échange continu avec les collectivités, notamment via le comité d'élus locaux, dont la prochaine réunion est prévue le 22 février.
La mairie d'Irigny a quant à elle demandé de nouvelles analyses, de l'autre côté de la butte, qui donne dans la cour où les enfants jardinent et creusent, probablement à plus de cinq centimètres de profondeur...
Source:Le Figaro.
https://www.lefigaro.fr/lyon/des-pollua ... n-20230208
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!