"La défense lunaire de Louis Aliot après l’enquête de « Libération » sur Jordan Bardella
Le maire de Perpignan a accusé le journal d’être « un soutien inconditionnel du Hamas » après la publication d’une enquête qui lui déplaît.
POLITIQUE - La meilleure des défenses reste l’attaque. Interrogé sur la publication d’une enquête sur Jordan Bardella dans Libération, révélant que le patron du RN a produit de faux documents pour masquer un travail fictif au Parlement européen, Louis Aliot a préféré s’attaquer au travail des journalistes. « Ces gens-là font des enquêtes à charge systématiques et à la fin il ne se passe rien. Cette affaire est montée de toutes pièces, “Libération” est spécialiste de ça », a enragé le maire RN de Perpignan sur TF1 ce mardi 10 septembre.
Visiblement mal à l’aise et à court d’arguments, Louis Aliot a ensuite complètement déplacé le débat, sous l’œil interloqué du journaliste Adrien Gindre : « On devrait plutôt s’interroger sur leur soutien inconditionnel au Hamas. L’extrême gauche est très engagée dans le soutien au Hamas ». Rappelons que si Libé a été fondé par d’anciens maoïstes en 1973, il s’en est complètement éloigné et n’est pas ou plus lié à l’extrême gauche.
Relancé sur la capacité (ou non) de Jordan Bardella à prouver la réalité de son travail au Parlement européen, le vice-président du RN a laissé s’installer plusieurs secondes de silence. Puis lâché : « On verra… » « Si j’étais lui, je ne répondrais pas, a-t-il fini par exprimer. C’est un journal de police politique qui fait des enquêtes à charge qui vont très loin. J’espère que ces journalistes sont aussi vertueux que leurs enquêtes ». « Ce sont des mots qui vous appartiennent, mais c’est un journal », l’a recadré Adrien Gindre.
« Vous partez en sucette »
L’échange ne s’est pas arrêté là. Sans jamais répondre sur le fond, Louis Aliot s’en est sévèrement pris à un autre journal marqué à gauche : « À “L’Humanité” aussi vous avez des journalistes, cela ne l’a pas empêché d’être au service de l’Allemagne nazie ». Une référence (hasardeuse) à la Seconde Guerre mondiale, période au cours de laquelle le journal communiste était interdit et dut se résoudre à paraître de façon clandestine. « C’est une enquête, une investigation. Si ça vous dérange, regardez ce qu’il y a dedans, est alors intervenu le présentateur de l’émission Bruce Toussaint. On vous pose une question, vous partez en sucette ».
La séquence, relayée sur les réseaux sociaux et maintes fois commentée, a suscité la colère de nombreux responsables de gauche, qui déplorent des attaques injustifiées contre la presse. « Honte à ceux qui s’allient à des gens pareils et merci à la presse pour son travail indispensable », a ainsi réagi le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. « Que serait la liberté de la presse avec le RN au pouvoir ? », s’est interrogée la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier. « J’espère pour Jordan Bardella qu’il sera plus convaincant devant ses juges que Louis Aliot ne le fut devant Adrien Gindre. Merci à Libération, à l’Humanité et à la presse de montrer le vrai visage de l’extrême droite », a ajouté l’ancienne tête de liste PCF aux élections européennes Léon Deffontaines.
La veille, Jordan Bardella avait répondu à l’enquête de Libération qui le mettait en cause : « Vos accusations sont fausses et diffamatoires. Ni le Parlement européen, ni la justice française, n’avaient trouvé à redire quant à la réalité de mon travail. » Dans quelques jours s’ouvrira le procès des assistants parlementaires impliquant le parti d’extrême droite."
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 39413.html
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells