"Trump vs Harris : Jill Stein, la troisième candidate qui pourrait faire perdre les démocrates "
Malgré les multiples appels à se désister, l’écologiste Jill Stein s’accroche à sa candidature à l’élection de novembre prochain. Quitte à voir le milliardaire conservateur succéder à Joe Biden.
"Outre-Atlantique, la presse ne fait guère cas de sa troisième candidature à l’élection suprême. Côté électorat, la majorité des citoyens, accoutumés à l’historique bipolarisation de la vie politique américaine, se bornent au duel Kamala Harris-Donald Trump. Mais au sein des appareils du Grand Old Party (GOP) et du parti démocrate, les faits et gestes de Jill Stein sont scrutés, épiés, décortiqués. Classée à l’extrême gauche de l’échiquier politique, la candidate écologiste laisse poindre le scénario du pire pour la campagne de Kamala Harris : le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Ainsi, depuis plusieurs semaines, les deux camps brûlent de connaître la réponse définitive à la question : Jill Stein finira-t-elle par retirer sa candidature ? Les démocrates l’espèrent, appelant tous azimuts l’ancienne médecin de 74 ans "à la responsabilité". Les républicains, eux, comptent sur son maintien pour délester de quelques centaines de milliers de voix le score de Kamala Harris. Lors de la présidentielle de 2016, Jill Stein avait recueilli près de 1,5 million de votes. Une goutte d’eau dans l’océan des 230 millions électeurs américains, qui peut néanmoins faire la différence, davantage encore à l’heure où l’écart entre les deux rivaux semble ne jamais avoir été aussi serré.
Stein, le meilleur atout de Donald Trump ?
Ce n’est pas pour rien si Donald Trump déclare en juin dernier, "beaucoup aimé Jill Stein". Plusieurs sondages nationaux ont récemment placé la candidate indépendante autour de 1 %. Autrement dit, un score qui pourrait s’avérer "plus que suffisant pour faire la différence", soulignent nos confrères du New York Times qui rappellent en outre que les votes obtenus par Jill Stein en 2016 dans les swing states que sont le Michigan, le Wisconsin ou encore la Pennsylvanie, avaient dépassé les marges de victoire de Donald Trump.
Cette année, c’est autour de l’Etat clé du Michigan que se concentrent les inquiétudes du camp démocrate qui a déployé une large campagne publicitaire visant l’ancienne médecin.
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Le conflit israélo-palestinien, principal angle d’attaque
Autrefois sympathisante des démocrates, Jill Stein affiche aujourd’hui des positions très dures à l’encontre de l’administration Biden. A l’instar de son entourage, qui ne se prive pas de mitrailler le parti démocrate de critiques. Les plus acides naissent sous la plume de son colistier, Butch Ware. Quelques jours après avoir célébré le premier anniversaire des attaques du Hamas, celui qui s’autodésigne "serviteur de la vérité" a par exemple qualifié Barack Obama de "nègre de maison". Ce, après avoir taxé Kamala Harris de "visage noir de la suprématie blanche" et de "sioniste mariée à un sioniste convaincu".
Il faut dire que pour Jill Stein, le conflit au Proche-Orient constitue à la fois une arme politique et un outil au service d’un clientélisme électoral.
D’une part, la guerre Israël-Hamas lui permet de marquer une claire distinction avec le camp démocrate qu’elle critique pour ses positions jugées trop pro-israéliennes. De l’autre, en se présentant comme l’unique alternative au "soutien inconditionnel" des deux principaux partis, Jill Stein tente de rallier les voix des communautés arabo-musulmanes. Une stratégie payante. Du moins, dans les sondages."
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