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par Crapulax » 31 octobre 2017 05:52
Million d'euros blanchi à Marseille : la défense de Sabri Chorfia dénonce une "spoliation"
Les avocats ont plaidé des relaxes et demandé la restitution des biens saisis
Faits divers - Justice - Million d'euros blanchi à Marseille : la défense de Sabri Chorfia dénonce une spoliation
Bruno Rebstock (à droite) a plaidé la relaxe pour son client, Sabri Chorfia. Comme Chehid Selmi (à gauche), défenseur de deux prévenus, il a demandé que les biens ne soient pas confisqués. Photo S.M)
Une contre-attaque tous azimuts. Au dernier jour du procès de Sabri Chorfia (appelé Nabil par erreur jeudi, ndlr), de son clan familial et de deux intermédiaires - neuf prévenus en tout, jugés pour le blanchiment présumé d'un million d'euros tirés des revenus de la drogue - la défense a joué son va-tout, hier, devant le tribunal correctionnel de Marseille.
En premier lieu, l'avocat du principal prévenu, Bruno Rebstock, qui a estimé que son client, présenté par le procureur Guillaume Katawandja comme une "figure du narcobanditisme des cités" était devenu "la mascotte du système Jirs". Du nom de la Juridiction interrégionale spécialisée chargée à la fois de traquer les réseaux de trafic de stupéfiants, et le recyclage d'argent sale. De taper là où ça fait mal : au portefeuille. C'est elle qui a mené les enquêtes ayant conduit, en 2015, le trafiquant des Tilleuls (14e) à deux condamnations successives : 19 ans de prison, au total, pour une importation de 17 kilos de cocaïne en provenance de la République dominicaine, puis après la découverte d'un atelier de conditionnement et d'une cache d'armes de guerre. "Si on suit les réquisitions, on est sur une peine de 26 ans ! Ce qui est complètement démesuré au regard des faits pour lesquels il a déjà été condamné et pour lesquels il serait donc de nouveau condamné", s'est offusqué Bruno Rebstock. "On a l'impression, en plus, qu'on a assigné au tribunal l'objectif d'une spoliation de l'ensemble des biens non seulement de Chorfia mais aussi de sa famille".
7 ans de prison requis:
Dans son réquisitoire, en effet, Guillaume Katawandja avait réclamé 7 ans de prison supplémentaires à l'encontre de Sabri Chorfia, mais aussi, la confiscation des 19 immeubles, appartements, studios et du bar - pour une valeur totale de près de 2,5 millions d'euros - que l'accusation juge acquis par Chorfia sous les "prête-noms" de sa mère, sa compagne ou encore de deux de ses oncles et d'un cousin. "Il est l'instigateur d'un système bien imaginé, par lui et pour lui", avait cogné le parquet. "Les cinq SCI immobilières montées par ses proches pour faire ces investissements ont été alimentées par l'argent de la drogue, via des virements de compte à compte et le rachat de tickets à des gagnants du PMU et de la Française des Jeux".
Pour la défense, au contraire, assène Bruno Rebstock, qui a demandé une relaxe, "on n'a pas démontré de manière objective que les flux financiers revenaient vers Sabri Chorfia. On s'aperçoit que pour un certain nombre de ses biens, il y a un vrai autofinancement. C'est d'ailleurs ce qu'a reconnu le tribunal correctionnel, il y a un mois, en lui donnant une relaxe pour des faits similaires".
Un peu plus tôt dans la matinée, Me Chehid Selmi, défenseur d'un cousin de Sabri Chorfia et d'un oncle avait déjà expliqué "ne pas avoir vu de démonstration juridique permettant d'établir véritablement que l'origine des fonds a un lien avec un trafic de stupéfiants". "Ce n'est pas en livrant des intuitions qu'on condamne quelqu'un !", avait-il insisté.
317 000€ de grains de jeux déclarés:
Quid des 71 gains aux jeux déclarés entre 2007 et 2012 par plusieurs membres de cette famille pour près de 317 000 €, dont 51 jackpots encaissés dans le même établissement où Sabri Chorfia était serveur et gérant par procuration ? "Mon client (Mourad Bouttoba) c'est celui qui a le moins de chance finalement", a détourné Me Selmi. "Car il n'a gagné que trois fois aux courses sur toute une vie alors que c'est un joueur invétéré, qui a la maladie du jeu. Et le dernier gain, 45 000 euros, ce n'est rien de vraiment surnaturel".
La veille, le procureur avait de son côté noté que, "du moment où Chorfia avait été incarcéré, plus aucun d'entre eux n'avait gagné. La chance avait tourné...". Jusqu'à quel point ? Réponse attendue le 13 novembre prochain, jour de l'annonce du jugement mis hier en délibéré.
Source:La Provence.
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!