À l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, l’IFOP avait réalisé un sondage qui rapportait que 51% des gendarmes allaient voter pour Marine le Pen. Ce chiffre allait dans le même sens d’un ensemble d’autres sondages qui indiquaient la tendance à l’extrême droite dans la police et dans l’armée mais aussi que cette tendance s’accentuait et ce plus fortement que dans le reste de la société.
Comme le montre le syndicat France-Police qui a gagné en renommée à la suite des manifestations de policiers l’an dernier, le discours réactionnaire semble bien ancré chez les forces de l’ordre. Une première raison tient dans la fonction : « force de l’ordre », il s’agit du bras armé de l’Etat dans le travail de répression des classes dominées afin de maintenir l’ordre en place. Effectuer ce travail demande ainsi non seulement une prédisposition aux idées réactionnaires destinées à maintenir la domination de la bourgeoisie et les oppressions qu’elle engendre, mais surtout elle contribue à forger ces mêmes idées chez ces individus. La fonction sociale détermine la conscience.
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/ ... ent-ils-rn
Une étude publiée le 15 juillet par l’IFOP montre que les militaires sont massivement favorables au Rassemblement national (RN), une tendance qui s’exprime dans leurs votes. L'institut de sondage a analysé les comportements électoraux des militaires des armées de terre et de l’air, des gendarmes mobiles et des gardes républicains. Intitulée "Pour qui votent les casernes ?", l’étude a analysé les résultats obtenus aux élections européennes et présidentielles sur plusieurs années. Son auteur, Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, s’est concentré sur les bureaux de vote dont dépendent les casernes et les petites communes qui abritent des garnisons. Des lieux où "l’impact statistique de leur vote est indiscutable", contrairement aux villes plus grandes où il est plus difficile de différencier le vote des militaires de celui du reste de la population, explique Jérôme Fourquet au journal Le Monde. "C’est pourquoi nous n’avons pas pu étudier le vote des marins, qui habitent dans des villes trop grandes, ni celui des policiers, qui ne sont jamais regroupés au même endroit en nombre suffisant pour être déterminants dans le corps électoral local", poursuit l’analyste.
https://www.lesinrocks.com/2019/07/15/a ... -national/