papibilou a écrit : ↑21 juillet 2024 16:18
Kelenner a écrit : ↑21 juillet 2024 13:33
Les prix à l’achat s’aligneront mécaniquement. Aujourd’hui on gonfle tout avec des « aides « qui en réalité ne profitent qu’aux bailleurs, des crédits d’impôts, c’est extrêmement ruineux et ça n’a aucun sens. On supprime le tout, les prix baisseront, les loyers aussi, ça reviendra au même pour les bailleurs comme pour les locataires, mais l’Etat y gagnera énormément. Dans le même ordre d’idée, il faut supprimer la prime d’activité en conséquence d’une hausse significative des bas salaires.
Ca aussi ça se défend. Là encore je ne vous voyais pas aller dans cette direction. Vous me surprenez. Le coût de la prime d'activité est de 10 milliards d'euros et il est vrai que cette aide a été créée pour inciter les chômeurs à aller bosser afin de créer une différence sensible entre chômage et travail. Effectivement si les salaires étaient augmentés d'un montant au moins équivalent cette prime n'aurait pas d'intérêt (sans compter que c'est une usine à gaz).
C'est parce que je suis un socialiste cohérent, ce qui certes est rare de nos jours. En France, la politique du logement a toujours été un festival de clientélisme et de navigation à vue, sans vision globale. Pourtant, on pourrait facilement raisonner de la sorte :
-la loi SRU impose (impose !) aux communes un minimum de 25% de logements sociaux, ce qui devrait être largement suffisant pour loger tous les foyers modestes, à deux conditions : la rendre véritablement effective en forçant la main des communes récalcitrantes, généralement de droite, par l'intervention directe des préfets et de l'Etat, et les réserver à ceux qui en ont véritablement besoin en virant tous les profiteurs, pistonnés, copains du maire ou agents municipaux qui en bénéficient éhontément. Voilà à quoi devrait se borner l'intervention publique en la matière.
-une fois ce grand ménage fait, le reste de la population devrait être en mesure de se loger dans le parc privé sans aide particulière (sauf peut-être dans certains cas très spécifiques, mais en tout cas sans avoir besoin d'un truc général comme les APL), étant entendu qu'en contrepartie on se réserve évidemment le droit de limiter les marges des promoteurs et les abus des bailleurs : faudra qu'ils se mettent en tête que les studios à 1000 balles par mois pris en charge à moitié par la collectivité, c'est terminé. Il faut aussi interdire et sanctionner très sévèrement la pratique discriminatoire et scandaleuse des garants, si besoin en accélérant les procédures d'expulsion pour les locataires manifestement de mauvaise foi.
Jospin avait fait le premier pas en votant l'excellente et indispensable loi SRU, seule réalisation législative d'ampleur depuis 50 ans, maintenant il est temps de passer la vitesse supérieure et de mettre un gros coup de pied dans cette fourmilière, ce que pour l'instant aucun parti politique ne semble prêt à faire. Ce sujet est scandaleusement sous-traité alors qu'il est sans doute le plus important et le plus urgent du pays.