Si en nommant Retailleau ministre de l'intérieur Barnier voulait faire plaisir au RN il ne s'y prendrait pas autrement.
Alors que les contours du gouvernement du nouveau Premier ministre commencent à se préciser, la gauche réagit vivement, vendredi 20 septembre, à sa composition politique comme à certaines figures pressenties.
Le gouvernement Barnier se précise et la gauche monte au créneau, ce vendredi 20 septembre, dans les matinales radios comme sur les réseaux sociaux. «Tout ça pour ça ?» lançait, dépité, le socialiste Jérôme Guedj, invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio. Après une dernière journée de consultation avec les macronistes, leurs alliés et les Républicains (LR) jeudi et une rencontre avec Emmanuel Macron en soirée, Michel Barnier y voit plus clair sur son futur gouvernement : 38 ministres dont 16 ministres de plein exercice, sept portefeuilles aux macronistes, trois aux LR, deux au Modem, un à Horizons et un à l’UDI. «Ça ressemble à une sorte de gigantesque remaniement», commentait le député de gauche. Sur Twitter, même réaction pour la coprésidente de Place publique, Aurore Lalucq. Invitée sur France Info ce matin, Sandrine Rousseau préférait parler d’«alliance des perdants».
«From Thomas Jolly to Manif Pour Tous very quickly…»
Les cadres de la France insoumise (LFI) étaient aussi de sortie dans les matinales. Invitée dans celle de CNews et d’Europe 1, Manon Aubry a préféré l’ironie, non sans cacher son agacement. «Le meilleur moyen de gouverner dans ce pays, c’est de perdre les élections», lâchait la députée européenne. Une formulation sûrement travaillée en réunion puisque Manuel Bompard tenait le même discours, sans l’ironie : «Dans une démocratie qui fonctionne bien, ce ne sont pas ceux qui perdent les élections qui se retrouvent au gouvernement.» Sur RTL, Clémentine Autain ne mâche pas ces mots et parle de «la honte pour la France». «Un scénario qui tourne le dos à ce que sont nos principes républicains», renchérit la députée de Seine-Saint-Denis.
Tout au long de la soirée, les noms de potentiels ministres circulaient, sans jamais savoir s’ils étaient des réelles propositions de Michel Barnier ou de simples suppositions. Mais les hypothèses n’ont pas manqué de faire réagir la gauche. Alors que plusieurs cadres LR devraient rentrer au gouvernement,
l’hypothèse Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur n’a pas tardé de faire réagir le coordinateur général de LFI sur X. «Futur ministre de l’Intérieur ?» a simplement tweeté Manuel Bompard au-dessus d’une publication qui rappelait des propos racistes du chef de file de LR au Sénat. Invité sur France Info après les émeutes suite à la mort de Nahel en 2023, le sénateur de Vendée avait pointé une «régression vers les origines ethniques» en banlieue.
Cité pour remplacer Sarah El Haïry comme ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles,
le nom de Laurence Garnier a aussi provoqué un tollé. Opposée à la dépénalisation des thérapies de conversions en 2021, elle avait participé aux manifestations contre le mariage pour tous en 2013. La sénatrice LR de Loire-Atlantique s’était aussi opposée à la constitutionnalisation de l’avortement l’année dernière. «From Thomas Jolly to Manif Pour Tous very quickly…» réagissait sur X le sénateur communiste de Paris Ian Brossat. «Ça va être le gouvernement de la Manif pour Tous», a commenté Mathilde Panot sur TF1 ce matin. Face aux vives réactions, l’Elysée a fait savoir qu’Emmanuel Macron avait «alerté» Michel Barnier sur le profil de Laurence Garnier. Sur X, le député du groupe socialiste Aurélien Rousseau a résumé la situation sobrement : «
Mais qu’est-ce que ce serait si la droite avait gagné les élections…»
https://www.liberation.fr/politique/ret ... ZZ6SRH5BY/
Retailleau Retailleau Retailleau !!!! bip bip bip répondit l'écho.